C’est devenu un symbole. Celui de la reprise de la saison, à l’autre bout du monde, avec les premiers sprints, et la première arrivée en côte, aussi. Le Tour Down Under, qui s’est disputé la semaine dernière, fait partie du paysage cycliste. Mais c’est comme si chaque année, face au même scénario, on ne savait pas vraiment quel regard porter sur l’épreuve.
On prend les mêmes et on recommence
Loin, très loin de l’Europe, sur une course dont on voit quelques extraits au réveil, ou au mieux des rediffusions complètes, les années se ressemblent terriblement. Peter Sagan et Elia Viviani qui ouvrent leur compteur, Caleb Ewan qui tente de faire bonne figure à domicile, Richie Porte qui s’impose à Willunga Hill, Daryl Impey qui remporte le classement général. Tout ça est arrivé la semaine dernière. Mais c’était déjà le cas en 2018. Et, avec quelques ajustements, l’année précédente. Et cetera, et cetera. Alors, fichtrement ennuyeux, le Tour Down Under ? Pas forcément, ou du moins pas complètement. Cette année, on a découvert un Patrick Bevin plus costaud qu’attendu, finalement malchanceux mais qui aura rythmé la semaine. Pourtant, ce n’était pas vraiment suffisant pour nous faire saliver. Se tenir au courant des résultats, oui, se passionner, pas encore.
Peut-être parce que tout cela arrive trop tôt. Chaque mois de janvier, le Tour Down Under joue le même rôle pour les observateurs : il est une mise en bouche, un tour d’échauffement, avant que tout reprenne à une vitesse bien plus folle, avec plus de courses, des coureurs sur le pont à peu près partout (et surtout en Europe, quand même) et des résultats un peu plus significatifs, il faut le dire. Parce qu’au pays des kangourous, le scénario légèrement stéréotypé ne donne aucune indication ou presque pour la suite de la saison. Daryl Impey a remporté l’épreuve deux fois en quinze ans de carrière, mais n’a jamais réitéré l’exploit sur une autre course d’une semaine, exception faite au Tour d’Alberta. Richie Porte, lui, a remporté toutes les arrivées à Willunga Hill depuis 2014, soit six éditions consécutives. Mais ça n’a jamais été un signe fiable de ce qui allait suivre dans la saison.
Au moins, il y avait Hayman
L’épreuve parvient même, parfois, à cacher le déclin de certains. Depuis un an et demi, André Greipel n’a plus gagné en World Tour. Sauf en Australie, où il décrochait encore deux étapes en début d’année dernière. C’est pour tout ça que le Tour Down Under, aussi solidement installé dans le calendrier soit-il, a encore du mal à revêtir une importance plus grande. Il n’est plus vraiment la chasse gardée des Australiens, ce qu’il a pu être, mais reste promis à quelques habitués qui en ont fait leur terrain de jeu. Au milieu de tout ça, il est malgré tout possible de trouver un peu de nouveauté, parfois. La semaine dernière, Mathew Hayman, vainqueur de Paris-Roubaix il y a deux ans et demi, a fait ses adieux au peloton professionnel. Chez lui, en Australie, et au sommet de l’ascension mythique de Willunga Hill. C’est peut-être tout ce qu’il y a à retenir de cette édition.
Tout a fait d’accord avec vous. C’est une course ennuyeuse qui se joue le dernier kilomètre de la dernière étape. Je regrette l’absence d’un contre la montre qui musclerait un peu l’épreuve en dégageant une hiérarchie d’hommes forts. De toute façon, ça ne pourrait pas être pire. De manière générale, je déplore la diminution constante des étapes contre la montre. Il me semble qu’une course World Tour de plus de 5 jours devrait en comporter obligatoirement un. La raison est peut être le surcoût imposé aux équipes en matière de transport de matériel spécifique? Peut’on envisager alors d’interdire sur ces courses l’emploi de cadres plongeants, roue lenticulaires ou à bâtons? Par ailleurs l’absence d’équipes conti qui cherchent à animer les étapes est regrettable en laissant seule la sélection nationale australienne jouer le jeu des échappées face aux 18 world tour. Dommage d’ailleurs qu’il n’y ait pas une sélection kiwi représentant un cyclisme néo zélandais qui se développe. Dernier constat: les français très faiblards et une équipe Groupama qui visiblement vient à contre coeur sans amener un seul sprinteur ou un bon puncheur et qui fait l’impasse sur la Cadel Evans. Madiot estime t’il qu’il a trop de points UCI? Cela… Lire la suite »
C’est un peu contradictoire : une course ennuyeuse et sans intérêt, sans histoire donc sans impact médiatique, et Madiot devrait envoyer sa meilleure équipe alors que ses coureurs sont en reprise et se concentrent sur des objectifs autrement plus importants ? Que cette course soit WT est de toute façon une absurdité…
@chris83: A quoi sert le classement WT? strictement a rien… Plus encore pour une equipe comme la FDJ qui n’a franchement guere d’inquietude a avoir pour garder sa place en WT.
