Voir Christophe Laporte remporter une étape au sprint lors de l’Etoile de Bessèges n’avait rien de surprenant. Mais le voir gagner le général au terme d’un court chrono ponctué d’une sévère ascension a surpris plus d’un suiveur. La preuve que le garçon est en train de franchir un cap dans une équipe Cofidis qui compte de plus en plus sur lui.
Une progression en flèche
L’arrivée de Cédric Vasseur au poste de manager de Cofidis, en fin d’année 2017, a fait du bien à l’équipe nordiste, mais aussi à Christophe Laporte. En prenant les rênes de la formation, l’ancien maillot jaune du Tour de France a donné de nouvelles responsabilités au garçon qui venait alors de fêter ses 25 ans. Pourtant, à l’époque, le Varois n’avait levé les bras que deux fois dans sa carrière. Mais la volonté de Cofidis de se décentrer de Nacer Bouhanni, alors leader unique sur toute la saison, a joué en sa faveur. Résultat, six bouquets remportés en 2018, et déjà trois cette année. « On m’a donné plus de responsabilités, j’ai plus de pression et c’est tout ce que j’aime, déclarait Laporte il y a quelques mois. Il fallait que je m’affirme, je voulais savoir si je pouvais être plus qu’un simple équipier. »
L’année 2018 l’a donc prouvé, Laporte est désormais un des leaders de Cofidis. C’est donc dans cette optique que le renouvellement de son contrat a eu lieu l’été dernier, pour le plus grand plaisir de Vasseur. « Nous allons tout faire pour qu’il puisse continuer sa progression et lui permettre d’aller chercher des succès dans les courses les plus prestigieuses du calendrier international », précisait-il. Le vainqueur du dernier Tro Bro Léon est dans le même état d’esprit que son patron, il veut poursuivre sa progression et viser des courses de plus en plus prestigieuses : « Cofidis me propose un beau projet sportif, comme depuis près de cinq ans. Mon objectif sera encore de progresser afin de gagner des courses à un niveau supérieur. » Et dans ces nouveaux objectifs, le Tour de France semble inévitablement dans un coin de sa tête.
Le futur numéro un ?
En progressant de façon impressionnante et rapide, tandis que le numéro un théorique de l’équipe dans les sprints, Nacer Bouhanni, semble stagner depuis plusieurs saisons, Christophe Laporte pourrait bien bouleverser la hiérarchie des grosses cuisses au sein de sa formation. Et comme l’année dernière, évincer le champion de France 2012 de la sélection pour le Tour. Car l’enjeu des prochains mois chez Cofidis, assuré de participer à la Grande Boucle depuis les premiers jours de janvier, sera bien la désignation de son leader pour les sprints massifs. L’an passé, Laporte a profité de la méforme de Bouhanni lors des premiers mois de 2018 pour être leader en juillet. Cette saison, si les deux garçons gagnent régulièrement, le choix s’annoncera encore plus cornélien, et dans tous les cas moins évident à justifier.
Laporte, si sa progression est incontestable, n’a toujours quasiment pas de références sérieuses au plus haut niveau. Sa quatrième place sur Gand-Wevelgem l’an dernier fait figure d’exception, alors que son coéquipier mais rival compte notamment six victoires d’étapes sur le Giro et la Vuelta. Mais si Bouhanni continue à buter sur le succès, alors le jeune homme de 26 ans pourrait bien en profiter. Son opportunisme parle pour lui : l’été dernier, il avait terminé deuxième de l’étape à Pau, si proche d’une victoire que Bouhanni, lui non plus, n’a encore jamais connu. Sa capacité à produire des efforts intenses sur une durée d’un quart d’heure, comme lors du chrono d’Alès, pourrait même lui ouvrir plus de possibilités de victoires que son coéquipier, et lui ouvrir la porte des classiques. Qui sait, d’ailleurs, ce que le printemps réservé à Christophe Laporte.
Laporte est en pleine progression, ce sera effectivement un coureur très intéressant à suivre cette année. Je me demande si ses progrès sur des efforts plus longs – le chrono d’Alès est très révélateur – vont peut-être finalement arranger Cofidis, bien sûr, mais aussi Bouhanni. En effet, si Laporte est plus fort sur des efforts au seuil ou en PMA, comme ceux exigés par un tel chrono, rien n’indique qu’il a eu la même progression sur l’explosivité du sprint. J’aurais même tendance à penser l’inverse car musculairement, globalement, c’est difficile de progresser partout. Bouhanni pourrait être le sprinteur pertinent pour des sprints sinueux dans lesquels les relances sont nombreuses, et où le peloton n’arrive pas lancé à fond, situations où l’explosivité serait déterminante. Laporte deviendrait le sprinteur puncheur capable de suivre les meilleurs dans une côte courte mais montée à bloc proche de l’arrivée, puis de les aligner au sprint s’il garde le contact en descente. Tiens, ça ne ressemble pas au Poggio, ça ?
