C’est l’un des plus gros transferts de l’hiver, voire le plus gros. Pourtant personne ne sait véritablement où en est Tom Dumoulin. Il n’a plus porté de dossard depuis huit mois et vient de repousser sa reprise pour la seconde fois. De quoi laisser planer une incertitude sur le niveau auquel il évoluera ces prochains mois.
Une condition à retrouver
Le maillot rose du Giro 2017 aurait dû reprendre sous ses nouvelles couleurs au début du mois de février, sur le Tour de Valence. Malade et hors de forme, le Néerlandais a préféré y renoncer juste avant le départ. « Je suis tombé malade la nuit dernière et je vais retourner à la maison pour m’entraîner, » annonçait-il sur Instagram, où il conluait son message en disant espérer « être de retour bientôt. » Une reprise retardée qui n’inquiétait pas outre mesure, tant ses échéances étaient encore lointaines. Sauf qu’en milieu de semaine dernière, Tom Dumoulin s’exprimait une nouvelle fois sur le réseau social, pour reporter son camp d’entraînement et repousser une fois de plus son prochain dossard. « Je devais prendre l’avion pour le stage d’altitude pour préparer les prochaines courses, mais nous devons le reporter jusqu’à ce que je me sente à nouveau à 100% ». Mais surtout, c’est la campagne italienne du mois de mars que l’ancien de la Sunweb s’est vu obligé d’annuler. « Nous allons changer mon programme de course en sautant Tirreno-Adriatico et Milan-Sanremo afin de me laisser le temps dont j’ai besoin pour être de retour en plein forme. »
Le nouvel homme fort de Jumbo-Visma, déçu de ne pas pouvoir courir alors qu’il avait de bonnes sensations, est victime de troubles intestinaux. Selon les mots de Merikn Zeeman à Cyclingnews, « il a peu d’énergie et est fatigué ». Le directeur sportif de la formation hollandaise ajoute qu’« il n’est pas en assez bonne forme pour produire un haut niveau de performance », avant de conclure que l’équipe allait « devoir trouver quel est précisément le problème. » Une chose est certaine, Tom Dumoulin ne souffre pas du virus Epstein-Barr, celui dont a été victime Mark Cavendish par le passé. Le test réalisé après son renoncement au Tour de Valence s’est avéré négatif. Ce n’est donc plus le genou blessé lors du dernier Giro qui traumatise le Batave, qui semble totalement remis de ce côté là, mais une maladie pas encore détectée. Ce n’est jamais bon signe, et aucune course n’est venue rassurer ses supporters, inquiets depuis bientôt dix mois.
Une cohabitation attendue
Les soucis de santé de Dumoulin ne l’empêchent pas de continuer à se fixer le Tour de France comme grand objectif de sa saison. Sa préparation hivernale a été effectuée en ce sens et s’est, selon son staff, bien déroulée. Et cette rentrée tardive n’a pas lieu d’inquiéter Zeeman. « Je crois qu’il peut toujours être à son meilleur niveau en juillet. Pas de panique. » Reste que les automatismes que l’homme de Maastricht doit trouver avec sa nouvelle formation peuvent difficilement se créer ailleurs qu’en course, et que dix jours en moins ne vont pas forcément jouer en sa faveur. D’autant que le leadership des jaunes et noirs sera partagé avec Kruijswijk et surtout Roglic. Le Slovène ne connaît aucun pépin dans sa préparation et semble plus en forme que jamais, le moral gonflé à bloc. Difficile dans ce cas de le voir laisser de la place à Dumoulin, surtout si ce dernier ne donne pas de signaux positifs rapidement.
L’autre interrogation est de savoir si la Jumbo-Visma sera à la hauteur de l’équipe Ineos. Dumoulin n’en doute pas, comme il l’expliquait à la chaine sportive Nos. « J’ai vraiment l’impression de courir maintenant dans la meilleure ou l’une des meilleurs équipes du monde. » La réponse n’aura pas lieu avant le Tour, et le Hollandais a d’ici là encore du travail pour retrouver son top niveau. « Je dois retrouver mon explosivité, s’avançait-il. Ca a toujours été l’une de mes armes principales. » Alors, pour que cette qualité en redevienne une, il a décidé de courir le Tour du Pays Basque et la campagne de classiques ardennaises. S’il n’y sera pas attendu pour un résultat, nul doute qu’il sera observé de près, histoire d’en savoir un peu plus sur sa condition qui est bien partie pour rester mystérieuse encore quelques temps. Bien se sentir à l’entrainement est une chose, être performant en course en est une autre.
HS, mais ASO vient de déoiler le parcours du Critérium du Dauphiné, sans le moindre chrono individuel (ni même par équipe). Je n’ai pas les mots pour décrire ce que je pense, tellement c’est n’importe quoi. C’est une honte absolue ! Et au passage, si trop de chrono peut tuer le spectacle (j’en profite pour rébondir sur ce qui nous a parfois été répondu – notamment par Robin sur Roue Libre – quand on a critiqué l’absence de chrono plat sur le Tour – et perso je rejouterais, l’absence de chrono plat dans les deux premières semaines de course -, en faisant référence au Tour 2012. En réalité c’est presque un homme de paille, personne – ou presque – ne reclame 100 bornes de chrono sur le Tour de France), l’absence de chrono pénalise aussi le spectacle. Il faut bien que les grimpeurs aient du temps à rattraper sur les rouleurs, si on veut qu’ils attaquent en montagne. Du coup, il faut bien un peu de chrono (mais pas trop, sinon ils perdent trop de temps et du coup joue les places d’honneurs et n’attaquent pas non plus).
