Après avoir dévoilé l’ensemble de notre troisième édition du Top 50, nous vous proposons de conclure cette séquence par une analyse détaillée de ce classement entre données clés, coulisses et contexte.
Un Top 50 bouleversé
Lors de notre précédente édition du Top 50, on dénombrait 19 nouveaux entrants. Cette année, ils sont 24, soit une petite moitié. C’est un fort renouvellement assez logique dans la mesure où nous avions choisi de faire l’impasse sur l’exercice en janvier 2020. Quand on se restreint aux dix premières places, l’écart est néanmoins bien plus net avec 5 nouveaux dans notre classement actuel (Van Aert, Pogacar, Van der Poel, Evenepoel, Hirschi) contre un seul dans l’édition précédente (Simon Yates).
Parallèlement, le Top 10 du classement 2019 a connu des fortunes diverses : deux coureurs ont progressé (Roglic et Alaphilippe), les autres ont connu des chutes plus ou moins brusques allant de -9 places (Lopez) à une élimination dès le 1er tour (Froome). Ce dernier n’a été cité qu’une seule fois par les douze rédacteurs qui ont participé à la première étape de notre sélection. Il y a d’ailleurs eu une distinction nette entre les 56 coureurs qualifiés pour le second tour et les 35 recalés, car les premiers avaient rassemblé au moins cinq citations alors qu’aucun des derniers n’en cumulait plus de trois.
Au second tour, six coureurs ont donc obtenu des points sans parvenir à figurer dans le Top 50 : Alexander Kristoff, Rohan Dennis, Pavel Sivakov, Sergio Higuita, Jasper Philipsen et Alejandro Valverde. Dans cette antichambre deux ans plus tôt, on retrouvait des coureurs qui ont depuis fait leur trou (Fuglsang, Sam Bennett) et d’autres qui ont basculé du mauvais côté (Aru, Zakarin). L’Italien et le Russe n’ont même pas été cités lors du premier tour de cette édition, tout comme certains coureurs pourtant bien classés en 2019 comme Elia Viviani (15e), Niki Terpstra (17e) ou Michael Valgren (22e).
Un Top 50 rajeuni
Notre sélection a subi un petit coup de jeune, notamment au sommet. Alors qu’un seul coureur de notre précédent Top 10 avait moins de 25 ans à l’époque (Lopez), ils sont quatre cette année, dont trois des quatre plus jeunes du classement (Evenepoel, Pogacar, Hirschi). L’âge moyen a reculé de plus de 6 mois (28,3 ans à 27,7) et le nombre de coureurs ayant plus de 30 ans est passé de 14 à 9. Un cure de jouvence assez logique quand on sait que les deux derniers vainqueurs du Tour de France ont ramené le maillot jaune à Paris à l’âge de 21 et 22 ans et que les équipes World Tour, inspirées par l’ascension précoce mais fulgurante de Remco Evenepoel, n’hésitent plus à lancer des coureurs âgés de 20 ans dans le grand bain.
Côté nationalités, c’est la France qui tire son épingle du jeu avec sept représentants, soit deux de plus qu’en 2019 (sortie de Latour, entrées de Martin Gaudu et Cosnefroy). Le pays vainqueur du dernier classement des nations de l’UCI est présent à tous les niveaux de notre classement, mais davantage dans la partie inférieure avec quatre coureurs situés entre la 40e et la 50e place. Aux côtés du contingent tricolore, on retrouve toujours une grande majorité de pays européens (38/50). Par rapport aux précédentes éditions, seules trois nations placent pour la première fois un coureur. Il s’agit du Portugal (Almeida), des Etats-Unis (Kuss) et du Kazakhstan (Lutsenko). Après trois éditions, l’Afrique est désormais le seul continent à n’avoir jamais été représenté. D’ailleurs, aucun coureur de ce continent, un temps considéré en plein essor dans la discipline, n’a été cité lors du premier tour cette année.
Un Top 50 plein de relief
Jusqu’au dernier vote, certaines parties de notre classement ont été particulièrement indécises, à l’image de cette lutte à trois entre Pogacar, Alaphilippe et Van Aert pour les deux places restantes du podium, qui s’est tenue en cinq petits points ; ou celle pour la 10e place entre Fuglsang et Démare, disputée jusqu’à la dernière minute du scrutin. Cela permet de relativiser dans quelles circonstances un coureur est placé devant un autre. La 31e place de Jai Hindley (184 points) peut paraître généreuse, mais il dénombre 54 points de moins que Pascal Ackermann (28e, 238 points), tandis que onze coureurs se tiennent en 54 points juste derrière lui.
