C’est une façon un peu plus personnelle de vous dire au revoir. Après les articles des derniers jours, consacrés à notre thème « que sera le cyclisme en 2030 », la rédaction de Chronique du Vélo a décidé de vous saluer sous la forme d’un court témoignage. Les rédacteurs qui le souhaitaient et le pouvaient ont donc écrit un petit texte (tous n’ont pas respecté le calibrage demandé, mais cette fois c’est toléré) de la manière la plus libre qui soit. L’idée était de raconter quelque chose en rapport avec la Chronique du Vélo. Une anecdote, un souvenir, ce qu’il restera de cette aventure. Nous avons décidé d’appeler ça un livre d’or, sans que cela paraisse pompeux, et nous invitons tous les lecteurs qui le veulent à utiliser l’espace commentaires pour ajouter leur pierre à l’édifice.

Baptiste Allaire

Pendant mes trois années à la Chronique du Vélo, j’ai toujours eu une certaine fierté de faire partie d’une équipe avec un regard différent sur le cyclisme. Pour ceux qui ont participé à l’aventure, je pense que la Chronique du Vélo est plus qu’un simple site. A titre personnel, je ne ferai probablement pas le métier de journaliste sans la CDV. Quand j’ai commencé à y écrire, en 2016, je n’étais même pas majeur. Je voulais devenir journaliste mais je n’y croyais pas du tout. Écrire sur la CDV m’a poussé dans cette voie, et m’a appris à y croire.

En 2017, Robin m’a proposé à une semaine du début du Tour de France de le remplacer en dernière minute sur l’épreuve. Même si je passais alors les concours d’école, je n’ai pas hésité très longtemps. Ces trois semaines sur la route du Tour avec Théo restent inoubliables. Forcément, cette expérience m’a permis d’appréhender les bases du métier. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le côté humain : partir à l’aventure, gérer les responsabilités et les impératifs, rencontrer des gens, qu’il s’agisse de Chris Froome ou des personnes qui nous accueillaient en gîte le soir. Tout cela a participé à construire la personne que je suis aujourd’hui.

Alors merci à la Chronique du Vélo, merci à tous ceux qui y ont participé, merci à Théo, un incroyable compagnon de route sur le Tour 2017 – encore désolé de ne pas avoir eu le permis à l’époque, on aurait pu partager les 5 000 bornes de route… Un grand merci à Robin, qui a toujours fait preuve envers nous d’une confiance contagieuse et réjouissante. Et enfin, un grand merci à vous, qui avez soutenu la Chronique pendant des années : derrière les articles que vous avez pu lire, ce sont aussi des parcours de gens qui ont mûri et grandi avec le site. D’autres passionnés reprendront le message qu’a porté la Chronique du Vélo (et d’autres) : avec de la passion, du travail, un peu de culot et un zeste de bonne étoile, il y a toujours moyen d’ouvrir des portes que l’on se croit fermées.

Téo Barbey-Duquil

Ce n’est qu’un au revoir. Mais nous ne pouvions pas partir sans vous le dire, sans vous l’écrire. Ecrire, justement, c’était un rêve d’enfant, c’est devenu une réalité d’adulte grâce, entre autres, à Robin, à vous lecteurs.rices avertis et exigeants. Chronique du Vélo a été un de mes premiers orteils mis dans le monde du cyclisme, la première carte de visite à exhiber lorsqu’il a fallu entrer en contact avec les entourages des coureurs, des équipes.

Jamais l’accueil n’a été négatif, la qualité de ce que vous lisiez y était sans doute pour quelque chose. Ces choses-là se savent. Si nos vies personnelles et professionnelles ont doucement pris le pas sur notre passion bénévole, le plaisir de vous retrouver et découvrir vos commentaires était intact. Il y en a eu des discussions, des échanges pour vous proposer le contenu le plus riche, le pas de côté qui capterait votre attention. Un grand merci donc à vous lecteurs, aux équipes, aux coureurs, aux différents acteurs de ce sport si complexe. Ce n’est qu’un au revoir, mais il n’est pas exclu que vous ne recroisiez ailleurs. Avec notre amour du vélo, toujours.

Renaud Breban

La Chronique du Vélo raccroche. C’est avec tristesse que la rédaction a décidé de se retirer, mais c’est aussi avec une certaine fierté d’avoir pu partager notre passion commune durant une si longue durée. Certes, je n’ai pu rivaliser avec la qualité de la plume de mes collègues, mais j’ai pris un plaisir fou lorsque j’ai eu l’occasion d’écrire. Je me rappelle notamment de mon tout premier papier, il y a plus de quatre ans : une interview de Gianni Savio sur un coureur qu’il a repéré et formé… un certain Egan Bernal.

