Il se bonifie avec le temps. C’est un spiritueux rare du cyclisme auquel les années n’ont pas altéré la soif de trophées. Alejandro Valverde a 37 ans. Il en aura 38 pour sa 18e saison au plus haut niveau du cyclisme mondial, et 39 pour sa 19e. Car oui, l’inusable espagnol de la Movistar est un phénomène qui a re-signé pour deux ans à l’approche de la quarantaine. La crise, il ne la connait pas. Et la défaite pas vraiment non plus.
Le maitre domine toujours l’élève
En 2017, Alejandro Valverde c’est onze victoires en 14 courses (épreuves par étapes comprises), une cinquième place au classement des coureurs les plus victorieux et un début saison presque parfait. Époustouflant, même. Et c’est un euphémisme. A lui seul, il a réussi à faire oublier le Pistolero dans le cœur lourd des Espagnols. Revenir en détail sur ces fabuleux résultats ferait vaciller plus d’un sceptique. Presque gagnant à chacune de ses courses de février et mars, on n’a même pas franchement eu l’impression que le Murcian forçait son talent. A le voir courir, tout semble si facile…
Affuté, sûr de lui et impressionnant de maitrise, il a écoeuré tous ses adversaires, un par un et sur tous les terrains. Une fois en solitaire, l’autre au sprint quand ce n’était pas dans l’effort solitaire : Alejandro Valverde a fait parler sa polyvalence. Mais tout cycliste doit trouver le cépage auquel il appartient. Lui fait partie de celui des champions, des rares puncheurs inclassables, capable de gagner partout et de rééditer éternellement ses exploits. Le palmarès de Valverde est un monument. Il a écrit ses lettres de noblesse il y a désormais onze ans, sur des courses qu’il continue de dominer. A Huy, la Flèche 2017 était, comme toujours, ibérique. L’épreuve wallonne, si ça continue, sera bientôt rebaptisée espagnole car écrasée depuis quatre ans par la robe verte et noire du coureur de la Movistar. Sur une course qui ne sacre que le punch pur, ses rivaux Daniel Martin et Julian Alaphilippe passeraient presque pour des amateurs.
Une blessure qui ne change rien ?
Mais si Alejandro Valverde est depuis 18 ans un coureur grand cru, il le doit aussi à cette chance qui sourit aux audacieux. Jamais vraiment embêté physiquement, aucune sérieuse blessure au compteur, le Murcian n’a pas à se plaindre de son solide tanin. A l’inverse de son compatriote Alberto Contador, cultivé dans la chute, il n’a que très peu goûté l’acidité du bitume. Une caractéristique propre qui lui a très certainement garanti cette bonification spectaculaire dans le temps.
Pourtant en 2017, le destin lui a arraché une partie de son immunité cycliste. Victime d’une grave chute sur le Tour de France, sa rotule n’a pas tenu, mettant beaucoup d’eau dans le vin de sa saison. En fait, cette première blessure d’ampleur a brisé son espoir d’une fabuleuse année et aurait pu achever sa carrière. Nombreux sont d’ailleurs les pessimistes qui ont cru l’oeuvre de l’Imbatido venir se fracasser contre cette barrière d’un chrono inaugural pluvieux. Lui n’a jamais douté. Moins de deux mois après son opération, il était sur pied avec l’obsession déjà de revenir pédaler. Par ce tweet de novembre, l’image de ses cuisses déjà bien aiguisées a tué les espoirs de ceux qui croyaient sa carrière un peu trop vite cantonnée au placard.
Bien sûr à bientôt 38 ans, cette blessure n’est pas vraiment anodine et résonne comme un avertissement qui ne sera pas forcément sans frais dans les mois et années à venir. En fait, rien ne garantit que l’Espagnol sera encore capable de bouchonner la jeune concurrence décidée. Rien, sauf lui. Et on aurait intérêt à le croire, car, mieux que quiconque, il semble connaître ce corps qui ne l’a jamais vraiment lâché. Et qui fait de lui un puncheur grand cru de l’histoire cycliste.
Kwiatkowski pour moi.
Si la Catalogne est pour moi estampillée “puncheur”, le Pays-Basque pas vraiment, ni l’Andalousie (en plus d’un prestige moindre) de la même, Murcie est secondaire. Donc LBL et la Flèche pour el imbatido.
Kwiat c’est les Strade, MSR et enfin la Classica. A cela on rajoute ses places d’honneur (LBL, Amstel et Flèche). Je trouve chez le Polonais une capacité à exprimer son punch de différentes façon et sur divers terrains, qui plus est, cette année il a été présent toute la saison et constant.
Pays Basque si c’est pas estampillé puncheur je sais pas ce que c’est
Moi j’aurais choisi Kwiatkowski . Cette admiration sans borne pour un coureur qui a trempé dans l’affaire puerto et qui a été suspendu 2 ans pour dopage me dépasse . . On ne fait jamais allusion à cela comme si ce coureur avait eu une carrière parfaite . Mais finalement c’est peut-être cette suspension qui lui a permis de garder encore cette fraîcheur physique à 37 ans . J’ai dû mal à croire que ce coureur n’ai pas recours à quelques petites aides thérapeutiques pour rester au top année après année . Ceci dit être toujours autant motivé et amoureux de son sport après autant d’année cela force quand même le respect . Ce que j’apprécie chez lui c’est qu’il est un des rares coureurs qui brille à la fois sur les classiques et sur les courses à étapes . Le parcours des mondiaux devrait lui convenir , et si il remportait son premier maillot arc en ciel à 38 ans !