Trek, c’était un peu l’accumulation des paris. Contador malgré son âge, Degenkolb en dépit de ses galères passées, Pantano qui n’avait qu’une bonne saison dans les jambes, et Mollema, sans doute le plus fiable du lot, devaient mener l’équipe le plus haut possible. Et forcément, tous les paris ne se sont pas révélés gagnants.
Le top : Alberto Contador
On ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il annonce sa retraite quelques semaines avant le départ de la Vuelta, mais Alberto Contador s’est ainsi offert une sortie par la grande porte. Avec la manière dans les esprits et un bilan comptable honnête dans les écrits. Sa victoire au sommet de l’Angliru, la veille de sa retraite, pour clôturer une Vuelta qu’il n’arrivait plus à dompter complètement, est l’apothéose qu’il méritait. Si on a parfois ressenti l’impuissance de l’Espagnol, comme sur le Tour, rien n’effacera son panache sur une Vuelta où il a couru l’esprit libre et dégagé de toutes contraintes. Le Pistolero a été fidèle à lui-même jusqu’au bout, bien éloigné des standards du cyclisme actuel, mesurés et hyper calculés. En plaçant des banderilles à tout bout de champ, de Paris-Nice jusqu’à Madrid, parfois jusqu’au contraire de la logique sportive, l’Espagnol aura rendu son âme d’enfant à sa discipline, s’attirant au final plus de louanges que de réprobations au terme d’une carrière qui laisse encore planer quelques zones d’ombres.
Le flop : Jarlinson Pantano
Maintenant que le roi Contador est parti, place à la relève. Et c’est alors que les regards se tournent vers Jarlinson Pantano, arrivé l’hiver dernier dans l’équipe américaine. Pour seconder Contador et Mollema en premier lieu, mais aussi pour prendre sa chance, fort d’une année 2016 enthousiasmante sous les couleurs de la défunte IAM. Sauf qu’on est vraiment pas passé loin de la saison blanche. Jamais dans le coup pour épauler ses leaders, que ce soit l’Espagnol ou le Néerlandais, le Colombien aura bien plus souvent traîné la patte sur le Tour et la Vuelta, sans trop que l’on puisse expliquer pourquoi. Seule une deuxième place dans une étape pour baroudeurs de l’épreuve espagnole, à Gijon, vient légèrement éclairer son bilan. Pour être complet, il faut y ajouer un titre national du chrono acquis en début de saison, mais ça reste extrêmement maigre. Logiquement, l’an prochain, l’équipe Trek s’appuyera donc en priorité sur un Bauke Mollema sans doute incapable d’aller chercher un podium en grand tour, mais d’une plus grande fiabilité. Pantano, lui, doit désormais prouver que sa bonne saison chez IAM n’était pas qu’un feu de paille.
La stat : 95
C’est le nombre de jours de course que compte Koen de Kort cette saison. C’est le plus gros total du peloton, à égalité avec Matej Mohoric (UAE Emirates) et Pello Bilbao (Astana). Le tout pour un seul abandon : lors du Tour de Lombardie, son avant dernière course de l’année.
Dans les tops, il y a aussi Fabio Felline qui a fait une première moitié de saison éblouissante. Certes, il a disparu en seconde partie de saison mais que de bons résultats pour lui entre février et juin ! Souvent placé, rarement gagnant mais il a enfin montré tout le potentiel qu’on attendait de voir depuis longtemps et qu’on désespérait de voir un jour. S’il peut construire là-dessus, il sera un vrai atout pour Trek en 2018.
Pantano a été utile à Contador jusqu’à Paris Nice, après décevant en effet. Chez trek Degenkolb décevant, il avait un autre statut que Pantano. Degenkolb devra se ressaisir en 2018 sinon…
Mon top serait plutôt Stuyven pour sa saison vraiment pleine du début à la fin. Il lui a juste manqué de lever davantage les bras surtout qu’il avait dans les jambes une “petite classique” comme Kuurne ou une étape du Giro. Contador et Mollema ont fait le job sans pour autant atteindre des sommets et Theuns assez moyen.
De l’autre côté on a eu pas mal de déceptions entre Degenkolb qui n’a pas retrouvé son niveau d’avant son accident, Pantano assez fantomatique et Felline qui à courir tous les lièvres à la fois (et malgré son gros moteur) finit par n’en attraper aucun. La saison blanche de Nizzolo n’a pas aidé non plus.
Bref je mettrais la moyenne tout juste pour Trek. Et vu le recrutement assez timide qui a été fait alors que Contador et Theuns sont partis, je m’inquiète un peu pour la saison prochaine.