Après une coupure de plus de six mois entre le dernier Tour de France et sa reprise en Provence, Thibaut Pinot retrouve petit à petit le rythme en compétition. Sur Paris-Nice, qu’il court pour la première fois de sa carrière, il se montre pour l’instant à son avantage. En attendant la montagne et ses plus gros objectifs, dans les mois qui viennent.
Examens réussis
Il n’est jamais trop tard pour se frotter à Paris-Nice et Thibaut Pinot aura pour cela attendu l’année de ses 30 ans. Comme le signe qu’il dit vrai quand il clame à qui veut l’entendre qu’il n’a plus peur, désormais, de courir en France, devant son public, avec toute la pression que cela implique. De toute façon, lucidité oblige, il faut souligner que le Franc-Comtois ne vise pas vraiment la victoire finale à Nice, dimanche. Il a repris la compétition il y a moins d’un mois seulement, après une coupure bien plus longue que pour le reste du peloton puisqu’il avait mis un terme à sa saison 2019 après son abandon sur le Tour de France. Le but de la semaine est avant tout de travailler certains aspects en vue de l’été, principalement la gestion des bordures et les automatismes en contre-la-montre, sur une nouvelle monture. Pour tout ça, le garçon a été servi. Dès le deuxième jour vers Chalette-sur-Loing, il a fallu mettre le nez à la fenêtre, prendre du vent et s’organiser pour ne pas se faire piéger.
Les démons d’Albi lors le dernier Tour de France, où Pinot avait perdu un temps précieux dans une bordure, étaient forcément dans toutes les têtes. Et le Français a montré qu’il était prêt à ne pas se faire avoir deux fois de la même manière. S’il n’a pas réussi à attraper la dernière bordure en toute fin d’étape, c’était avant tout par manque d’énergie. Surtout, il avait su se jouer des opportunités précédentes, bien aidé par Stefan Küng. Parmi les favoris, seul Vincenzo Nibali lui a ainsi repris du temps lundi. Premier examen réussi, donc. Le deuxième était celui du chrono, ce mercredi, et à moins de faire preuve d’une sévérité démesurée, on peut dire que le Français l’a également validé. Sur un tout nouveau vélo, encore au stade de prototype, il a terminé devant Quintana, Nibali ou Bardet. Ce n’est pas le chrono de sa vie, mais c’est largement acceptable. Il saura s’en contenter, surtout pour son premier rendez-vous de l’année dans l’exercice solitaire.
Nice, oui, mais pas tout de suite
Surtout, l’obligation de résultat en contre-la-montre est un peu moins forte cette année. Sur le Tour de France, il n’y aura qu’un seul chrono et il sera taillé pour les grimpeurs, à la Planche des Belles Filles. Pas de quoi en faire une montagne, précisément, même s’il est rassurant de voir que Pinot ne se désintéresse pas de la discipline malgré tout. Tout ça, forcément, rassure, même si on est impatients, aussi, de voir le garçon sur les pentes de La Colmiane, ce samedi, vraisemblable juge de paix de ce Paris-Nice où Pinot pourra notamment se confronter à un Quintana virevoltant en ce début de saison – bien que hors du coup pour le général. Si remporter Paris-Nice n’est ni un objectif ni un passage obligé, le Français est dans une position confortable, seulement devancé par Higuita et Nibali, respectivement 24 et 12 secondes devant lui, dans l’optique du maillot jaune – en considérant que la fin de semaine sera trop abrupte pour Schachmann, ce qui n’est pas tout à fait certain.
Alors bien sûr, on n’élimine pas toutes les inquiétudes en une semaine, surtout après la terrible désillusion de l’été dernier, qui demande du temps pour être digérée et mise au placard. Mais chaque jour qui passe va dans le bon sens, sur ce Paris-Nice. Thibaut Pinot ne roule pas sur la concurrence mais il se comporte comme un cador qui prépare son objectif annuel du mois de juillet. Tout pour le Tour, ça a rarement été la manière de fonctionner du Franc-Comtois, qui semble désormais s’y conformer. Il lui fallait sans doute, pour cela, acquérir certaines certitudes. Il en a aujourd’hui bien plus qu’il n’a de doutes et c’est là toute la différence. Comme s’il n’avait plus besoin de gagner pour se rassurer, lui qui a été habitué à beaucoup lever les bras ces dernières années. C’est bien à Nice qu’il faudra arriver au top. Mais à la fin du mois de juin et pas à la mi-mars.
“Tout pour le Tour, ça a rarement été la manière de fonctionner du Franc-Comtois, qui semble désormais s’y conformer.”
