Ce n’est pas complètement un retour aux origines, mais pas loin. Philippe Gilbert revient chez Lotto-Soudal, dont il était parti en 2012 quand l’équipe s’appelait encore Omega Pharma-Lotto. C’est sous ces couleurs qu’il avait décroché ses premiers monuments, Liège et le Tour de Lombardie. Pour boucler la boucle, il espère désormais pouvoir s’imposer sur Milan-Sanremo et pour cela, il a voulu quitter Quick-Step où il n’était pas le leader n°1.
Une bonne idée par Adrien Godard
Philippe Gilbert, qui a signé à 37 ans pour trois saisons chez Lotto-Soudal, a fait un bon choix. D’une part car le champion belge voulait continuer à courir le plus longtemps possible, et que Quick-Step ne lui proposait qu’un an supplémentaire, et d’autre part parce que Milan-Sanremo est désormais l’objectif du reste de sa carrière, la victoire qui pourrait le faire rentrer dans la légende. Une quête semée d’embûches. « Sur le papier, un Sagan a beaucoup plus de qualités que moi pour gagner la Primavera, expliquait-il pour RTL Info. Il a été très proche à plusieurs reprises mais il ne l’a jamais gagné, ce qui prouve qu’elle est compliquée à aller chercher. » Le fait d’être leader en compagnie de deux sprinteurs ne lui semble pas un handicap, au contraire. « Savoir si la présence de Degenkolb ou d’Ewan dans l’équipe peut aider… C’est difficile à dire. On ira avec une équipe très forte et je n’aurai pas toute la pression sur les épaules. » Une chose est sûre, si un Lotto-Soudal doit attaquer dans la dernière difficulté, ce sera bien lui.
Reste toutefois à ce que la course ait bien lieu : le Poggio s’étant partiellement effondré et les travaux ne seraient pas en bonne voie pour le rétablir au printemps. Mais le Belge pourrait alors se consoler en participant à nouveau au Tour, dont il avait été privé, à son plus grand regret, l’an passé. Partir pour une équipe où la concurrence pour juillet sera moindre est forcément une bonne chose. Il devrait avoir carte blanche sur certaines étapes, alors que sa marge de manœuvre était réduite avec Patrick Lefevere. Surtout, revenir dans une équipe qui l’a vu réaliser sa plus belle année en 2011 est un beau clin d’œil pour terminer sa brillante carrière. Et ce même si plusieurs changements ont fait évoluer la structure. « Ce n’est plus la même équipe, rien n’est pareil. C’est incomparable », assure-t-il. Sauf que dans cette formation, il bénéficiera d’un statut supérieur. Les mots de Tim Wellens prononcés à son égard auprès de Cyclingnews annoncent la couleur : « Dans beaucoup de courses, je suis le leader, mais je n’ai pas vraiment le leadership en moi comme Philippe Gilbert. »
Une mauvaise idée par Maxime Pimont
Une armada capable de gagner sur tous les terrains, voilà ce que quitte Philippe Gilbert durant l’hiver. Cette saison, le Liégeois a prouvé qu’il n’était pas fini (après sa grosse blessure sur le Tour en 2018) et pouvait prétendre à de beaux succès. En surnombre dans le final, il a réussi à prendre sa chance sur Paris-Roubaix en avril dernier pour décrocher un nouveau monument. Mais cette force du nombre dont a pu bénéficier “Phil” sera un tout en moins chez Lotto-Soudal, une équipe qui n’a pas brillé dans ce registre ces dernières années. Alors qu’il ne manque au Belge que Milan-Sanremo pour compléter sa collection de monuments, ce n’est malheureusement pas avec ce transfert qu’il met toutes les chances de son côté. Caleb Ewan sort d’une saison exceptionnelle et s’est imposé comme l’un des meilleurs sprinteurs du monde. L’Australien, pour ne citer que lui, aura également des ambitions sur la Primavera.
Pour la suite, le programme de Gilbert n’a pas encore été annoncé mais il visera logiquement le Tour de France, lui qui a été meurtri de sa non sélection sur l’édition 2019, au départ de Bruxelles. Sur la Grande Boucle, encore une fois, ses mouvements seront limités avec le travail qu’il faudra fournir pour Ewan. Sur les étapes de baroudeurs, il faudra faire avec Tim Wellens et surtout De Gendt, spécialiste en la matière. Attention donc à ne pas tomber dans une certaine facilité, un confort où les attentes sont moindres par rapport à ce qu’elles étaient du côté de Deceuninck Quick-Step. Gilbert a signé un contrat de trois ans qui lui assure son avenir, où il pourra, selon lui, « encadrer les jeunes ». Mais cette partie ne doit être que secondaire dans les objectifs du Wallon.
Bonne idée, il n’aurait jamais eu les pleins pouvoir sur Milan-Sanremo. Et de toute manière il n’a plus rien à prouver. Maintenant je pense qu’il aura bcp plus difficiles sur les flandriennes. Peut être se remettra t il aux ardennaises! A suivre
Il va vraiment tout axer sur MSR et il a bien raison (le seul monument qui lui manque et une des rares classiques d’un jour aussi du coup), je lui souhaite pleinement toute la réussite pour étoffer davantage son palmarès et le faire entrer (un peu plus) dans la légende des seigneurs.
Difficile de départager Froome, Valverde et Gilbert pour le titre de + grand coureur de la décennie même si l’espagnol serait le plus facile à écarter de la première place. Avec ce Milan dans la poche, le débat aurait été moins compliqué…
Froome coureur de la décennie ??? Quid de Sagan et surtout Nibali, vainqueur des trois Grands Tours, de trois monuments, de deux championnats nationaux et surtout doté d’un sens de la course bien supérieur au Britannique ?
Gilbert, coureur de la décennie ? Il a quand même eu une grosse période où il était plus en retrait, entre son titre mondial en 2012 et son Tour des Flandres 2017 (malgré quelques belles victoires comme l’Amstel). Pour moi, le titre se joue entre Froome et Sagan. Mon podium des années 2010 c’est : 1) Sagan 2) Froome et 3) Nibali (exactement le podium du TOP50 du peloton par Chronique du Vélo début 2018 soit dit en passant). Quant à Valverde, c’est presqu’autant un coureur des années 2000 que 2010, comme Contador, Boonen et Cancellara. Mais je le mettrais juste derrière Nibali.
Si Gilbert a quitté l’équipe Deceuninck ce n’est que à cause d’un désaccord sur la durée de son contrat . Il voulait impérativement une durée de 2 ans alors que Lefèvere ne lui offrait qu’une année . Quand John Lelangue lui a proposé 3 ans sont choix a été vite fait . Il n’a jamais réclamé de leadership et je ne pense pas que le fait d’être chez lotto lui donne plus de chance de remporter MSR . Est-ce un bon choix ça l’avenir nous le dira . Mais c’est clair qu’il a quitté la grande équipe spécialiste des classiques .
Je ne sais pas si Gilbert remportera un jour Milan San Remo, en revanche, je pense qu’on peut s’attendre à l’y voir attaquer lors des prochaines éditions, et c’est toujours un ravissement de voir un coureur de cette envergure animer la course.