De plus, par mon rôle de community manager, j’ai essayé d’apporter de la visibilité à notre site via les réseaux sociaux. Je trouvais ça important de faire progresser le site pour mettre en avant les papiers de mes collègues, qui le méritaient tous. Cette aventure m’a permis également d’être présent sur certaines des plus grandes courses du calendrier. Le premier souvenir qui me vient à l’esprit, c’est bien évidemment le titre d’Alaphilippe à Imola. Entre l’ambiance sur place dans la salle de presse, la course contre-la-montre pour sortir un papier et tout simplement vivre de l’intérieur cette victoire historique, ça restera un moment inoubliable.

Pour conclure, je n’aurais pu vivre tout cela sans la CDV, j’en suis infiniment reconnaissant. Je ne remercierai jamais assez Robin pour la confiance qu’il a placé en moi, mais aussi vous, lecteurs, qui étiez toujours au rendez-vous. Le monde de la Petite Reine est une petite famille, et je suis fier d’en faire partie, aux côtés de vous tous.

Jean-Baptiste Caillet

J’ai connu la Chronique du Vélo en 2016. Robin, que j’avais précédemment rencontré dans un concours de jeunes journalistes organisé par l’Équipe, m’avait contacté pour participer au site. Il a tout de suite précisé au futur journaliste professionnel que j’étais qu’il s’agissait d’un travail bénévole, mais j’ai quand même accepté. Quand on débute dans le milieu, on subit parfois des périodes de vaches maigres au cours desquelles j’étais ravi de pouvoir contribuer à la CDV.

Dans ma tête, c’était un laboratoire au sein duquel je testais un grand nombre d’idées et de formats. Je voulais notamment travailler sur des sujets “data” car c’était la voie dans laquelle je me suis spécialisé au fil des années. En parallèle, la CDV c’était aussi des gens avec lesquels on pouvait discuter de notre passion commune sans se prendre la tête. Si je ne devais avoir qu’un seul regret, c’est qu’avec les contraintes professionnelles, familiales ou géographiques, nous n’avons jamais pris le temps de casser la barrière du virtuel pour prolonger l’expérience autour d’un verre ou d’une sortie vélo. Merci à tous, rédacteurs ou lecteurs, pour ces 5 années de partage.

Stéphane Deneits

Fin d’une aventure, mais certainement pas d’une passion. L’épopée Chronique du Vélo s’achève, après quelques belles années en tant que doyen de l’équipe, biberonné aux envolées de Marco Pantani et aux mouvements du catogan de Laurent Brochard. Transfuge d’un autre doyen du web-cyclisme aujourd’hui disparu, Vélochrono, mon amour de l’écriture, le plaisir de la recherche, la découverte d’une histoire riche, le partage, ont pu être assouvis au milieu de ce collectif riche et admirable de passion.

Dans les coulisses, par messages interposés, entre fous rires, discussions et débats enflammés, nous avons toujours cherché à satisfaire votre passion de la Petite Reine. Les idées ont fusé, les papiers ont souvent été riches, les contenus variés. Et à en croire les retours ultra positifs sur les différents réseaux, je pense que la mission a été accomplie. Comment ne pas être fier en regardant le travail accompli ? On dit que le chemin importe plus que le but. Peut-être. En tout cas, à cet instant, je me sens comme un cycliste au sommet du Ventoux après de longues minutes de montée : heureux de l’aventure vécue…

Adrien Godard

« J’ai lu tes derniers articles, et même s’il y a des choses qui pourraient être améliorées, je pense qu’il y a clairement moyen que tu intègres notre rédaction. » Le sourire me monte aux oreilles en lisant ces quelques mots de Robin, après que je l’ai sollicité pour écrire pour la Chronique du Vélo. C’était il y a plusieurs années, en mai 2015, moment où j’ai rejoins l’aventure. J’étais loin, à ce moment-là, de m’imaginer que cinq ans plus tard, j’interviewerai Bernard Hinault pour le site. Jusque là écrivain solitaire, j’avais le projet un peu fou de vouloir collaborer avec les sites internet que je trouvais les meilleurs. Et forcément, « La Chronique » tenait le haut du pavé. La qualité de l’écriture, le traitement de sujets de fond et des avis de connaisseurs qui transparaissent de verbes en verbes, le tout ponctué de quelques articles historiques, m’avaient largement convaincus.

C’est donc plein d’entrain, et avec un peu de fébrilité quand même, que je me lance dans mon premier article sur Enrico Battaglin. Petit à petit, au fil des semaines et des articles, je comprends les rouages de l’écriture, mais aussi l’investissement que cela représente de produire un article par jour pour un site bénévole.

