Eddy Merckx. Roger De Vlaeminck. Rik Van Looy. Trois noms. Trois légendes. Les seuls à avoir inscrit leur nom au palmarès des cinq monuments. Philippe Gilbert, lui, en est à trois. Mais il espère rejoindre ce club très fermé – où ne se côtoient que des Belges. Après le Tour de Lombardie (2009 et 2010), Liège-Bastogne-Liège (2011) et le Tour des Flandres (2017), il lui manque donc Milan-Sanremo et Paris-Roubaix. Peut-il le faire ? Dans la rédaction de Chronique du Vélo, les avis divergent.
Oui, il arrivera à cinq par Adrien Godard
Après sa victoire hier sur le « Ronde », Milan-San Remo et Paris-Roubaix peuvent permettre à Philippe Gilbert de rentrer dans ce cercle fermé. Et les scénarios ouverts sur ces deux courses, avec des outsiders régulièrement vainqueurs, lui donnent des chances supplémentaires. Dès ce dimanche, s’il se présente au départ, il devrait anticiper les débats de loin pour préparer la course à Tom Boonen. Et pourquoi pas en profiter pour réaliser un nouveau numéro, si les favoris se marquent à l’arrière. Certes, son punch l’avantage moins que sur le Tour des Flandres mais il fait partie de l’équipe la plus forte sur le papier. Ce qui est un avantage sur l’Enfer du Nord, pour espérer refaire le coup de Knaven ou Terpstra par le passé. Sur la Primavera, le final de la dernière édition nous a montré que les puncheurs ont toute leur place sur la Via Roma. Le Wallon en grande forme peut tout à fait sortir dans le Poggio et résister dans le final. Et comme il est de coutume de le dire, Milan-San Remo est une loterie. Reste au champion de Belgique à tirer le bon numéro sur les prochaines éditions.
Non, mais il arrivera à quatre par Robin Watt
Entre les deux monuments qu’il lui reste à conquérir pour réaliser ce « Grand Chelem », c’est un peu le grand écart. Milan-Sanremo, il connaît. Même si son dernier bon résultat remonte à 2011, c’est une épreuve qui lui correspond. Deux fois troisième, il est déjà passé proche d’un succès. Alors bien sûr, il est obligé d’anticiper l’arrivée sur la via Roma en faisant la différence dans le Poggio. Mais un Gilbert en forme a largement les capacités pour faire exploser le peloton dans l’ultime difficulté de la Classicissima. Paris-Roubaix, en revanche, sera presque une découverte pour lui dimanche. Il n’a pris qu’une seule fois le départ, en 2007, pour une anecdotique 52e place. Et si ses qualités de puncheurs s’expriment à la perfection sur les monts du Tour des Flandres, les secteurs pavés de l’Enfer du Nord sont d’un tout autre acabit. Plats, plus longs, ils correspondent davantage aux sprinteurs qu’aux puncheurs. Alors Gilbert vainqueur sur la Primavera, oui. Sur Roubaix, non.
Non, il restera à trois par Romain Puissieux
Malgré ce retour en grâce plutôt inattendu, il ne faut pas oublier que Philippe Gilbert aura 35 ans en juillet. Cela lui laisse peu d’opportunités de remporter les deux monuments qui manquent à son tableau de chasse. De plus, ce sont les deux classiques qui correspondent le moins à ses capacités. Il n’a participé qu’une fois à Paris-Roubaix, en 2007, finissant à une place anecdotique. L’enfer du Nord est une course qui se dompte années après années, même si on s’appelle Philippe Gilbert. Les pavés des Flandres n’ont rien de comparables avec ceux du Nord de la France. D’ailleurs, le Wallon n’est pas dans la start-list provisoire de Quick Step, dimanche prochain. Milan-San Remo se rapproche plus des qualités de Gilbert. En anticipant dans le Poggio, il pourrait éventuellement s’imposer sur la Via Roma. Reste que les arrivées sont en règle générale massives et qu’il lui reste peu d’années devant lui. Quand bien même il parviendrait à s’extraire du peloton dans le Poggio, il faudrait sortir de la roue tous les puncheurs plus rapides que lui au sprint. Le Gilbert de 2011 n’a pas réussi, il serait étonnant que celui de 2018 y parvienne.
Non, pour moi il est trop vieux, il aurait peut être pu le faire ( et encore, j’ en suis pas convaincue ) s’ il n’ avait pas perdu autant d’ années.
Pour moi les seuls coureurs à pouvoir faire cet exploit sont Kwiato et Alaph ( faut quand même voir ce qu’il vaut sur les pavées), Sagan a les caractéristiques pour le faire, mais ça m’ étonnerait qu’ il fasse l’ effort morphologique( qui lui coûterait sa pointe de vitesse ) pour briller sur un Liège ou un tour de Lombardie.
Qui aurait dit qu’il gagnerait le Ronde l’an dernier à la même époque? Tout est possible !
Quand à Alaph il est beaucoup trop léger physiquement pour briller sur les pavés.
Après je suis d’accord pour Kwiato et Sagan.
Alaphilippe a un physique très similaire à Bettini qui a fait d’assez bon résultat sur le Tour des Flandres, donce je ne serai pas si dubitatif.
Quant à Sagan, il y a 4-5 ans était plus léger et aurait pu vu viser une victoire sur le tour de Lombardie, maintenant ça me parait compliqué. Par contre, je le crois toujours capable de gagner Liège Bastogne Liège
Néanmoins, Kwiatkowski a sévèrement perdu, en passant chez Sky, ses qualités sur les terrains accidentés et les montées plus pentues et plus longues. ( Le Poggio n’est qu’un enfantillage)… Oui, il a le temps, mais il ne gagnera certainement pas les 5 tout de suite.
Faudrait arreter avec ce genre d’article thèse antithèse synthèse, oui/non , 5 4 3… Un lycéen pourrait l’écrire. Je veux trouver de la valeur ajoutée par rapport à eurosport
Plus qu’un article thèse antithèse synthèse, c’est un sujet de débat. Parce que chaque idée n’est pas défendue par la même personne, qui voudrait montrer qu’elle ne sait pas choisir.
S´il continu ainsi sa progression chez quick step; il va continuer a scorer! Et comme Levefere n´a pas fais signer une pointure comme Gilbert pour faire l´equipier…
il a passé qqs saisons plutôt tranquilles; ce n´est pas un coureur usé; il a probablement encore qqs belles saisons devant lui dont un status de leader avec la quick step à son service; excusez du peu. Ses chances de victoire sur d´autres monuments me semblent exelentes!
Milan san remo est dans ses cordes; Kwiat l´a bien fait avec brio .
Paris Roubais, pourquoi pas avec une prise de puissance suplèmentaire et qqs kg en plus; ajoutons des circonstances de course favorables comme il sait les provoquer; ce serait un explois benis des dieux; mais là, j´y crois quand meme moins .
Le fait de se poser la question montre quelle dimension Philippe Gilbert est en train de prendre avec ce beau début de saison 2017, en écho à ses belles années de 2009 à 2012. Il a fait preuve d’un tel enthousiasme, d’une telle volonté dans le Tour des Flandres cette année qu’il me paraît impossible d’être certain qu’il ne fera pas la passe de 5. Je pense qu’il a d’ores et déjà la Primavera dans les jambes. C’est Roubaix qui me semble la moins accessible à cause de son poids “moyen” d’environ 67 kg, mais Paris-Roubaix est une course si folle, si imprévisible, que je ne peux pas exclure qu’il le gagne un jour. Allez, je le vois en gagner 4 et demi ;)