Le week-end dernier, Julian Alaphilippe s’est lancé dans un contre-la-montre un peu particulier. Il a repris la compétition au Tour d’Allemagne, un mois tout pile avant la course en ligne des championnats du monde, dans le Yorkshire. Ce jeudi, le sélectionneur Thomas Voeckler a annoncé que la sélection s’articulerait autour de lui. La chance d’une vie, peut-être, approche.
Enclencher après l’été
Il faut être un sacré coursier pour être l’un des grands favoris des Mondiaux deux années de suite, sur des parcours bien différents. Des candidats au maillot arc-en-ciel à Innsbruck, l’an passé, il n’y en a qu’un qui le sera de nouveau, du moins dans cette proportion, dans le Yorkshire : Julian Alaphilippe. Le Français a coché toutes les cases pour avoir à endosser, à la fin du mois de septembre, ce lourd costume de favori, mais il préfère sans doute ça à une saison mitigée qui l’aurait fait arriver dans l’ombre. C’est le tournant pris par la carrière du bonhomme ces derniers mois, de toute façon, qui ne cesse de prendre la lumière, chaque fois un peu plus. Son Tour de France l’a fait entrer dans une nouvelle dimension encore, aux yeux du grand public. A titre personnel, son épopée estivale aura aussi montré à Alaphilippe lui-même que son potentiel est presque illimité, si tant est qu’il ait la volonté de l’étendre.
Après l’arrivée sur les Champs-Elysées, pourtant, il y avait beaucoup de paramètres à gérer. Il fallait couper, après avoir été sur le pont depuis le mois de janvier, mais pas trop longtemps pour être en mesure de remettre la machine en route avant la fin de l’été. Un sacré dilemme. Il a donc fallu faire une croix sur les critériums d’après-Tour, là où un an plus tôt, le Montluçonnais avait pu profiter de l’amour du public. Cette année, il n’en a fait qu’un, à Aix-en-Provence, privilégiant sa récupération. Finir le Tour en ayant joué le classement général, après avoir été ultra sollicité par les fans et les médias pendant trois semaines, demande une attention particulière, plus encore que lorsqu’on termine la Grande Boucle auréolé de deux étapes et d’un maillot à pois, comme en 2018. Mais pour Julian Alaphilippe, c’est comme s’il n’avait jamais été question que la saison s’arrête ici, malgré les nombreuses et grandes victoires déjà acquises depuis le début du printemps.
Assumer seul, cette fois
« Il y en a beaucoup qui n’auraient pas remis en route, disait-il à L’Equipe il y a une semaine. Chez moi, c’est tout ou rien. Je sais que ça passe par le travail, je sais ce qui m’attend. Tout ça est dans la tête. » Alaphilippe sait aussi que les opportunités d’être champion du monde sont rares, même si son profil en fait un privilégié. Il a ainsi vu Alejandro Valverde sacré pour la première fois, l’an passé, à 38 ans et après six podiums. Le Français voit aussi que la réussite est de son côté, depuis plusieurs mois, et qu’il serait dommage de ne pas tenter d’en profiter. Il a donc fallu convaincre le sélectionneur Thomas Voeckler qu’il était bien l’homme de la situation et qu’il fallait bâtir l’équipe de France autour de lui. On parie que le successeur de Cyrille Guimard n’a pas hésité longtemps. « Notre seule vraie chance d’être sacré champion du monde, c’est avec Julian Alaphilippe », a-t-il expliqué au moment de dévoiler son groupe.
La reprise en Allemagne a donc été prudence, sans prise de risque, sans jouer les étapes. Il y a le temps, encore, avant Harrogate. En revanche, dans une grosse semaine, tout deviendra un peu plus sérieux, à Québec et Montréal, sur des courses en circuit qui permettront à Julian Alaphilippe de se tester. Il sera déjà l’heure des derniers réglages, puis du départ pour la Grande-Bretagne. Un épisode particulier dans la carrière du puncheur tricolore. Oui, ce n’est pas la première fois qu’il sera parmi les favoris d’un Mondial. Mais cette fois, il est le favori n°1, et de loin. Surtout, au sein de l’équipe de France, il devra assumer la pression seul, quand il avait été « aidé » par Thibaut Pinot et Romain Bardet il y a un an. C’est un palier supplémentaire à franchir. Mais il n’y a pas un palier qui semble infranchissable pour Alaphilippe, actuellement.
Que Alaphilippe soit le leader, c’est un fait, et que l’équipe soit dévouée à sa cause c’est bien d’accord. Mais la liste donnée ce jour me semble un peu précipitée compte tenu des quelques courses qui vont encore intervenir d’ici là. Par ailleurs, Je m’étonne de l’absence d’un coureur comme Cosnefroy, un coureur de tempérament, très en forme actuellement, au contraire d’autres sélectionnés peu en vue ces derniers temps. Cosnefroy sait aussi ce que c’est d’être champion du monde, même si ce n’était “que” chez les espoirs ! Dans la liste figure aussi Cavagna qui est en forme en Espagne ce qui n’est pas illégitime. Cependant, je l’aurai préféré CLM vu sa dernière belle prestation sur la Vuelta.
