Simon Yates n’a pas encore remporté cette Vuelta, parce qu’Alejandro Valverde a encore regagné un peu de temps, ce mercredi, et qu’il pointe à seulement vingt-cinq secondes. Mais le Britannique s’en rapproche jour après jour et le doit en grande partie à un homme : son frère, Adam, qui fournit pour lui un travail exceptionnel depuis plusieurs jours.

Confiance totale

Cela a semblé plus évident que jamais sur les pentes menant vers Balcon de Bizkaia. Alejandro Valverde était seul, Nairo Quintana tentant de sauver ce qui pouvait l’être, loin derrière. Enric Mas, Miguel Angel Lopez et Steven Krujswijk, de la même façon, ne pouvaient plus compter que sur eux-mêmes. Mais le maillot rouge était lui parfaitement entouré. D’abord, c’est Jack Haig qui a fait le boulot, allant chercher notamment l’attaque de Valverde comme s’il s’agissait d’un second couteau. Puis, dans les pourcentages les plus élevés, l’Australien a mis le clignotant. Mais ça ne signifiait pas, pour ceux qui envisagent de faire vaciller Mitchelton-Scott, que la porte était enfin entrouverte. Parce que pour accompagner le leader Simon, il restait le frangin Adam. Discret au début de cette Vuelta, quelques semaines seulement après un Tour de France décevant, il s’est révélé crucial depuis le week-end dernier.

Aux Lacs de Covadonga, déjà, il avait accompagné son frère jumeau quasiment jusqu’au bout, lui apportant déjà un soutien que les autres n’avaient pas. Il a remis ça ce mercredi, sur une étape où l’actuel maillot rouge aurait pu perdre beaucoup. Dans le final, livré à lui-même, Simon Yates a d’ailleurs lâché quelques secondes au duo espagnol Mas-Valverde. Le débours est symbolique, mais il aurait pu être bien plus conséquent si Adam n’avait pas été là, un peu plus tôt. C’est lui, en effet, qui s’est chargé par exemple de ramener Miguel Angel Lopez dans le rang lorsque le Colombien a eu l’idée de d’attaquer. Et dans sa roue, Simon n’a jamais paniqué, n’a jamais cherché à prendre en main la situation. Il a laissé son frère gérer jusqu’à ce qu’il ait tout donné, et bien lui en a pris. Les comptes, à l’arrivée, font encore son affaire. Il n’y a plus que Valverde et la surprise Mas pour l’empêcher de dormir sur ses deux oreilles.

Un lieutenant que personne n’a

La situation est paradoxale. Non pas qu’il était difficile de voir Simon Yates leader à seulement quatre jours de l’arrivée. Simplement, son équipe était vue il y a encore quelques semaines comme l’un de ses points faibles sur cette Vuelta. Incontestablement, ça ne l’est pas, et il a même le meilleur lieutenant actuellement. Alejandro Valverde doit s’en mordre les doigts, lui qui n’avait jamais été aussi proche de remporter la Vuelta depuis son titre, en 2009, mais qui voit en Quintana un faux allié, trop bien placé pour se mettre complètement à la planche et donc lui être utile. Enric Mas, lui, est encore plus isolé. Plus que jamais, Mitchelton-Scott tient donc les rênes. Yates n’a plus qu’à se souvenir comment on laisse filer un grand tour à trois jours de l’arrivée pour ne pas refaire la même erreur d’ici samedi soir.

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