S’ils vous avaient manqué, pas d’inquiétude. Une année est passée, mais rien ou presque n’a changé : dès que se profilent les pavés, Peter Sagan, Greg van Avermaet et Sep Vanmarcke sont les patrons. Sur un Het Nieuwsblad qu’ils se sont disputés à trois, ils ont assumé leur statut. Du pain béni pour la suite du printemps.

Un trio indomptable

Il y a un an, ils étaient quatre au lieu de trois. Fabian Cancellara n’avait pas gagné de grande classique, mais il avait souvent pointé le bout de son nez pour accompagner le Slovaque et les deux Flamands lors des grands rendez-vous. Avec la retraite du Suisse, les trois larrons auraient pu être un peu déboussolés. Mais dès les premiers pavés de 2017, ils ont fait comprendre que ce ne serait pas le cas. Il a suffi d’une chute, à un peu plus de 60 kilomètres de l’arrivée, pour qu’on les aperçoive très vite à l’avant de la course. Ils n’étaient alors pas tout seuls, mais déjà, ils avaient mis de côté quelques uns de leurs concurrents. Boonen et Benoot, notamment, ont été piégés. Sagan, Van Avermaet et Vanmarcke, eux, étaient déjà bien placés pour en profiter.

Le tri s’est fait alors dans la confusion. Puis le trio a marqué la course de son empreinte. Une première accélération de Vanmarcke dans le Molenberg a fait sauter quelques rescapés. Une autre, dans le Paddestraat, dernier secteur pavé conséquent, a fini d’isoler les trois hommes en tête de course. Comme souvent sur les flandriennes, impossible de se cacher. Les meilleurs étaient devant, incontestablement. Et Vanmarcke semblait d’ailleurs plus aérien que ses deux rivaux, mais il n’a pas osé tenter de leur fausser compagnie avant le sprint final. Résultat, il a observé Sagan et Van Avermaet se bagarrer dans l’ultime faux plat. Pour finalement le même résultat qu’il y a un an. Comme un débutant, le Slovaque s’est fait passer par le Belge à 200 mètres de la ligne et n’a jamais pu le remonter. Le même scénario, exactement, que l’an passé. Parce que le double champion du monde, aussi fort soit-il, ne donne pas toujours l’impression d’apprendre de ses erreurs.

« Mais pourquoi tu n’as pas attaqué ? »

Reste que voir ces trois hommes dominer la première classique pavée de la saison donne le sourire. C’est le signe d’une campagne qui démarre bien. Le champion olympique a battu le champion du monde, et derrière eux, on retrouve un grand habitué des places d’honneur. Le podium a de la gueule, et si le trio continue sur cette lancée, il pourrait nous offrir un superbe printemps. Après la course, sur le plateau de Sporza, les trois protagonistes étaient invités à débriefer la course. Peter Sagan s’est alors adressé à Vanmarcke : « Mais pourquoi tu n’as pas attaqué ? Tu aurais dû attaquer », a-t-il lancé, assurant qu’il n’aurait pas réagi si le Belge était sorti. L’intéressé a répondu qu’il voulait attendre le sprint, sûrement convaincu par sa forme du jour. Mal lui en a pris, peut-être saura-t-il s’en souvenir lors des prochaines courses. Pour cette fois, c’est donc Van Avermaet qui se frotte les mains. Mais entre ces trois-là, à n’en pas douter, chaque semaine sera l’occasion d’un nouvel affrontement. Et impossible d’imaginer qu’ils n’aient pas chacun leur heure de gloire.

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