J’espère que ce n’est que passager. Il y a suffisament de coureurs qui sont dans cette optique, on n’a pas besoin d’en avoir un de plus.
Attention, tout de même, derrière Schachmann, il y a Grossschartner qui a déjà un ou deux top 10 sur PN, et donc un peu d’avance sur Pinot ou Higuita. Et Schachmann ne sera peut-être pas hors du coup pour un podium car on n’est pas non plus sur une étape montagneuse très sélective. BORA a de grosses cartes en mains.
Je trouve que cet article c’est un peu la méthode Coué. Pinot déclare lui même qu’il est un peu déçu et je le rejoins tout à fait. Sans être excessivement inquiétante, sa forme n’a rien de rassurante. Pinot n’est quand même pas tout à fait en reprise non plus, il a déjà fait quelques petites courses par étapes. Et maintenant les techniques d’entraînement permettent de ne plus prendre du rythme en compétition comme c’était le cas auparavant. Pinot avait fait de Paris Nice un vrai objectif, il en parle depuis un moment. On ne va quand même pas décréter aujourd’hui que ce n’est plus qu’une remise en route. D’ailleurs lui-même ne le fait pas. Quant à penser que c’est en juillet qu’il faut être près, d’accord, mais en quoi cela empêche d’être au dessus de la mêlée en mars ? Bernal n’a-t-il pas lui-même gagné les deux courses l’an passé, et d’autres avant lui ? Enfin il y a quand même peu de cadors sur la course au soleil, du fait des désistements, et pas un seul des principaux favoris de juillet, à part lui. On aurait pu attendre un gros résultat et il ne paraît pas en mesure de… Lire la suite »
Comme disait notre illustre Jean de la Fontaine, rien ne sert de courir il faut partir à point ..Etre en belle forme fin Mars c´est à mon avis la bonne option; ca rassure l´athlète qui gagne; ca n´empèche pas d´etre au top en Juillet avec un calendrier bien adapté, ca doit offrir l´avantage de plages de récupération cruciales en Avril/Mai (pour ceux qui ne courrent pas le Giro) plutot qu´un concentré de blocs de travail usants qui peuvent te rester dans les cannes en 3íème semaine du Tour et peuvent te mettre hors jeu pour le reste de la saison .
Le problème des français, c’est qu’on a l’impression qu’ils préparent toujours la course d’après et souvent on ne voit rien…après.
pas vraiment d’accord ! Pinot aurai pu gagner le tour l’an dernier! Bardet a fait 3 podium au tour , vice champion du monde (meme s’il a rate sa saison 2019, combien de coureurs ont fait cela???), je ne parle meme pas d’Alaph …
Autant c’était valable il y a dix ou quinze ans, autant on a depuis quelque temps des Français qui brillent à nouveau sur les plus grandes courses (deux Milan San Remo et un Lombardie en cinq ans, ainsi que des podiums et des étapes de Grands Tours acquis à la pédale).
Donc à part le bon vieux réflexe d’autoflagellation si propre au supporter français, pas grand chose de vrai dans ce commentaire.
Bien sûr que c’est de l’autoflagellation de constater qu’annee après annee on attend une victoire dans je ne dis même pas un grand tour mais une simple bonne course à étapes .
Alors arrêtez de fantasmer sur Pinot et Bardet par pitié.
C’est comme pour notre génération de sprinteurs que l’on a vu gros comme une maison. Les Demare,Bouhanni Coquard apparus du temps des Cavendish,Kittel, Greipel, se sont faits deborder par la nouvelle génération des Ewan, Groenewingen Viviani,Ackerman,Bennet .
J’encourage les tricolotes et crois beaucoup en Alaphilippe encore ou en Cosnefroy mais ne soyons pas ridicules en vendant la plupart du temps la peau de l’ours trop tôt, ça c’est le boulot des journalistes qui doivent vendre la soupe et c’est normal.
Viviani est de 89 donc plus vieux que Démare, Bouhanni ou Coquard.
Sinon Démare a un Milan San Remo que n’ont aucun des cinq que vous citez (ni d’ailleurs Kittel ou Greipel).
C´est vrai qu´il y a des exeptions surtout ces derniéres saisons mais j´adère partielement aux constatations de Chris83 concernant les cadors qui semblent tjs se préparer pour les epreuves suivantes et en gagnant plutot rarement; ceci ne concernant evidement pas Alaph. Il me semble qu´en autre, face à Sky, DQS, Bora et mème Jumbo et Astana, il ne reste souvent que des miettes si on caricature un peu .