Il y aurait probablement encore nombre de choses à dire sur les coulisses de ce classement, mais soulignons surtout que c’est avant tout un exercice tout à fait subjectif et qu’il serait présomptueux de le prendre davantage au sérieux. A l’image des bilans annuels, nous essayons de respecter la même méthodologie pour être le plus juste possible, mais c’est nécessairement imparfait. La preuve, nombre de nos champions d’hier auraient fait de piètres leaders sur la saison à venir. L’an 2021, comme les précédents, va rebattre des cartes, permettre à des coureurs de sortir de l’impasse et en envoyer d’autres à la place. Ce Top 50 n’est qu’une façon parmi d’autres de mettre cela en lumière et peut-être que l’année à venir justifiera une prochaine édition de ce classement. Bonne saison à tous.
Voilà les bilans sont tirés.
La saison 2021 est lancée.
Cette semaine c’est le Tour de
FranceBessèges.Ce qui me frappe le plus dans l’évolution de ce classement c’est qu’en deux ans, certains coureurs ont presque totalement disparu de la circulation. Au delà des cas extrêmes de Aru et Zakarin que vous citez dans votre debrief, il est surprenant de voir à quel point en l’espace de deux petites saisons, certains coureurs qui gagnaient ou avaient un impact significatif depuis plusieurs années ont pu passer quasiment à la trappe : Viviani, Gaviria, Mohoric, Jungels… Autres coureurs en berne en 2020 : Van avermaet, Froome, Valverde, Groenewegen, Gilbert, Theuns notamment. Pour des raisons variées, certes et au cours d’une saison très particulière; mais qui lèveront peut-être à nouveau les bras en 2021.
Ce qui me frappe dans la période actuelle, c’est qu’il n’y a plus vraiment ni de patron ni de grand leader dans le peloton actuel, à part Sagan, mais qui semble un peu sur le déclin, et peut-être Alaphilippe. Il y a 10 ans, il y avait Cancellara, Boonen, Contador, Valverde, Gilbert…
Votre classement montre que l’ancienne génération est sur le déclin (Froome, Nibali, Valverde voire Quintana même s’il n’est pas si vieux) tandis que la nouvelle n’est pas encore installée car très très jeune (Pogacar, Evenepoel, Bernal, Hirschi…). On assiste à une passation de pouvoir.
Entre les deux, il y a quand même la génération des Alaphilippe, Van Aert et Van der Poel. S’ils ont éclot plus tardivement que les jeunes prodiges de la génération suivante – le Français a connu une progression régulière et est installé au plus haut niveau depuis quelques années ; les deux autres se sont concentrés sur le cyclo-cross avant de connaître le succès sur route -, ne les oublions pas. Je pense qu’ils auront leur part du gâteau pendant les années à venir.
C’est intéressant, tout ça, mais il y a un facteur que vous n’évoquez pas dans vos articles sur le Top, c’est la capacité des leaders à briller sans une grande équipe et, à l’inverse, à tirer le maximum des qualités de ses coéquipiers. En effet, puisque vous cherchez à répondre à la question “si nous avions à constituer une équipe pour la saison 2021, quel leader prendrions-nous ?”, par définition il faut prendre en compte la facilité que l’on aurait à construire une équipe autour du coureur en question. Par exemple, j’aurais mis Caleb Ewan devant Sam Bennett, et même devant Arnaud Démare. Non pas que je considère que l’australien sera forcément le sprinteur de l’année 2021. Ni même que ce fut le meilleur sprinteur de ces deux-trois dernières années, en tout cas en terme de résultats. Mais Ewan a une capacité impressionante à se faufiler dans un trou de souris au cours d’un sprint, et donc c’est sans doute le cador du sprint le moins dépendant de la qualité de son train (et tant mieux pour lui, d’ailleurs, parce que chez Lotto-Soudal ils ne sont pas en capacité de lui fournir un train royal, ou en tout cas ils ne… Lire la suite »
Quel bonheur de regarder une etoile de besseges digne d’un plateau d’un Paris Nice. Qui aurait pensé voir la petite course française de début de saison snobée régulièrement par les grands teams aligner 3 vainqueurs du Tour, un champion olympique, 3 anciens champions du Monde, le champion du Monde clm et le champion d’Europe en titre? Et un doublé francais en prime!
Oui, ça met un peu à mal la volonté de l’UCI de mondialiser le cyclisme.