Cosnefroy n’a pas vraiment coupé après le Tour. Il se demande s’il sera encore en forme dans une semaine. Alors dans un mois…
Quickstep 3 français 3 sélectionnés !
Il faudrait qu’ils en recrutent une dizaine d’autres en 2020
En 2020 vus les profils ce seront Pinot et Bardet les leaders. On aura donc du Groupama et du Ag2r en équipe de France, et sans doute un seul Deceuninck…
Sauf que pinot et bardet prépareront peut être déjà 2021 en septembre prochain
Alaphilippe de loin favori n°1 ? C’est oublier un certain Mathieu Van der Poel !
Tout à fait d’accord VDP assisté de l’équipe hollandaise, c’est l’Everest à affronter pour alaph.
L’équipe belge me paraît plus inquiétante que l’équipe hollandaise sur ce parcours.
Il ne faut pas exagérer.
Julian Alaphilippe est numéro 1 mondial, MVDP le bat sur l’Amstel sur un concours de circonstance. A la pédale, Alaph était loin devant avant de tergiverser.
Je suis comme beaucoup un grand fan de MVDP, il m’impressionne, mais Alaph est lui aussi un phénomène. Il gagne la San Remo au sprint n’oublions pas, et un sprint massif sur le Tirreno, et un CLM, et en montagne. Il n’est pas que “sprinteur en cotes ardennaises”.
Belle bagarre en perspective ..
Ou un certain Peter Sagan…
Les 3 gros favoris sont clairement sagan, VDP et julian
La Belgique, ce qui m’embête, c’est quils ont un sacré collectif (ils peuvent limite emmener 8 leaders potentiels) mais pas forcément LE Mec qui peut larguer tout le monde
DQS montre chaque année qu’un collectif de très bons coureurs est meilleur qu’une star assistée par des seconds couteaux. Gilbert-Lampaert-WVA-GVA c’est quand même super fort pour ce parcours.
Wout van Aert sur ces mondiaux, c´est une blague belge une fois ?
Effectivement j’avais oublié ce détail. Remplacez WvA par Naesen et vous aurez le même principe mais avec les bons coureurs.
Van Aert aurait en effet été un redoutable concurrent, mais avec sa chute à Pau rien que sa participation est très improbable
J’ai cru comprendre que, pour l’instant, il en est à réapprendre à marcher.
7.5 km sur un vélo electrique il y a 2 jours selon DH.be .
Je ne suis pas entièrement convaincu que le parcours soit adapté à des puncheurs comme alaphilippe. Pour moi c’est limite davantage un parcours pour flandrien et je vois plutôt un Sagan…
Le parcours ne présente pas de difficultés susceptibles de faire de gros écarts et les puncheurs grimpeurs n’ont aucune chance de faire la différence. Mais peut-on enfermer Alaphilippe dans ce type de profil ? Il me semble qu’il fait partie des meilleurs sur des terrains très variés.
A Harrogate, le circuit final demande de l’adresse, de l’explosivité mais aussi des qualités pour frotter tant il est sinueux. Ajoutons à cela qu’il ne présente pas un mètre de plat même si la bosse la plus difficile ne fait que 700m à 6% environ (passage à 11%). Alaphilippe dispose donc à mon sens de toutes les qualités pour briller sur ce parcours même si des difficultés un peu plus longues me feraient moins craindre des coureurs comme Sagan ou Van der Poel qui seront probablement redoutables.
6% c’est pas suffisant pour alaphilippe par rapport à des Sagan ou des VdP.
Bien sûr, ce circuit convient à d’autres coureurs qu’il aura du mal à décrocher mais à mon sens Alaphilippe est également redoutable sur des montées plus roulantes ou sur des sprints en faux plats montants ( 250m à 6% puis 250m à 2% environ sur les 500 derniers mètres à Harrogate).
Cette année à Milan San Remo, Kwiatkowski et Sagan ont dû s’y mettre à deux pour boucher péniblement le trou sur les pentes pourtant roulantes du Poggio. A l’arrivée Alaphilippe a réglé au sprint un groupe présentant pas mal de coureurs rapides dont Sagan. Il a même gagné un sprint massif sur Tirreno-Adriatico (toujours devant Sagan entre autres). Il me semble donc qu’il a pris beaucoup de force depuis ses débuts et qu’il ne doit plus craindre une arrivée groupée.
Quand à Van der Poel, il est très impressionnant mais il n’est pas imbattable non plus. J’ai par exemple été surpris de le voir incapable de remonter Coquard au sprint sur la deuxième étape de l’Arctic Race.
Je ne vois pas Sagan. Il a fait une petite saison . Quand à Julien il a fait une énorme saison . Malgré des résultats fantastiques je doute un peu de son état de fraîcheur. Le collectif d’accord est important mais sur le tour si pinot ne se blaisse pas ineos repart la queue entre les jambes. Qui aurait parié sur Valverde ?