Maximilian Schachmann a peut-être gagné la dernière grande course de cyclisme avant de longues semaines, voire plus. Un succès mené de main de maître qui confirme le cap franchi par l’Allemand depuis peu. Si certains retrouveront toujours à dire sur ce Paris-Nice où de grands noms manquaient à l’appel, d’autres verront plutôt cette Course au Soleil comme un nouveau cap atteint par le puncheur de la Bora.

Une progression régulière

Cette victoire finale sur Paris-Nice, dont il fut le leader de bout en bout sur l’une des éditions les plus particulières de l’histoire, en raison du Covid-19, n’est pas une fin en soi pour Schachmann. C’est plutôt une étape logique dans sa progression qui peut l’emmener encore plus haut, sur les Ardennaises ou d’autres courses World tour d’une semaine. « La victoire efface la douleur », avouait-il, éreinté par les derniers kilomètres, samedi au sommet du col de la Colmiane. Pour l’Allemand, c’est de loin son « plus gros succès en quatre ans ». Car après avoir fléchit sur le Tour du Pays Basque l’an dernier et son triplé inaugural qui le laissait pensé intouchable, Schachmann a cette fois-ci tenu bon. En comptant à la fois sur une solide formation, mais surtout sur de très bonnes jambes, il a porté le maillot jaune et blanc du premier au dernier jour et devient le quatrième germanique à remporter l’épreuve.

Ce succès paraît logique dans le parcours professionnel de Schachmann, mélange de talent et de progression régulière depuis sa sortie des rangs amateurs en 2017. Talentueux car déjà chez les jeunes, il exposa à merveille ses qualités de rouleur mais aussi de grimpeur pour lever les bras sur des courses prestigieuses telles que le Tour d’Alsace ou le Tour du Val d’Aoste, véritables références dans les rangs espoirs. C’est ce qui convaint alors la formation Quick-Step de Patrick Lefévère de l’engager pour les deux saisons à venir. Ses débuts sont timides, surtout marqués par une chute estivale qui met prématurément un terme à sa saison. C’est peut-être ce qui le fera démarrer en trombe l’année 2018, où les belles places d’honneur s’enchaînent avec une première victoire sur le Tour de Catalogne.

Mais la suivante est encore d’une autre envergure, lorsqu’il conclut par un succès l’échappée matinale de la 18ème étape du Giro. « Peut-être que mon statut va évoluer, on verra […]», disait l’Allemand dans sa presse nationale après cette victoire. « […] Mais en tout cas, j’ai montré que je pouvais gagner ». Il ne pensait pas si bien dire, et son passage dans l’équipe emmenée par Peter Sagan l’an passé lui a facilité cette évolution. A l’époque, Schachmann avait profité de cet éclairage médiatique pour se confier sur ses ambitions les plus grandes. « Le rêve ultime serait de remporter le Tour », osait-il.

Coup d’arrêt comme tout le monde

Avant de le voir un jour en jaune à Paris, ce dont il semble encore loin tant il lui reste des progrès à faire en haute montagne, l’homme de la Bora-Hansgrohe sera comme tout le peloton à l’arrêt pour les prochaines semaines. Les annulations ou reports des classiques ardennaises et du Giro, qu’il avait à son programme, ne lui permettront pas de briller sur des courses qu’il affectionne et la forme qu’il affichait la semaine dernière devait lui laisser espérer de belles choses. Début 2020, le champion d’Allemagne avait pourtant un autre but en tête. « Je me concentrerai principalement sur les Jeux la saison prochaine. C’est le grand objectif. » L’épreuve tokyoïte n’est pour le moment pas officiellement remise en cause, et ce pourrait bien servir au vainqueur de la Course au Soleil de motivation pour les temps à venir. Car les entraînements, quand ils peuvent se faire convenablement, se retrouvent parfois sans but précis. Mais quoi qu’il arrive, il semble sûr que la progression du garçon de 26 ans ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

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