Quintana avec Landa ou Quintana contre Landa ? C’est la grande question qui pointe à l’aube d’un Tour de Suisse censé nous éclairer. Après les tensions de l’hiver et une petite bataille par médias interposés concernant le leadership de l’équipe, l’Espagnol et le Colombien n’ont plus vraiment le temps de se prendre le chou. Les voilà à quelques à semaines du grand objectif. Sans que l’on sache, encore, quelle sera la stratégie adoptée.
Crucial pour Landa
Eusebio Unzué n’est pas vraiment du genre à brider ses coureurs. Alors même si Nairo Quintana n’est pas le garçon le plus expansif du peloton, à l’intersaison, il s’était permis quelques piques Mikel Landa, une recrue qu’il juge sans doute un peu trop dangereuse pour son statut en interne. Le Colombien, vainqueur du Giro et de la Vuelta, mais qui court encore après le Tour, voulait montrer qu’il est bien le patron de la maison espagnole sur les grands tours. Il y a quelques années, il avait dû imposer sa loi à un Alejandro Valverde finalement moins fort sur trois semaines et plus attiré par les ardennaises : une aubaine. Mais cette fois, Mikel Landa lorgne exactement sur ses terres. De quoi s’inquiéter au moins un peu, forcément, compte tenu de l’impression laissée par le Basque en juillet dernier.
En avril, les deux garçons ont donc pour la première fois couru ensemble, au Pays-Basque. Landa avait terminé deuxième, Quintana cinquième, sans que l’on puisse vraiment en tirer quelque conclusion que ce soit. Trop loin du Tour, trop anecdotique, aussi, au niveau des écarts, même si l’Espagnol s’était montré plus tranchant. Mais sur le Tour de Suisse, ces prochains jours, les enjeux sont différents. Quintana n’a sans doute pas grand chose à perdre, puisqu’on ne l’imagine pas devoir se mettre au service d’un autre sur le Tour. Mais Landa, lui, a beaucoup à gagner : sa liberté. Lui qui tente de sortir de son rôle de lieutenant depuis plusieurs années doit prouver à ses dirigeants qu’il peut être davantage qu’une solution de rechange, et qu’il mérite de mener sa course en parallèle de celle du Colombien.
Une stratégie sans hiérarchie ?
C’est pour ça que ces derniers jours, il parlait de remporter le Tour de Suisse. Le garçon doit marquer les esprits. Le contre-la-montre de 34 kilomètres est un avantage pour lui dans son duel interne avec Quintana, qui lui reste prudent, assurant qu’il ne sera pas au top et qu’il doit encore monter en puissance d’ici le Grand Départ en Vendée. Eusebio Unzué regardera lui tout ça d’un œil attentif. A une époque pas si lointaine où Alejandro Valverde pensait au podium du Tour de France, il n’avait pas voulu faire de hiérarchie entre l’Imbatido et Quintana. Ca ne lui avait pas trop mal réussi puisqu’en 2015, il avait placé ses deux coureurs sur le podium. Il pourrait faire le même choix cet été, laissant le soin à Landa de faire sa course sans avoir à aider qui que ce soit. Le Basque ne demande que ça.
Parfaite analyse concernant Landa. Je ne pense pas qu’il faille chercher la petite bête, par contre pour qui Valverde se dévouera ? voilà la vraie question… Quintana va se la jouer grand seigneur sur le tour de suisse, en laissant le beau rôle a Landa …Pas sûr que cela suffise a l’ Espagnol d’autant qu’il a l’habitude d’etre performant sur plusieurs semaines .. comme l’année dernière sur le Giro et le tour. Si en plus Soler est dans l’équipe.. A moins de coller Valverde et Soler en équipier de luxe, l’un pour Landa, l ‘autre pour Quintana et Dieu pour tous… l
” Ca ne lui avait pas trop mal réussi puisqu’en 2015, il avait placé ses deux coureurs sur le podium”
Ou au contraire ça lui avait très mal réussi, parce que Quintana, entravé par la présence et les intérêts de Valverde qui reste la figure de proue de cette équipe, a laissé passé une occasion unique de gagner le Tour, en attaquant trop tard (vers la Toussuire, puis vers l’Alpe d’Huez…)
Valverde voulait absolument son podium donc ça se défend, mais le “sacrifice” paraître d’autant plus rude à terme si Quintana ne gagne jamais le Tour…
Peut-être ne sera-t-il plus jamais en situation de le gagner…
Peut-être que si, dès cet été ? mais en attendant il s’est raté deux fois de suite depuis.
Unzue est obsédé par le Tour et veut minimiser les risques (pavés, etc.) mais en empilant les leaders mais il en prend d’autres, par ex. ills vont peut-être se bouffer entre eux (pas forcément sur la route mais rien qu’en-dehors ça pompe de l’énergie…)
J’espère vraiment que les deux vont passer la première semaine sans encombre et puis qu’ils vont dynamiter en montagne. Si Bardet est fort aussi ça pourrait être sympa!
Et si Valverde finit la 1ère semaine avec 1m30 ou 2min d’avance sur les 2 autres? sur les pavés il a montrer qu’il passait sans problème là où les 2 autres vont sans doute craquer