Je doute fort que Pinot soit satisfait d’un top 5 ou d’un top 10 sur Paris-Nice… Ceci dit l’année dernière aussi il avait connu un début de saison en demi-teinte avec pas grand chose de notable avant le Dauphiné.
La saison est déjà bouleversée.
A mon avis plus de course jusqu’en juin,au mieux…
Je me demande comment les coureurs vont gérer leur entrainement.
Cette siruation na’plus été vue dans le cyclisme depuis 1945.
Alors que la 6e étape approche de la fin, je regrette quand même que personne n’ait voulu suivre l’attaque Soren Kragh Andersen
En fait je ne comprends pas que les gars n’aient pas enclenché les hostilités dans l’ante-pénultième difficulté. C’était évident que personne ne lâcherait Schachman sur une seule ascension…
J’aimerais bien savoir ce qu’attendent des gars comme Quintana ou Pinot pour attaquer ? Le déluge peut-être ?
J´ai lu que ca roulait très vite; beaucoup sont déjas bien content de tenir le rytme jusqu´a la ligne; ce qui explique peut etre cela ..
Schachmann finalement leader du premier au dernier jour, dommage de ne pas avoir vu de changement de leader. C’est toujours un peu frustrant
” Et le Français a montré qu’il était prêt à ne pas se faire avoir deux fois de la même manière.”
Si ça n’était que 2 fois ! Déjà par le passé sur le Tour et la Vuelta quand toute l’équipe sauf Mollard perd plus d’une minute alors qu’elle a le maillot rouge. La bordure du Tour 2019 était loin d’être la première !
Je ne sais même pas à quand remonte la première bordure prise par PInot. Mais en 2013, il s’est fait piégé au moins deux fois. A Saint-Amand-Montrond, il perd plus de 10 minutes (il est du coup dans les temps de Valverde, Kittel ou Porte). Puis il perd 1′ 31″ sur la 17e étape de la Vuelta (en compagnie de gars comme Pozzovivo, Uran Matthews ou Barguil). Donc oui, ça fait bien longtemps que Pinot doit arrêter de perdre du temps à cause du vent
On est d’accord. Si Pinot a clairement progressé au fil des ans sur bien des points (chrono, giclette…) il reste très perfectible sur le placement et je crains fort que si un jour il est en position de gagner un grand tour, cette faiblesse ne lui coûte très cher. Je ne sais pas d’où vient ce point faible car un coureur comme Quintana, sans doute moins bien loti physiquement se fait très rarement avoir.
Plus qu’une question de physique c’est une question d’être à l’aise dans le cœur du peloton où il faut jouer des coudes pour conserver sa place.
Oui, je sais bien, d’où ma comparaison avec Quintana, qui bien que plus frêle et léger s’en sort mieux, preuve que le physique ne fait pas tout. N’y a-t-il pas aussi une question d’équipe ? Sur la Vuelta 2018, alors que Mollard est en rouge (l’équipe doit donc être à l’avant !) il se font tous piéger sauf ledit Mollard. Il est inconcevable de voir l’ensemble de la DQS de fait surprendre surtout quand ils ont le maillot ! Chez FDJ il y a tout de même quelques bons rouleurs comme Kung.
Sur l’étape de Paris-Nice, il lâche à la pédale, parce qu’il était cuit, pas parce qu’il était mal placé.
On pourra revoir les images pendant 2 mois (on aura que ça à faire) pour en parler.
Outre l´aisance à frotter, le niveau de concentration et l´esprit des equipes jouent fort probablement aussi un role; certaines provoquent les bordures; d´autres les subissent; d´autres sont moins attentives, moins entrainées à l exercice, moins sérieusement briffées; plus en retrait selon les consignes du jour, etc..
Je pense que les equipes francaises courrent avec moins de pression, moins de dicipline, un poil plus de laxisme dirais je presque; contrairement à d´autres nations plus naturelement tournées vers la rigueur, la dicipline, la concentration, les qualitées des briffings, conditionnement des athlètes, “soins” etc…
il y a des etrangers qui préferent les equipent francaises; qui se plaisent mieux dans un environnement plus “relax” ou moins “militarisé” . Les Francais semblent etres plus frileux d´aller à l´etranger . je ne dit pas qu´une méthode est meilleure qu´une autre; les budjets, mercato, “charges” pèsent aussi evidement
La qualité des DS; on vois qu´il y en a d´exelents qui vivent à fond cette passion ( salut Nico) et d´autres qui vivent les choses sous d´autres angles ..