Qu’en pensez-vous ?
Bouhani a prouvé plusieurs fois qu’il était capable de passer des bosses, mais j’ai l’impression qu’il y a une régression chez nos sprinteurs . Hier a Oman, ils ont fini respectivement a 1 ‘ 45 , pour Bouhani, et plus de 4 ‘ pour coquard .. Alors que c’est kristof qui l’emporte.. Ce manque de foncier n’est pas rassurant. ces coureurs ne visent donc que des étapes de plat ou des courses de secondes zones ? et pour ce qui est de Laporte, j’espère qu’il a une marge de progression, mais je ne le vois pas battre les cadors du sprint, même dans un avenir proche ou lointain. Dans le tour de l’année dernière avoir écarté Bouhani au profit de Laporte , m’a laissé dubitatif.
Enfin pour répondre a Gentleman, je ne mettrai pas 20 cts d’euros sur Laporte a MSR. Bouhani a quand même fini 2 d’un MSR qu’il aurait du gagner , sans son saut de chaine. mais avec des si…
il est trop dans la saison pour juger Bouhanni et Coquard. Hier à Oman une fois lache, il ne seravit a rien de rouler pour perdre le moins de temps possible.
Ceci dis, clairement l’an dernier Bouhani et Coquard ont regressé, espérons que cette année ils retrouveront au moins leur niveau de 2016-2017
vous avez raison, mais ils ont été lachés ! Kristoff a comme eux des raisons de se mettre en avant, la présence de Gaviria dans son équipe est visiblement émulatrice . On peut quand même légitimement attendre de garçons comme Coquard et Bouhani de s’accrocher un maximum . pour prouver comme kristoff que l’on peut compter sur eux. Coquard a quand même fini à 4 ‘ . Or ils ont tous deux plein de choses a prouver . Alors si Coquard gagne une étape sur Oman, je dirais ok il s’est économisé . Mais pour appréhender les classiques a venir il faut quand même acquérir un sacré foncier , et les bosses de l’étapes n’étaient pas insurmontables ! je sais que c’est facile a dire mais bon ce sont des pros , relativement bien payé par des sponsors qui attendent un retour sur investissement . S’ils avaient été battus au sprint après une telle étape, on n’aurait été rassuré . A contrario je suis un peu surpris de voir qu’ Alaphilippe performe aussi tôt dans la saison, mais il vise MSR . est ce la bonne approche ? on tous cas c’est le bon exemple que devrait suivre des coursiers comme Coquard et Bouhani, même s’ils ne sont pas sur le même registre.
Bouhanni a fini 4e de Milan-San Remo en 2016, pas 2e. Par ailleurs, je ne sais pas si Laporte a les moyens de gagner MSR, mais si Ben Swift a pu terminer 2e de la Primavera (après certes un sprint perturbé par la chute de Gaviria), Laporte en est tout aussi capable.
oui mais comme vous le dites c’était un sprint perturbé.. mais ça arrive souvent alors.. sur un malentendu… De toute façon Laporte a en tant que bon sprinteur , des chances d’emporter MSR , mais ça côte sera haute !!!! il faudra quand même un sacré paquet de coureur a terre pour qu’il l’emporte. De plus il y a fort a parier que cette année Alaphilippe décante la course au Poggio , et je parie que ça ne finira pas en sprint massif.
Je pense que Bouhanni et Demare feront encore de belles choses mais je suis encore plus persuadé que Christophe Laporte qui sait être un garçon discret mais très solide va en étonner plus d’un dans le proche avenir et je prends les paris dessus.
Tout ce que vous voulez !!!! il gagnera bien entendu mais des courses françaises, avec une adversité réduite , ou des étapes de courses françaises. La concurrence est trop élevée .. sans parler des cadors, on a déja des pépites chez Deucernink, et Bora, Ackerman, Benett qui poussent à la porte et qui sont plus jeunes. et puis on ne demande pas a un sprinteur d’être discret mais plutôt enragé .Mais je souhaite qu’il me donne tort !
A quoi bon vouloir opposer Laporte et Bouhanni ? Ils n’ont pas du tout les mêmes profils (ni, pour l’instant, le même palmarès, quand même !) et même si Laporte gagne des sprints, c’est surtout un puncheur (type Alaphilippe, toutes proportions gardées !) alors que Bouhanni est un pur sprinteur…
Il n’est bien entendu pas question d’opposer un coureur à un autre, mais de comparer leurs aptitudes respectives. Bouhanni, Demare et Laporte peuvent tous trois briller en gagnant de belles courses, ce qu’on leur souhaite: il y a de la place pour tout le monde, heureusement!