Si Deuceuninck-Quick Step brille actuellement sur le Tour de France avec ses hommes forts, Alaphilippe et Viviani, ils le doivent en partie au huitième homme de leur équipe, Kasper Asgreen. Le Danois de 24 ans, toujours présent aux côtés de ses leaders, se révèle être un lieutenant de choix, capable de rouler dans la plaine, mais pas que.

Roule-toujours de premier choix

Kasper Asgreen fait partie de ces hommes qui travaillent dans l’ombre, souvent dès le début de l’étape. Avant même les premières images de télévision, disait-on à une époque où les étapes n’étaient pas encore diffusées en intégralité. Alors que les leaders économisent le moindre coup de pédale, le jeune Danois passe, lui, la plupart de son temps à l’avant du peloton. Dans une formation Deuceuninck-Quick Step qui enchaîne les succès, avec trois étapes remportées et le maillot jaune sur les épaules de Julian Alaphilippe, on peut facilement passer à côté du boulot de Kasper Asgreen. Pourtant, le garçon, deuxième du Tour des Flandres au printemps, ne compte pas ses efforts. Il a gagné sa place sur le Tour, sûrement lors du Ronde, d’ailleurs, et au sein de la meilleure formation du monde, il occupe avec brio un rôle crucial.

« J’avais une très bonne équipe autour de moi, avec des grands rouleurs comme Kasper Asgreen, qui a pu se faire plaisir en tirant de grands relais », déclarait Julian Alaphilippe après le contre-la-montre par équipes à Bruxelles. Une dizaine de jours plus tard, le tout récent champion du Danemark de l’exercice chronométré se distinguait une nouvelle fois dans un chrono. À Pau, il a en effet terminé huitième, dans les temps de coureurs qui, eux, ne passent pas leurs journées à tirer des bouts droits. Parce que c’est bien le rôle d’Asgreen dans la plaine, mis à contribution pour contrôler les fuyards et faire en sorte que tout se goupille bien pour le sprinteur maison, Elia Viviani. « Le premier qui prendra en chasse les échappés sera Kasper Asgreen. Nous savons qu’il est fort et nous espérons d’ailleurs que les autres équipes n’en profiteront pas trop », plaisantait Lefevere quelques jours avant le départ de la Grande Boucle. Le Danois tient largement son rang, depuis.

Successeur de Vermote et Declercq

Rouler dans le vent, des kilomètres et des kilomètres, Kasper Asgreen sait faire, donc. Un rôle assumé dans le passé, chez Quick-Step, par Julien Vermote ou Tim Declercq, selon les années. Sauf que Kasper Asgreen va plus loin. Là où ses prédécesseurs mettaient le clignotant à la première bosse, lui peut tenir la cadence sur quelques kilomètres. S’il n’a pas pu accompagner Alaphilippe dans les derniers cols des Pyrénées, il s’est montré, comme son leader, épatant sur ce premier massif montagneux. Dimanche, après la défaillance du grimpeur Espagnol Enric Mas, il a été, avec Dries Devenyns, un lieutenant très important. Sans être grimpeur, il a su mettre à profit ses qualités de rouleur et de puncheur – celles qui lui ont permis de franchir les monts flamands au printemps.

Pourtant, l’aventure du jeune Danois sur le Tour aurait pu s’arrêter dès la troisième étape, à quelques kilomètres de l’arrivée à Epernay, lorsqu’il a violemment heurté un panneau de signalisation. « C’est un gars super costaud, j’espère qu’il va pouvoir reprendre la route, il est très important pour l’équipe », soutenait Elia Viviani après avoir franchi la ligne d’arrivée ce jour-là. Patrick Lefevere allait encore plus loin, assurant que Kasper Asgreen est « le moteur de [son] équipe ». Au final plus de peur que de mal pour le Danois, et presque une déclaration d’amour de son manager. Après une journée libre passée dans les roues, le garçon ans a repris son rôle à l’avant du peloton. Le repos n’est jamais long sur le Tour.

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