Le 19 juillet dernier, la rumeur propagée par la sérieuse Radio Nationale Colombienne lançait le bal du mercato. Nairo Quintana souhaiterait quitter la Movistar et son ambiance délétère. Une info qui venait confirmer les propos du père de l’Apache qui accusait depuis quelques temps l’équipe d’Euzebio Unzue de brûler son fils. Impuissant douzième du dernier Tour de France après son échec sur le Giro, le Colombien déçoit quelque peu les attentes sucitées après ses débuts fracassants. Un changement d’air est-il obligatoire pour enfin devenir la légende qu’il était destiné à devenir ? La rédaction de la Chronique du Vélo en débat avec vous.
Il devrait partir par Théo Sorroche
Chez Sky pour prendre la relève de Chris Froome sur la pente descendante après son cinquième Tour, chez Astana pour remplacer Fabio Aru sur le départ, chez UAE Team Emirates pour devenir la pierre angulaire d’un projet d’envergure… Nairo Quintana a de multiples options pour sortir du bourbier Movistar dans lequel sa progression est engluée depuis quelques années maintenant. Le Colombien n’a jamais semblé si loin de pouvoir remporter la Grande Boucle. Fade douzième d’un Tour où il n’a jamais existé, Quintana a certainement souffert d’un manque de fraîcheur déterminant après son Giro mais cela ne peut expliquer un tel désarroi. Surtout qu’Euzebio Unzue nous assurait qu’il était en bonne condition. Il y a un problème, peut-être lié à des soucis d’allergies, comme l’an passé, mais pas seulement.
Nairo Quintana n’a jamais atteint le potentiel d’exception que beaucoup lui prêtaient après ses deux excellents Tours 2013 et 2015. Quelque chose cloche. Difficile de sonder l’état véritable de l’ambiance dans le bus espagnol mis en cause par le paternel, mais l’état de l’effectif est plus aisé à critiquer. Il est trop faible. Quintana a bien compris qu’il ne pouvait pas lutter à armes égales avec Chris Froome et son armada. Rejoindre l’écurie Britannique serait la solution facile, mais c’est une solution possible. Apprendre un an aux côtés de son rival en courant pour un deuxième Giro puis prendre le leadership de la meilleure équipe du monde pour installer une nouvelle hégémonie pour les cinq prochaines années. L’idée est alléchante. Si Quintana veut dominer tout de suite, il peut aussi rejoindre UAE Team Emirates, qui, avec un budget gonflé, pourrait lui offrir un supporting-cast de choix. Reste enfin Astana qui cherche déjà un remplaçant à Fabio Aru sur le départ. En rejoignant l’équipe Kazakhe, il serait dans une formation qui sait gagner le Tour. Astana a remporté les éditions 2009 et 2014. La Sky et l’équipe de Vino se partagent d’ailleurs sept (huit diront certains) des neufs derniers Tours de France. C’est peut-être aussi ce qui attire Quintana. La dernière victoire de la Movistar remonte à 2006 avec la surprise Oscar Pereiro. La dernière fois qu’elle a fait gagner son leader, l’équipe était encore la Banesto. Un autre temps.
Il doit rester par Alexis Midol-Monnet
Tour d’Italie en 2014, Tour d’Espagne en 2016, trois podiums acquis sur le Tour de France, la totalité du palmarès de Nairo Quintana est le fruit d’une longue aventure dans l’équipe Movistar. Mais voila que depuis quelques semaines, les spéculations vont bon train autour de l’avenir de Nairo. Alors que tout semblait parfaitement filer depuis cinq ans, la mécanique s’est enrayée. Habituellement impassible même lancinant face aux caméras, Quintana a connu sa première grosse faillite mentale et physique sur les routes du Tour. Atteint après un Giro où il n’avait jamais imaginé être en mesure de s’incliner face au roc Tom Dumoulin, est-ce pour autant le moment de tout détruire pour rebondir quelque part ailleurs ?
Au sein de l’équipe espagnole, le sud-américain reste le vice-roi. Avec beaucoup de passe-droits. Alors que la préparation atypique de certains coureurs originaires de Colombie pour les grandes courses a pu poser problème à des équipes de World Tour, avec le délicat séjour au pays à optimiser, tout semble s’être réglé comme du papier à musique par Eusébio Unzue. Lui qui a fait progresser un nombre important de coureurs à ses côtés, comme Andrey Amador, pour l’amener vers ses fins. Les rumeurs l’envoient chez Sky, ou bien encore du côté d’Astana. Des cultures sportives et collectives aux antipodes de ce qu’il a connu, et où on le voit mal s’épanouir davantage. Il est peut-être préférable de commencer à préparer la saison 2018 au lieu de céder aux sirènes.