Quand tout va bien, on crée des courses un peu partout et on les promeut à tout va, ce qui fait courir le risque au courses de la “vieille Europe” de disparaître.
Mais quand ça va moins bien, heureusement qu’elles sont encore là, les courses de la “vieille Europe”
Je voudrais bien qu’on m’explique pourquoi les courses du sud de la France sont pratiquement toutes maintenues et celles du nord ou de l’ouest annulées ou reportées,comme l’an dernier d’ailleurs ?
Ouf! Total et bb hôtel sont encore sauvés par ASO pour cette année encore en étant retenus au Tour. Arkea n’avait pas de souci à se faire, par contre le Giro ne les a pas retenus, au grand regret de Quintana qui s’aperçoit que courir dans une 2ème division a des inconvénients importants. Au Giro. c’est toujours le règne de la combinazione la plus éhontée quand on voit Androni la meilleure équipe italienne et de loin écartée au profit des faibles équipes Bardiani et Vini Zabu ou encore de l’inexpérimentée formation de Basso et Contador.
Quelle tragédie, L’équipe vient de perdre le droit des courses italiennes au profit d’Eurosport ! Il va falloir supporter les commentaires pathétiques de Jacky Durand pour pouvoir regarder ces si belles courses qui ne seront plus en clair. Encore le recul de l’accessibilité du sport à la TV, c’est bien dommage !
Le Giro également ? Il ne va rien rester à l’équipe. Dommage, c’était en clair.
Oui le Giro également, bien malheureusement !
C’est bien dommage, après 8 ans à pouvoir suivre ces courses sur BeIn Sport puis La Chaîne L’Equipe, je vais devoir m’en passer pendant cinq ans (sauf si je finis par m’abonner à Eurosport), c’est triste, j’avais pris goût à voir ses courses en direct :'(
Hors de question pour moi d’empiler les abonnements. C’est devenu infernal depuis un certain nombre d’années avec des changements permanent. Pour ma part, je préfère filouter. Ce sera en streaming illégal ou sur la TV belge (il faut installer Hola sur son navigateur par exemple). Nous avons de la chance que le cyclisme marche bien en streaming, car il y a moins de téléspectateur que pour le foot. En outre je ne supporte pas Chainel et Durand.
Wout Van Bionic second du classement, déjas en Jaune sur la photo et qui fait son entrée au classement Chronique: excusez du peu..
Roglic premier quasi incontestable; mais qui va devoir etre un leader plus tranchant qu´en 2020 sur le Tour. Par ailleur il me semble que Jumbo Rabobank doit faire évoluer sa copie strategique de Juillet; donner plus de liberté au batave et lui faire jouer des cartouches d´attaquant sur la prochaine édition pour éviter de se retrouver de nouveau dans un scénario perdant à Paris .
Sinon team Chronique du vélo en roue libre ?
J’ai l’impression que la Chronique du Vélo traverse une phase un peu compliquée de son histoire…
Oui j’ai bien l’impression, vous nous manquer désespérément les gars !! je sais plus où trouver de quoi lire… faites nous pas une velochrono svp! c’était trop triste à l’époque, vous aviez repris en quelque sort le suite, avec grand succès et qualité, on espère qu’il n’y a rien de trop grave pour vous.
En espérant vous relire et vous revoir (roue libre) !
Merci pour vos messages. L’organisation est compliquée pendant encore une semaine ou 10 jours maxi, ensuite on revient !
Ah super nouvelle, merci a vous les gars!
(et les filles bien-sûr (si il y en a?))
Heureusement qu’il reste le site de l’Equipe avec ses articles sérieux, intelligents, sans faute d’orthographe… misère…
Je vais essayer de regarder les strade bianche sur RAI 2 sur ma freebox chaine 544 comme ça en italien je serai dans l’ambiance et vu la qualité des commentaires sur nos chaînes francaises, je ne perdrai pas grand chose.
En fait l’info de rai 2 était un tuyau crevé. Par contre un ami a regardé les strade sur la tv belge.
Le site “Vidéos de cyclisme” est une mine ! Il donne toutes les infos pour voir (et revoir !) un grand nombre de courses en direct, des vidéos ou des résumés en replay. J’ai ainsi pu regarder ce week-end le grand prix J.P. Monséré et les Strade (MAGNIFIQUES !)sur la télé belge et l’étape de Tirreno cet après-midi sur la télé italienne ! Et tout ça sans abonnement ni inscription ! N’hésitez pas !… A part ça, merci @calbuth59, je me suis pris au jeu de “rivals manager” ! ;) A bientôt, j’espère, sur Chronique de vélo !