On a connu meilleure façon d’aborder le Tour, surtout quand on ambitionne de le remporter. Mais c’est un problème inhérent au cyclisme : faute de sponsoring, l’équipe BMC de Richie Porte et Greg Van Avermaet pourrait baisser pavillon dès la fin de cette année.

Délicat à tous les étages

« C’est le moment critique », disait Richie Porte fin avril à propos de l’avenir de l’équipe BMC. « Non, ce n’est pas le moment critique, rétorquait le manager général Jim Ochowicz une semaine plus tard. Peut-être que pour certaines personnes ça l’est, mais pas pour moi. […] Nous n’avons pas de deadline (pour annoncer un nouveau partenaire). » Autant dire que c’est un joyeux bordel, en ce moment, chez BMC. A peu près tous les leaders ont été annoncés à droite à gauche, que ce soit Tejay Van Garderen, Rohan Dennis, Richie Porte et bien sûr Greg Van Avermaet. « D’après ce que j’entends, il y aurait un budget modeste pour garder quelques coureurs, mais ce n’est certainement pas suffisant pour conserver l’équipe actuelle », disait le Belge au Het Nieuwsblad il y a une dizaine de jours. Une incertitude pas idéale à moins de dix jours de prendre le départ du Tour, que certains devraient tenter d’utiliser comme une vitrine pour se vendre ailleurs.

Parce que plus les jours passent, plus le destin de l’équipe américaine semble se sceller. Dans une période déjà compliquée, marquée par le décès d’Andy Rihs, le grand patron de BMC, Marc Biver, homme d’affaires en charge du sponsoring chez Tag Heuer un temps pressenti pour reprendre l’équipe et remplacer Jim Ochowicz dans le rôle de manager, n’a pas caché qu’il travaillait désormais sur d’autres projets. « Je peux simplement confirmer que je suis en train de mettre en place une nouvelle équipe, mais qui n’est pas la suite de BMC, a-t-il confié ce vendredi au journal luxembourgeois Wort. Je ne sais pas ce que BMC deviendra mais ce n’est pas ou plus mon problème. » Cinglant. Biver n’a pas souhaité en dire plus, notamment sur les potentiels coureurs qui rejoindraient son équipe et sur la division dans laquelle il voudrait évoluer. Mais il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’on lui prête l’intention de piocher dans l’effectif actuel de BMC.

Un mois de juillet décisif

Le Luxembourgeois Jempy Drucker, notamment, serait dans les petits papiers de Biver. Tout comme Greg Van Avermaet. Le Belge sera l’une des attractions du mercato à venir. Lors de Tirreno-Adriatico, il avait publiquement déclaré qu’il attendrait jusqu’à la fin du mois de juillet pour voir si BMC trouvait une solution, et que sa priorité irait de toute façon à l’équipe américaine. Mais on y arrive, et rien n’a vraiment bougé. « Je vais pas vous mentir, c’est un peu stressant », disait l’autre leader Richie Porte à Cyclingnews, fin avril. Et ça ne risque pas d’aller en s’améliorant. Le Tour de France, où beaucoup de transferts se font, sera l’opportunité pour les coureurs de BMC d’assurer leurs arrières et de signer un contrat pour l’an prochain. En dehors d’un Van Avermaet qui trouvera quoi qu’il arrive – et qui a même déjà, sans doute, plusieurs solutions de repli -, il n’est pas certain que les autres prennent le risque d’attendre encore plus longtemps.

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