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Quintana est sous contrat chez Movistar et il ne partira pas. C’est bien mieux ainsi d’ailleurs.
En faisant le forcing il peut être libéré (ex Peraud en 2011), surtout avec le budget des prétendants (Sky, Astana…). Mais c’est vrai, il est sous contrat jusqu’en 2019 ce qui réduit sa marge de manoeuvre.
Oui c’est vrai, deux ans c’est beaucoup à racheter. Puis je ne le vois pas à la Sky…si c’est partir pour partir je ne vois pas l’intérêt, puis peut-être que Valverde aura du mal a revenir en 2018 et que sa présence sera moins imposante pour Quintana.
On est loin de 2015, Valverde et Quintana ne se gênent plus depuis longtemps. Unzue doit regretter ce problème de riche qu’il avait.
“La dernière victoire de la Movistar remonte à 1995, l’équipe était encore la Banesto.”
Pauvre Pereiro..
En effet ! L’oublié, c’est un peu triste. Je corrige ça merci.
Néanmoins, l’esprit demeure le même, la Movistar/Caisse d’Epargne/Banesto n’a pas fait gagner son leader depuis 1995 et Indurain. Le Tour 2006 est tellement spécial, entre l’abandon de Valverde et l’affaire Landis…
Je pense que son avenir est étroitement lié à celui de Mikel Landa
sporthinker a raison, si landa déboule chez movistar, gros gros problème , le bonhomme a l’air d’avoir son caractère , Aru et froome en savent quelque chose, alors avec Quintana ce sera pareil.
Je ne vois pas l’intérêt ( sinon financier mais j’en doute) pour Quintana de quitter une équipe au sein de laquelle il a remporté deux grands tours . Avec Valverde, ils ne se marchent pas sur les pieds. Si Landa arrive, alors ce sera une autre histoire…Et aussi, pour Movistar, Quintana est un magnifique porte drapeau en Amérique latine où cette firme est très implantée.
La vraie question est Quintana aspire-t-il vraiment à remporter le tour de France un jour ? Si la réponse est oui, alors on peut analyser la situation comme la suivante. Si Landa arrivait chez Movistar, ce qui a l’air d’être de plus en plus probable, alors Quintana n’aurait plus le choix sinon il va se faire écraser par le basque. Et en cas de départ, il lui faudra choisir une équipe pouvant lui offrir l’équivalent de l’armada Team SKY pour envisager de remporter le tour de France. A partir de là, au niveau budget, il n’y a que 3 équipes répondant à cette condition. – La première c’est tout naturellement … la Team SKY elle-même. A coup sûr, Quintana aura à sa disposition, le moment venu, la meilleure équipe pour le tour de France. Mais pour quand ? Cela dépend avant tout de l’état de forme de Froome. Tant que ce dernier se sentira apte à gagner le tour de France, Quintana n’aura aucune chance d’y être en tant que leader. Cela veut donc dire que, au moins en 2018 (voire 2019 si Froome sera encore performant), Quintana devra faire l’impasse sur le tour de France… Il y a aussi… Lire la suite »
Concernant la cohabitation avec Landa il est clair qu’elle serait compliquée. Et n’en fait-on pas un peu beaucoup avec ce Landa justement? Un fort caractère certainement mais en terme de palmarès rien à voir avec Quintana vainqueur du Giro et de la Vuelta et 3 fois sur le podium du tour de France, excusez du peu. Il me semble que Quintana doit quitter Movistar mais pas à cause de Landa auquel il reste tout à prouver, honnêtement si possible, à haut niveau. Le lien de confiance entre Quintana et Movistar n’a jamais été réellement établi et ne le sera plus maintenant. Il doit partir parce qu’il lui faut absolument un air nouveau. J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le “mal” que je pense de UAE à propos de Meintjes. Il faudrait vraiment que cette équipe change d’état d’esprit et cesse d’ambitionner d’être le PSG du vélo. Ils ne savent pas où ils vont ni comment ils y vont. Vont-ils construire autour de Kristoff ? De Aru ?…personne ne sait. Astana serait la moins mauvaise solution mais moyennant bien sur le départ de Aru et surtout de ne pas reproduire une cohabitation compliquée avec Fuglsang cette fois. Ou alors une… Lire la suite »