L’heure est arrivée, impossible de la repousser davantage. A 36 ans, Tom Boonen va participer à sa dernière campagne de flandriennes, avant de raccrocher dans près d’un mois et demi, au soir de Paris-Roubaix. Comme toujours, c’est le Het Nieuwsblad qui va faire office de lever de rideau. Une épreuve à part dans la carrière du Flamand.

Le printemps des adieux

« Je suis impatient de commencer. Je n’en peux vraiment plus d’attendre le départ », déclarait Boonen il y a quelques jours. De notre côté, disons que nos sentiments sont plus partagés. Chaque jour qui passe nous rapproche désormais de la retraite d’une légende. Et s’il était difficile de s’en rendre compte au cœur de l’hiver, le retour des classiques sonne comme un dur retour à la réalité. L’homme qui a rythmé tant de fois nos printemps, souvent accompagné de quelques autres personnages importants, s’apprête à le faire pour la dernière fois. « Ils me le rappellent bien en Belgique », plaisantait-il la semaine dernière, à Oman. Comment pouvait-il en être autrement, tant il s’est invité, par ses exploits, dans le quotidien de ces Belges qui ont vibré pour lui. « Devoir parler tous les jours de ces journées qu’il me reste à faire dans le peloton, ça va être un peu fou, convient-il. Mais nous avons tous en tête que je terminerai à Roubaix. Quand je franchirai la ligne, on verra quel a été le résultat. »

La malédiction symbolique

D’ici à l’arrivée de l’Enfer du Nord, il reste donc six semaines et deux jours. C’est un véritable compte à rebours qui va se lancer ce week-end pour Boonen, sur l’Omloop Het Nieuwsblad. C’est aussi une boucle qui va se boucler. Sa carrière sur les pavés avait démarré lors du week-end d’ouverture, en 2002, avant son éclosion sur Paris-Roubaix quelques semaines plus tard (3e pour sa première participation). Prendre le départ du « Het » était donc un passage obligé pour son dernier printemps. Même si historiquement, l’épreuve qu’il considère comme « la première vraie course de la saison des classiques » ne lui a jamais souri. Chaque année, pourtant, il était au départ. Alors il a approché la victoire, plusieurs fois. Au total, il a décroché quatre podiums. Mais jamais il n’a pu lever les bras sur la ligne. Après toutes ces années, c’est la seule classique flandrienne qui a su résister à « Tommeke ». Merckx a son Paris-Tours, et à moins d’une victoire ce samedi, Boonen aura son Het Nieuwsblad.

C’est ce genre d’histoires, aussi, qui forge les légendes. Voir Boonen battu par Vanmarcke en 2012, quand l’heure de sa première victoire semblait enfin arrivée, est devenu un moment aussi marquant que si Boonen avait enfin gagné. Au même titre que la deuxième place du Flamand sur Paris-Roubaix en avril dernier, imprégnée dans les mémoires. Ces semaines qui viennent, à n’en pas douter, Boonen va donc les savourer. Il sait trop bien ce que représentent les flandriennes pour ne pas profiter de ses dernières courses. A nous d’en faire autant. Dans une dizaine d’épreuves tout au plus, il en sera fini de Boonen dans le peloton. Quelques mois seulement après Cancellara, le vélo dira au revoir à un autre très grand champion. C’est à croire qu’ils s’accordent pour partir presque en même temps. Le vide laissé sera immense. Mais pour le peu de temps qu’il reste, tout va être décuplé. Grâce à Boonen.

Nos favoris

**** Sagan, Van Avermaet
*** Boonen, Kristoff, Vanmarcke, Stannard
** Benoot, Boom, Trentin, Theuns
* Démare, Keukeleire, Stuyven, Gilbert

Retrouvez le parcours et la liste des engagés sur le site officiel.

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