La difficulté de jongler entre les disponibilités de chacun et d’écrire encore et encore pour que le site reste actif, de se creuser la tête sans cesse pour renouveler les sujets, c’était l’une des principales préoccupations de Robin durant la vie du site. Si nous tous chroniqueurs avons pu nous éclater à écrire, interviewer de grands noms et proposer grand nombre de sujets, c’est bien grâce à lui. Et si vous, lecteurs, avez pu lire et relire des articles de qualité pendant de longues années, c’est également grâce à lui. Un grand merci à Robin, et vive la Chronique du Vélo !

Alexis Midol-Monnet

Impossible de raccrocher sans se remémorer les étapes qui nous ont permis de concrétiser la création d’une communauté de passionnés mise en mouvement par l’écriture dynamique et diversifiée de tous les contributeurs. Pour moi, tout était simplement parti d’une passion pour le cyclisme pas encore arrivée à maturation, et d’un intérêt pour la rédaction et la recherche qui méritait bien un petit peu de structuration. Si je devais isoler quelques uns des moments les plus marquants de notre aventure commune, j’en sélectionnerai bien trois.

Tout d’abord les nombreuses éditions du Paris-Nice et ses premières étapes, où nous étions invités et accrédités dès 2015, avec l’idée de montrer que nous savions adopter les mêmes méthodes de travail que les “grands”, tant sur le terrain que dans notre planification des articles en arrière-plan. Puis cet inoubliable Tour de France 2018 couvert en compagnie de Robin, qui m’a ouvert les yeux sur bien d’autres facettes des grands événements sportifs, et permis d’opérer de belles rencontres humaines et visuelles avec l’âme des villages et des routes traversées par la caravane du mois de juillet.

Enfin, durant le dernier âge du site, nous avons fait preuve de générosité en vous offrant une part croissante de rétrospectives sportives et historiques, afin de vous donner un contenu interrogatif et contextualisant sur les grands lieux d’explication des Grands Tours et des Monuments, notamment sur mes sujets fétiches italiens. Parallèlement à mes études d’histoire, ces journées de recherche ne m’ont pas dépaysé, et ces rétrospectives, je le crois, ont permis de mettre en lumière les vertus du sport pour rallumer des imaginaires régionaux éteints. C’est cette étincelle que je conserverai de toutes ces années, et que je continuerai à transmettre le plus possible. Que l’esprit de la Chronique du Vélo perdure à toutes les échelles !

Benjamin Rousselot

Je ne suis ni l’un des premiers rédacteurs, ni l’un des plus assidus. Je ne suis pas journaliste et ne le serai jamais. Je suis juste un mordu de cyclisme, dont la chance a été de pouvoir profiter pendant un bref instant d’une vitrine, celle de la Chronique du Vélo, qui avait déjà amplement fait ses preuves. Je me suis d’abord interrogé, quelle légitimité ai-je pour parler de vélo à plusieurs milliers de personnes ? Je me suis ensuite lancé, sans trop savoir si ce que j’écrivais et comment je le racontais plaisait.

Rapidement, on m’a laissé écrire sur le Tour de France, interviewer pendant plus d’une heure Sandy Casar, Christophe Le Mével et Cyril Dessel, des hommes charmants en passant, et approfondir des thèmes qui me passionnaient. Pour cela, je dois dire merci à la Chronique du Vélo et à Robin, son fondateur. Bref, l’aventure aura pour moi été courte, mais qu’elle fut enthousiasmante ! Longue et belle vie (silencieuse) à la Chronique du Vélo.

Robin Wattraint

J’ai écrit mon texte après tout le monde, et honnêtement, je ne suis pas sûr de mériter autant de louanges. A chaque fois qu’un rédacteur a rejoint l’équipe, j’étais fier qu’il nous trouve assez bien pour participer bénévolement à l’aventure. Sans eux, il n’y aurait jamais eu de Chronique du Vélo. C’est d’ailleurs ce qui reste, aujourd’hui, la fierté. Parce qu’on a duré quasiment une décennie en proposant un contenu qu’on estimait convaincant.

Pour ma part, en lançant le site quand j’avais 15 ans, accompagné de quelques amis virtuels de l’époque, je n’en attendais rien. Finalement, il aura été un terrain de jeu incroyable où tout était permis, où j’ai pu m’aguerrir, arriver en école de journalisme en ayant déjà écrit quelques centaines d’articles et réalisé des interviews. Gérer la Chronique du Vélo m’a permis de savoir très tôt que c’était bien ce métier que je voulais faire, même si avoir un coureur au téléphone, au début, me faisait chaudement transpirer. C’est aussi devenu une carte de visite inestimable, dans les études puis dans le monde professionnel.

Pour toujours, je serai fier de ce que l’on a réalisé ici. L’histoire se termine avec un gros pincement au cœur, mais si tout le monde garde de la Chronique du Vélo un souvenir aussi enthousiaste que moi, alors le pari est gagné.

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