Le Down under n’est qu’une course préparatoire, avec un niveau tres moyen. en tout cas ce n’est pas une course du niveau WT, meme si on peut comprendre qu’il faille une course WT en Australie et que cela n’est possible qu’en tout debut de saison. Inutile donc d’en faire un objectif
Sinon qu’on le veuille ou non, aucune epreuve hors Europe n’atteint une vrai notoriété, meme si les épreuves québecoise ou le tour de Californie sont interessantes, Le vélo restera durablement une discipline avec les vrais courses importantes en Europe
Aucune course si tôt dans la saison ne peut s’imposer comme un grand rendez-vous du calendrier. Par contre l’émergence des Strade montre que de nouvelles courses peuvent devenir prestigieuses en peu de temps, à condition de donner du spectacle – ce que ne fait pas le Down under. S’ils mettaient un chrono et deux arrivées en montagne ça serait différent…
oui, reste plus qu’a importer des montagnes en Australie
Que le Tour Down Under soit ennuyeux ( trop tôt?), cela n’empêche pas qu’à mon avis, un circuit international se doit d’aller au moins une fois par an dans des pays qui ont un cyclisme vivant et un public intéressé: Australie, Amérique du Nord, Colombie, demain sûrement l’Afrique et la Chine. Cela ne fera qu’une petite dizaine de courses sur la quarantaine d’épreuves World Tour, pas de quoi menacer les courses européennes. Un Tour d’Australie de 8 ou 10 jours au printemps partant de Melbourne et arrivant devant l’Opéra de Sydney en passant par les Alpes Australiennes n’aurait rien à envier à un Tour de Suisse. A mes yeux, aujourd’hui , gagner à Montréal vaut autant que gagner à Plouay et remporter le Tour de Californie est aussi prestigieux que gagner en Catalogne ou en Romandie. Un quart du peloton du World Tour n’est pas européen, appartenant à plus d’un tiers des 40 nations représentées, 7 équipes sur les 18 ont un sponsor non européen , Plus d’équipe italienne, 1 seule espagnole et encore Movistar est très présente en Amérique latine. Quant à FDJ, rappelons nous que, dernière en 2010 et rétrogradée, elle n’avait pu faire en 2011 ni le… Lire la suite »
En même temps Plouay c’est une des pires world tour, l’arrivée sur l’esplanade (construit pour les mondiaux je crois) et horrible, au milieux de rien.
Le worldtour n’a plus de valeur, mais honnêtement, le.tour de californie n’aura jamais le prestige du romandie. Le pire du pire dans ces nouvelles courses, cest sûrement les courses du golf.
Les courses canadiennes ne seront jamais des classiques, wolrd tour ou pas. Une classique c’est pas une question de catégorie,pour moi c’est une question de prestige, par exemple Manche atlantique est une classique, alors que c’est une elite. Le trobro c’est classique.
Le fait que les meilleurs courses seront toujours ou presque européenne c’est culturel mais pas seulement. Le reseau routier est ancien, propice aux petite routes, aux petit talus, pas des grosses 4 voix. D’ailleur je préférais voir une course en Virginie plutôt qu’en Californie aux US, ou les routes ressemblent plus aux notre.
Ou une worldtour sur le.circuit de Bergen plutôt qu’au Canada
Surtout vu le relief de la Californie ils pourraient faire quelque chose de plus favorable aux grimpeurs. C’est souvent le problème de ces courses par étapes exotiques, elles ont des parcours avec très peu de difficultés pour des courses par étapes.
Par contre je ne suis pas tellement d’accord sur les courses canadiennes, qui sont assez bien installées dans la saison, et à une période où les coureurs qui sortent de la Vuelta ou préparent les mondiaux sont encore en forme.
quel champion acceptera d’aller en Australie en pleine saison avec la fatigue que represente le voyage? A mon avis, aucune course hors d’Europe n’atteindra avant tres longtemps la renommée d’une grande classique sans meme parler des monuments , et encore moins celle d’un grand tour. La renomée des courses quebecoise est probablement le maximum possible
En pleine saison, c’est l’hiver en Australie, donc pas question d’y faire des courses de toute façon… Mais dans l’hémisphère Nord c’est possible de se déplacer en milieu de saison, on le fait bien dans d’autres sports.
Je pense que si l’on se donne la peine, on peut trouver des parcours intéressants partout. Il n’y a plus de pavés en France? On pourrait faire un Paris Roubaix par jour dans les pays de l’Est! Nos classiques ardennaises se déroulent dans un décor superbe mais depuis dix ans et plus elles sont ennuyeuses à mourir alors que les strade bianche qui viennent de naitre ont déjà leur image de marque. Des courses prestigieuses ont disparu: Bordeaux Paris, Les Nations, le Baracchi, les courses de côte du Faron, de Lausanne et de Montjuich, le Critérium International, le Midi libre,etc….D’autres naissent, pourquoi pas hors Europe? Je trouve bien pour le cyclisme et pour les amateurs de vélo de voir des courses dans des décors nouveaux, que ce soit en Laponie, en Angleterre, à Oman ou en Israel, au Gabon, dans les Rocheuses, sur la côte dalmate, etc, etc… J’ai découvert sur France O le cyclisme antillais couru dans la ferveur populaire. Pourquoi ne pas accepter à côté du cyclisme européen un autre cyclisme qui peut avoir avec le temps ses propres classiques de référence? La F1 et le tennis se sont mondialisés avant le vélo mais cela n’a pas nui… Lire la suite »
Pouvons-nous svp réserver le mois de janvier au cyclo-cross ? Beaucoup plus passionnant que le Down Under !