Quand Bjarne Riis reprend du service, forcément, les rumeurs vont bon train. Malgré son trouble passé, l’ancien coureur danois reconverti manager bénéficie d’une aura conséquente. Assez pour monter un grand projet pour 2017, et espérer mettre le bazar sur le marché des transferts.

De plus en plus clair… et pourtant encore flou

Il n’avait attendu que onze mois entre le moment où il avait vendu l’équipe Saxo à Oleg Tinkov, et février dernier, lorsqu’il a annoncé qu’il comptait revenir en 2017 dans les pelotons. Bjarne Riis ne peut vraisemblablement pas s’éloigner trop longtemps du cyclisme sans que celui-ci ne finisse par lui manquer inexorablement. Certains auraient pourtant aimé se débarrasser, en deux ans, de Riis et Tinkov. Il n’en sera rien. Le Danois ne veut pas encore tirer sa révérence. Alors depuis quelques mois, il est question d’un projet au Bahreïn, susceptible de rassembler assez de fonds pour attirer quelques uns des plus grands coureurs actuels. Le Prince Nasser bin Hamad al-Khalifa a en tout cas l’ambition de mettre un pied dans le vélo. Il y a quelques jours, il s’affichait même sur les réseaux sociaux avec une tenue aux couleurs de Bahrain Cycling Team. Ou quand la rumeur floue du début de saison prend de l’ampleur.

Avec l’arrêt d’IAM à la fin de saison, et la situation délicate de Tinkoff, à la recherche d’un repreneur, la création d’une équipe est en tout cas la bienvenue pour l’UCI. La structure pourrait même intégrer le World Tour dès son arrivée dans le peloton. L’ambition du Prince est en effet sans limite, et l’influence de Bjarne Riis, s’il s’avère être de l’aventure – il n’a pour le moment rien confirmé sur l’identité de sa future équipe -, est elle non négligeable. C’est lui, déjà, qui a avait convaincu de nombreux coureurs de rejoindre l’équipe Tinkoff-Saxo. Forcément, s’il est de retour, il voudra récupérer certains de « ses » coureurs, comme Peter Sagan et Rafal Majka. Le Slovaque est courtisé par bien d’autres formations, et notamment Astana, mais la puissance économique de l’état du Moyen-Orient pourrait faire pencher la balance. Idem pour Vincenzo Nibali, de moins en moins considéré chez Astana – encore eux – et qui pourrait avoir des envies d’ailleurs. Depuis février, le Sicilien est annoncé comme l’un des futurs leaders de Bahrain Cycling Team.

Un trio qui doit s’entendre

Le plan, sur le papier, est presque parfait. Riis a déjà des relations privilégiées avec de nombreux coureurs, dont Sagan. Faire venir le champion du monde pourrait alors convaincre Nibali, son grand ami, qui viendrait lui avec sa garde rapprochée. Récupérer les restes d’une équipe Tinkoff pour le moment amenée à disparaître et dépouiller une formation Astana qui a du mal à gérer la nouvelle concurrence Aru-Nibali, la stratégie a de quoi faire très rapidement du Prince et de son équipe des acteurs majeurs dans un cyclisme en quête de renouvellement. Pendant que certains font leurs adieux au vélo et que d’autres choisissent la stabilité, quelques uns, d’Astana à Riis en passant par Sagan, devraient donc être les dynamiteurs du mercato. Reste à savoir si tout ce beau monde va réussir à s’entendre. Le Prince et Bjarne Riis chacun de leur côté, et Sagan chez Astana, c’est aussi une possibilité. Qui ravirait peut-être le Slovaque, mais surtout pas les deux autres.

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