Vous avez vu, Fernando Gaviria a remporté les trois premières étapes du Tour de Guangxi. Vous ne saviez pas ? On ne vous en veut clairement pas. Et si vous étiez au courant, on aimerait savoir : est-ce que chaque jour, comme nous, vous jetez simplement un œil à ProCyclingStats, ou vous suivez réellement la course ?

Dans l’indifférence

On pourrait se passionner pour la dernière épreuve World Tour de la saison. Mais c’est encore plus difficile que pour le Tour de Turquie, la semaine dernière, alors c’est dire. Paris-Tours, il y a bientôt deux semaines, a sonné la fin de la saison qui compte. De la « saison intéressante ». Depuis, on est rentré dans une phase sans intérêt, même si quelques courses belges mériteraient peut-être un peu plus de considération – plaçons les n’importe quand dans l’année, mais avant Paris-Tours, et l’affaire sera dans le sac. L’automne approche et l’exotisme est de rigueur. Le printemps belge suffit pour l’année en terme de conditions difficiles. Alors on est ravis pour le peloton professionnel, qui n’a pas à faire face à la chute des températures européennes. Mais franchement, on n’a pas vraiment envie de passer des heures à suivre leur début de vacances en Turquie, en Chine ou ailleurs.

Fernando Gaviria s’amuse à l’autre bout du monde et on est content pour lui. Quick-Step et Sky se livrent une pseudo bataille finale pour remporter le classement UCI par équipes, et on doit vous avouer que ça nous en touche une sans faire bouger l’autre. Si c’est le Tour de Guangxi qui doit décider de quelle est la meilleure formation de l’année, c’est que ce titre honorifique ne vaut pas grand-chose. Messieurs Brailsford et Lefevere, vraiment, ne vous embêtez pas. Personne ou presque n’a vu les sprints victorieux du sprinteur colombien, et le même sort sera réservé à Mikel Landa et Wout Poels, chargés de prendre les choses en main lors de l’arrivée au sommet de ce week-end, qui doit définir le classement général final. C’est en fait l’idée même d’une course en Chine à la fin du mois d’octobre qui est complètement bancale. Merci les hauts dirigeants du cyclisme mondial.

En attendant du changement

Parce qu’on peut dire oui à l’internationalisation sans dire oui au n’importe quoi. Le Tour Down Under a su se faire une place dans le calendrier, et même les Tours d’Oman ou du Qatar relèvent d’un intérêt supérieur. Parce que même si susciter l’intérêt des suiveurs est difficile lorsqu’on se déplace loin des pays de vélo, ces épreuves ont été pensées intelligemment. Sans que ces courses soient des rendez-vous incontournables de la saison – encore que, la reprise en Australie l’est de plus en plus – elles ont su offrir un intérêt digne de ce nom. Alors merci pour la Chine, qui pourra dire qu’elle a eu son épreuve World Tour comme elle a eu les Jeux Olympiques. Mais maintenant que c’est fait, il serait bien de revoir ce calendrier pour mettre en place quelque chose de cohérent. Histoire que tout le monde soit réellement en vacances après Paris-Tours.

Et vous, le Tour de Guangxi vous intéresse-t-il ?

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