C’est la rentrée, et il est temps pour moi de lâcher les chevaux. Après un hiver studieux, à avaler les kilomètres en foncier, à partir en stage, à parler Force Sous Max ou anaérobie, à compter consciencieusement les calories à Noël, on peut enfin attaquer les choses sérieuses. Direction le sud de la France, pour le triptyque méditerranéen, GP la Marseillaise / Étoile de Bessèges / Tour de la Provence. Mais qui doit reprendre où ?

Je suis sprinteur.

A moi les emballages endiablés du début de saison, ceux où tout le monde est plein de jus et veut en claquer une le plus rapidement possible. Sauf que… Sur ces premières épreuves, il ne sera pas évident d’ouvrir le compteur. A Marseille, ce sera quasiment impossible, le final entre la Ciotat et Marseille étant bien trop musclé. Du côté de l’Étoile de Bessèges, deux possibilités lors les deux premiers jours s’offrent à moi. A Beaucaire, au terme d’un vire-vire entre la Camargue et les bords du Rhône avec très peu de difficultés (sauf si le Mistral s’en mêle), puis lendemain, à la Calmette, avec un profil un poil plus accidenté, mais tout à fait dans mes cordes.

Mais ce sera à peu près tout. Il restera une ultime opportunité à Bessèges, peut-être, on condition de passer la dernière difficulté à 15 bornes de l’arrivée et de prier pour un regroupement. Parce que oui, du côté du Tour de la Provence, ce sera plus compliqué. Hormis l’étape finale vers Aix-en-Provence, le terrain de jeu ne se prête pas vraiment aux sprints. Et encore, cette dernière étape mettra les jambes à rude épreuve, car sans répit et plutôt escarpée.

Je suis rouleur.

Il n’y aura pas cinquante possibilités, elles sont en fait au nombre de deux. Lors de la dernière étape de l’Étoile de Bessèges, s’achevant par un chrono, il s’agira pour moi de résoudre l’équation de la montée de l’Ermitage. Avec huit kilomètres plats comme la main en début de parcours, il me faudra prendre de l’avance avant d’attaquer la bosse finale : 1,5 kilomètre à 5 % de moyenne, mais avec des passages à plus de 15 %. Quatre à cinq minutes d’effort intense à encaisser pour espérer garder un avantage suffisant pour la gagne.

Si ça se passe mal, j’attendrais le jeudi et le contre-la-montre inaugural du Tour de la Provence. Direction les Saintes-Maries-de-la-Mer, et 9 kilomètres plats du début à la fin, cette fois, en aller-retour. Il faudra certainement composer avec le vent. Mais là, je n’aurai qu’une chose à faire : mettre tout à droite et aller le plus vite possible. Un bouquet et un paletot de leader à guise de récompense : quoi de mieux pour commencer la saison ?

Je suis puncheur / grimpeur.

Je serais sans doute le mieux servi dans les jours qui viennent. Marseille me fait de l’œil, avec le Grand Prix d’Ouverture. Passées les difficultés du début de parcours, l’enchaînement Route des Crêtes / Col de la Gineste me permettra de faire la sélection et d’envisager la gagne près du Vélodrome. Sur l’Étoile de Bessèges, la troisième étape peut me correspondre avec pour rampe de lancement les bosses juste avant Gagnières pour tenter de forcer la décision. Mais il restera 15 kilomètres de plat derrière et il faudra être costaud, comme lors du chrono final sur les hauteurs d’Alès, que je peux cocher.

Mon meilleur terrain d’expression devrait toutefois être le Tour de la Provence. Dès la deuxième étape, on empruntera la Route des Crêtes : 7,6 kilomètres à plus de 4 % de moyenne, mais surtout trois premières bornes redoutables avant le replat sur les hauteurs, souvent balayées par le vent. Cela explosera forcément, avec ces vingt bonnes minutes d’effort. En négociant habilement une descente hyper rapide, un succès me tend les bras. Le lendemain également, j’aurai de quoi faire. Sur un circuit étonnant élaboré autour du mythique tracé du Castellet, il faudra à cinq reprises gérer la montée du Brûlat, et ses 3 kilomètres à 8 % de moyenne. Une belle bagarre tactique s’annonce.

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