Le Critérium du Dauphiné, pendant une semaine, a livré une course surprenante, pas loin d’être illisible. Si la victoire de Jakob Fuglsang vient confirmer la grande saison du Danois, difficile de tirer d’autres enseignements de ces étapes sans doute pas assez compliquées pour faire une sélection entre les leaders.
Illisible
A regarder le classement général, au terme du Dauphiné, on se dit que l’on n’a finalement pas appris grand-chose. C’est aussi inhabituel que frustrant, à seulement trois semaines du Tour de France. Parce qu’on aurait aimé pouvoir se faire une idée plus précise des forces en présence, mais qu’on devra attendre, sans doute, les premières étapes piégeuses du mois de juillet pour comprendre qui est dans les temps et qui ne l’est pas. Alors bien sûr, en cherchant bien, on peut trouver quelques indications. Forcément, le vainqueur Jakob Fuglsang, bien que jamais vraiment mis en difficulté durant le week-end, apparaît en meilleure condition que les décevants Richie Porte ou Steven Kruijswijk, bien trop discrets, voire à la rue, et qui n’ont pas réussi à se rassurer, eux-mêmes et leurs équipes, avant un Tour de France où ils sont pourtant censés assumer de grosses responsabilités.
Mais en dehors de ces extrêmes, que tirer de ce Dauphiné ? L’abandon de Chris Froome, en milieu de semaine, a peut-être légèrement faussé un week-end en conséquence beaucoup plus débridé – parce que l’équipe Ineos ne cherchait pas à contrôler la course – et touché, il faut le dire, par des conditions climatiques dantesques, samedi, qui ont pu freiner quelques ardeurs. Adam Yates y a même posé pied à terre pour ajouter quelques interrogations. Parce que justement, tout ça nous mène à une vision d’ensemble encore plus floue, sans doute, qu’avant le Dauphiné. Wout Poels a montré qu’il était fort, c’est certain, mais est-ce vraiment nouveau ? Et ce Dauphiné aura-t-il une influence dans la répartition des rôles, au sein de l’équipe britannique, dans trois semaines au départ de Bruxelles ? Il se pourrait bien que Dave Braislford ferme les yeux sur ce qu’il s’est passé à Pipay puis à Champéry, où ses coureurs, pourtant, ont levé les bras. Cela lui éviterait, en tout cas, des nœuds au cerveau.
Le Tour de Suisse nous en dira plus
Que faire aussi de tout le reste ? Tejay van Garderen a décroché une très inattendue deuxième place au général, mais on l’imagine – et c’est malheureux – déjà sans lendemain, parce que l’Américain n’a rien montré depuis deux ans, et qu’il serait improbable de le voir tenir un rôle important en juillet. Thibaut Pinot, lui, s’est offert un joli chrono et quelques attaques, au fil de la semaine, sans qu’aucune ne le mène à un résultat marquant. Romain Bardet a été plus en retrait, mais il termine à seulement une minute de son compatriote, dans les mêmes temps que Dan Martin et Nairo Quintana. Avec plus de montagne, sans doute que le général aurait été différent, Van Garderen, Teuns et peut-être même Buchmann auraient sans doute terminé bien plus loin. On y aurait vu un peu plus clair. Mais ce n’était vraisemblablement pas une semaine pour apprendre quoi que ce soit. Celle qui démarre, en Suisse, pourrait livrer davantage d’informations. Surtout parce que Geraint Thomas et Egan Bernal devront apprendre à cohabiter, dans ce qui apparaît comme une grande répétition avant le Tour.
Completement d’accord, d’autant qu’en effet, les deux grands favoris du tour sont sur le tour de suisse, qui a mon sens ne nous apportera pas plus de réponses, car il n’est pas si montagneux . Enfin si on n’a déja une première réponse Sagan est bien de retour ! il met deux vélo d’avance a Viviani, Degenkolb, Mattews et Trentin., idem hier sauf qu’il ne jouait pas pour la gagne. Donc pour le maillot vert s’est plié…. Les bosses d’hier il les a passés haut la main, oui je sais, on va me dire que Van Aert lui donnera du fil a retordre … je pouffe… je m’esclaffe.. je déconne
S’il y a finalement si peu à retenir c’est surtout parce que le parcours n’était pas à la hauteur. Carton jaune foncé à Gilles Maignan, invité de Bistrôt Vélo (eh oui j’ai mes références) il y a quelques semaines qui nous promettait un « week-end de trois jours de montagne » alors qu’on a eu qu’une semi étape au sommet avec des écarts de 9 secondes.
Le parcours n’était clairement pas propice au spectacle. Je pense aussi que les conditions météorologiques ne sont pas idéales pour une course de préparation comme le Dauphiné. Autant sur un grand tour, la pluie/le froid va pousser certains à l’offensive. Prendre des risques. Autant là, ils se disent pour la plupart que le grand objectif est en juillet.
Il manquait une grosse étape de montagne, peut être, mais ce n’est pas certain que cela aurait débridé la course. Les grandes courses à étapes sont devenues stéréotypées depuis plusieurs années, sauf exception: les grosses équipes sont capables de cadenasser la course et les échappées, et les favoris attendent le dernier moment pour un « one shot » dans la crainte d’être contrés. C’est le cyclisme actuel, et le spectacle s’est désormais essentiellement confiné aux classiques de début de saison où l’on ne calcule pas le lendemain.
C’est pas faux.
c’était pas non plus de la Kaamelott !
Bravo pour ce jeu de mot
Oui, mais de la part des costauds qui jouent le tour, on pourrait dans des courses comme le Dauphiné espérer un peu de « folie », quitte à prendre des risque, car après tout, ça peut faire perdre quelques points UCI, mais qu’un Pinot, un Bardet ou un Quintana finisse 4 ème ou 9 ème, après tout…
L’existence du worldtour et des points UCI est a on sens un des problèmes essentiels du cyclisme.
En effet, cela pousse les équipes à défendre de pitoyables places dans les 10 premiers au lieu de prendre le risque de gagner, cela est catastrophique pour le spectacle et donc pour l’attrait du cyclisme. A terme cela pour faire fuir les sponsors alors qu’il a ete créé pour garantir aux equipes la participation aux grandes épreuves ( et ainsi donner des garantis aux sponsors)
De plus même les passionnés de cyclisme se désinteresse de ce classement.
Pourquoi donc l’UCI s’obstine-t-elle dans cette politique aussi absurde? Pire en donnant aux deux premieres équipes de conti pro le droit de participer aux trois grands tours, elle conforte encore cette chasse aux points
Un vœux pieu : si on pouvait trouver un synonyme pour remplacer dantesque : pas un article sportif relatant une course aux conditions climatiques difficiles, voire un critérium sous la pluie qui ne l’utilise…
Le problème ne vient-il pas aussi de la tendance actuelle à tout exagérer, afin de tout rendre spectaculaire ?
Associé, comme vous le faites bien remarquer, à un vocabulaire pauvre, cette escalade ne permet plus d’avoir un avis objectif sur la réalité.
A moins que les gens soient tellement habitués au confort (chauffage, climatisation…) et à vivre à l’intérieur, que dès qu’il fait chaud, c’est la canicule, dès qu’il y a du vent, c’est la tempête, dès qu’il pleut, c’est le déluge…
Sans doute aussi, oui.