Pour le coup, je pense qu’il faut discerner d’une part la tendance globale d’ASO à réduire les contre-la-montre, et d’autre part le cas particulier de ce Dauphiné. Qu’une fois de temps en temps, il n’y ait pas de chrono, ça ne me choque pas du tout. Et en l’occurence, un Dauphiné sans contre-la-montre, je ne trouve pas ça très grave, pourvu que ça reste exceptionnel (en gros, pas plus d’une fois par décennie). Après, là où on se rejoint, c’est sur la diminution globale des chronos, qui est une bêtise de la part d’ASO, fondée sur une erreur de raisonnement liée effectivement au Tour 2012 (la lutte pour le maillot jaune avait été loin d’être passionnante cette année-là, mais ça tenait au fait, essentiellement, que les deux meilleurs grimpeurs de l’époque, Contador et Schleck, n’étaient pas là, et qu’il n’y avait de fait plus grand monde pour animer les étapes de montagne, aucun des coureurs présents, les Nibali, Evans, Van Garderen et autres Pierre Rolland ne disposant des armes pour faire dérailler Wiggins et Froome : le même parcours, avec un Andy et un Alberto à leur niveau de 2011, et on aurait eu droit à une course beaucoup plus… Lire la suite »
moi je trouve cela tres bien qu’il y ai au moins une epreuve par etape WT sans CLM, avant il y avait la Catalogne, mais ils ont mis cette année un CLM, donc moi ca me va tres bien! D’autant que les CLM ne sont que rarement vraiment spectaculaires
Le CLM, c’est la base (une base) du cyclisme, depuis toujours.
Le cyclisme ne se résume pas à des courses de côte après de longs échauffements.
Je ne comprendrai jamais ceux qui se disent amoureux/connaisseurs du cyclisme et qui se plaignent des CLM à la TV.
Des Footix à pédale.
Le coup du “le chrono ça incite les grimpeurs à attaquer” c’est une chimère. De nos jours dans 90% des étapes de montagne, avec ou sans chrono, ça attaque à 1 km de l’arrivée, faute de quoi, le malheureux grimpeur se prend de plein fouet le train Ineos dans la tête.
Pas de chrono sur un tour, ça serait choquant, mais sur une course d’une semaine…
Vous êtes sûr qu’on regarde les mêmes courses ? Tour de France 2019 : chrono avant la montagne, attaque de Landa dès Péguère deux dans la première étape avec de vrais enchaînements de cols puis de Pinot dans la même étape bien avant la flamme rouge, attaque de Quintana tôt dans l’étape de Valloire puis de Bernal bien avant la flamme rouge lui aussi, attaque de Bernal à nouveau dans l’Iseran (tous ces garçons avaient du temps à reprendre sur Alaphilippe et Thomas qui avaient dominé le chrono) Giro 2019 : chronos avant la montagne, attaque de Landa dès le tout premier col vers Pinerolo, festival d’attaques de toute part vers le Lago Serrù, attaque de Carapaz dans le San Carlo, attaque de Nibali dans le Mortirolo (tout le monde avait du temps à reprendre sur Roglic) Bref, et sans parler de la Vuelta, qui est une suite de courses de côte où, effectivement, l’intérêt d’attaquer de loin est mince, on est loin, très très loin, de vos “90%”. Après, bien sûr, quand il n’y a pas de temps à reprendre, les grimpeurs ne bougent pas (l’exemple typique, c’est le Tour 2017, avec un unique chrono, trop court, en plus,… Lire la suite »
Festival d’attaques quand les grimpeurs dominent les rouleurs et qu’aucune équipe ne parvient à maîtriser la course.
Sur le Tour, Ineos et maintenant jumbo-visma sont capables de complètement verrouiller la course pour défendre l’avantage de leurs rouleurs.
Non seulement le déroulement du Tour 2019 invalide totalement ce postulat, mais en plus, je veux bien parier que si un Ineos remporte le prochain Tour, ce ne sera pas un rouleur mais un grimpeur.
Merci Adrien pour toutes ces informations. On peut souhaiter à Tom Dumoulin de retrouver son coup de pédale, pour lui, et pour le spectacle. Ce coureur a déjà connu son lot de mésavantures et a parfois eu droit à un manque de fair-play de la part de certains adversaires, au Giro ou à la Vuelta par exemple. Ce serait plaisant de voir la roue du destin tourner pour lui dans le bon sens.
Forza Dumoulin!
« Je dois retrouver mon explosivité, s’avançait-il. Ca a toujours été l’une de mes armes principales. »
Ah ? Pas le souvenir de l’avoir déjà vu déposer ses adversaires grâce à son explosivité foudroyante…
sa première victoire dans un mur à la Vuelta 2015 devant Froome Rodriguez alors qu’il n’était qu’un grimpeur de “pacotille” ? Son écrasante victoire à Oropa sur le Giro 2017 ?
Dumoulin n’aurait jamais pu dominer les purs grimpeurs dans un grand tour sans contre la montre..
Y a t’il quelqu’un qui oserait affirmer qu ‘il ne méritait pas de gagner son giro?
Il devrait par ailleur en avoir 2 au compteur sans l´arnaque de l´asthmatique ..
C’est aussi vrai que de dire “Quintana n’aurais jamais pu remporter un grand tour contre les rouleurs sans la montagne” ;
cependant le clm est une discipline phare, incontournable du cyclisme depuis toujours, et fait partie intrinsèquement du panel qui détermine le gagnant des plus grandes courses du monde, qui doivent se montrer les plus complets et à même de l’emporter contre l’adversité en se sortant de toutes les situations de courses de l’équation finale qui font le cyclisme, qu’on apprécie ou non