A l’heure où le mercato de la majorité des équipes est bouclé, il est temps de faire un premier bilan. Qui a recruté à foison, qui s’est fait plus discret ? Et quelles ont été les stratégies de recrutement ? Nous avons interrogé les chiffres pour y voir plus clair.

La méthode

Nous avons constitué une base de données avec l’ensemble des coureurs ayant marqué des points au classement mondial UCI 2016. Nous avons ensuite comparé les totaux de points d’une même équipe en fonction de son effectif en 2016 et de celui prévu en 2017. Nous avons décidé de nous concentrer sur les 22 équipes du dernier Tour de France, auxquelles nous avons ajouté la nouvelle formation Bahrain-Merida qui rejoindra le World Tour l’an prochain.

Les rois du mercato

Parmi les équipes déjà en activité, la formation Bora a frappé fort en récupérant le double champion du monde Peter Sagan ainsi que sept de ses coéquipiers chez feu-Tinkoff, dont Rafal Majka. Mais l’équipe allemande ne s’est pas contentée de piocher dans l’ancienne armada d’Oleg Tinkov, elle a également fait venir dans ses rangs le sprinteur Matteo Pelucchi, le rouleur Marcus Burghardt, et son ancien leader parti chez Sky, Leopold König. Avec ce changement de dimension, les coureurs de la future équipe Bora-Hansgrohe pèsent trois fois plus de points au classement mondial UCI que ceux de l’actuelle Bora-Argon 18.

En dehors du flamboyant promu allemand, d’autres formations ont su tirer profit des retraits de IAM et de Tinkoff. AG2R La Mondiale a ainsi déniché quelques coureurs en réussite l’an passé à l’image d’Oliver Naesen. Une arrivée qui compense largement le seul départ d’envergure, le néo-retraité Jean-Christophe Péraud. Trek a de son côté récupéré Alberto Contador et Jarlinson Pantano, de quoi numériquement faire oublier la retraite de Fabian Cancellara. En revanche, Sunweb-Giant affiche un bilan positif sans avoir pioché dans les équipes disparues. A la vue des résultats de l’année 2016, les arrivées de Michael Matthews et de Wilco Kelderman sont logiquement plus valorisées que le départ de John Degenkolb, forfait durant la première moitié de la saison.

L’énigme Bahrain-Merida et des recrutements moins clinquants

Parti de zéro, le nouveau venu du peloton n’a pas chômé pendant l’été pour s’offrir une équipe bâtie pour le plus haut niveau mondial. Dans notre classement par points, la formation financée par les autorités bahreïnies se situerait en cinquième position. Une performance notable expliquée par la présence de quatre coureurs du top 50 mondial de l’année 2016 (Izagirre, Colbrelli, Nibali et Rodriguez). Mais surtout, la majorité des coureurs recrutés jouissaient d’un statut important au sein de leur précédente équipe, ce qui explique en partie un total aussi élevé.

Pour les autres équipes, dont le total de points a diminué entre deux saisons, difficile de parler de flop. En dépit de leur perte de points, les Espagnols de la Movistar restent dans le top 3 mondial. La formation de Nairo Quintana a perdu quelques coureurs importants (Lobato, Ion Izagirre et Visconti), mais elle reste suffisamment étoffée pour jouer sur plusieurs tableaux. Parmi les renforts annoncés, Victor De la Parte et Daniele Bennati apporteront leur expérience, mais les autres recrues sont plutôt des paris pour l’avenir.

Les trois autres formations à perdre plus de mille points doivent chacune faire face au départ d’un de leur principaux pourvoyeurs. Chez Lotto-Jumbo, il s’agit de Sep Vanmarcke. Pour BMC, ce sont Philippe Gilbert et Darwin Atapuma. Jeu de vase communicant, si l’arrivée de Michael Matthews profite à Sunweb–Giant, elle ampute Orica. Avec la mise en place d’un système de promotion/relégation pour les deux derniers du classement, la formation allemande rejoindrait pourtant la deuxième division, accompagnée de Lotto-Jumbo. Heureusement, la réforme de l’UCI n’est pas prévue pour tout de suite…

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