Jusqu’ici impérial en montagne, où il avait toujours dominé ses adversaires à l’exception de Froome au Zoncolan, Simon Yates a pour la première fois perdu du temps, ce jeudi à Prato Nevoso. Tom Dumoulin a donc réduit de moitié son retard, qui ne s’élève plus qu’à vingt-huit secondes. De quoi promettre beaucoup de tension pour les deux prochaines étapes.
Une avance divisée par deux
La journée ne laissait pas vraiment présager d’un grand bouleversement dans la montée finale. Le peloton semblait vouloir repousser les hostilités aux prochains jours, conscient que les plus gros morceaux de la semaine sont encore à venir. Mais un homme a finalement décidé de sonner la charge, à environ 1500 mètres du sommet. Tom Dumoulin avait prévenu, cette montée de Prato Nevoso lui convient bien. Alors il voulait tenter. Ne pas attendre alors qu’il pouvait faire la différence dès aujourd’hui. Bien lui en a pris. Sur son attaque, Simon Yates n’a pas lâché sa roue d’un centimètre. Le Britannique, dans son style impérial, répondait présent sans que plus personne ne soit surpris. Puis, revenu de l’arrière, Chris Froome a placé un contre qui d’un coup a semblé couper les jambes du maillot rose. Pour la première fois en maintenant trois semaines, le leader de Mitchelton-Scott a donc montré une faiblesse. C’est tout ce que ses rivaux attendaient.
Tom Dumoulin, en réalité, avait aussi mal aux pattes, et après sa première offensive, il était à la limite dans la roue de Domenico Pozzovivo. Mais voyant son rival lâché, il s’est accroché comme un mort de faim et Yates, petit à petit, a dégringolé, incapable de suivre le rythme de Carapaz, Biblao et Konrad qui l’avaient récupéré en route. Heureusement pour lui, il restait à peine plus d’un kilomètre à parcourir, on n’ose imaginer, sinon, à quel point l’addition aurait été salée au sommet. Cette fois-ci, il s’en sort avec vingt-huit secondes de perdues, soit exactement la moitié du matelas qu’il s’était forgé par rapport à Tom Dumoulin, deuxième et désormais beaucoup trop proche pour que le Britannique aborde sereinement les deux dernières grandes étapes de montagne. On lui promettait des galères en troisième semaine à cause de son inexpérience face à ce genre de situation, et il semblerait qu’on y soit.
Deux étapes et plus le droit à l’erreur
Le Néerlandais, de son côté, n’en attendait sûrement pas tant. « Je n’ai pas encore de stratégie, disait-il hier. Pour l’instant, Yates est tout simplement trop fort pour moi. » C’est comme si d’un coup, il avait trouvé la clé. De façon peu compréhensible, malgré tout. Parce qu’on pointait les deux prochaines étapes, avec des enchaînements de cols indigestes, comme les plus risquées pour un maillot rose pas habitué à ce genre de difficultés. Mais c’est finalement sur une montée sèche, où il est le plus à l’aise et où il n’avait jamais été en délicatesse ne serait-ce que quelques secondes depuis ce début de Giro, qu’il a ouvert la porte à un grand bouleversement d’ici Rome. « J’espère que tout le monde est fatigué parce que moi, je le suis », disait d’ailleurs Simon Yates mercredi soir, alors qu’il était encore dans une position assez confortable. Il a encore avancé cette fatigue après sa contre-performance à Prato Nevoso. Problème, apparemment, les autres sont encore un peu plus frais que lui, et le garçon a eu sa première alerte aujourd’hui. Il n’aura pas vraiment le droit d’en avoir une deuxième.
Rien n’est jamais figé, dans une course de trois semaines.
Yates gagnera peut-être ce Giro, mais annoncer avec certitude que personne ne pourrait le rattraper (comme j’ai pu le lire ici ou là) était aller très vite en besogne, surtout alors que la montagne n’avait pas encore commencé.
J’ai vraiment l’impression que pinot regresse chaque année… impressionant! Et dire qu’il suivant froome sur son premier tour…
Oui je suis bien d’accord… Ta encore peu c’était un des très bon rouleur permis les grimpeurs, maintenant il est à la peine en clm, en 2 ème rideau je en montagne :(… Après je suis pas sûr que ça soit son vrai niveau, c’est juste que comme d’ hab il est malade, je ‘e critique pas, je suis souvent malade aussi, mais c’est juste un constat. Dommage j’y croyais vraiment pour cette année… Mais bon c’est pas fini, si il va mieux ajd il aura pas mal de liberté, à lui de bien l exploiter !
Yates serait donc bien en sur -régime ! mais je ne vois pas Dumoulin demain … si c’est l’autre , le grand échalat.. je suis mal, j’avais dis que je mangerai mon chapeau. heureusement je n’en ai pas.. Pour l’étape Aru quand même…
Attention à Lopez qui est dans une bonne dynamique ! J’adore Thibaut mais il est très décevant . Malheureusement il ne progresse pas et montre ses limites . A Terme , il va devoir revoir ses objectifs ou changer d’équipe . Pour Yates difficile de savoir, wait and see !!
en effet je pense que Lopez va jouer son va tout demain !
“Biblao”, un nouveau venu ?
Pozzo est un peu loin mais il a l’air fort.
Pinot trop loin pour le général mais trop près pour qu’on le laisse partir, dommage.
La bataille pour le maillot blanc qui continue.
Le retour de Froome (sur la fin il m’avait l’air limite dans la roue de Poels qui se retournait souvent) ?
Ça nous promet quand même normalement 2 belles journées de vélo !
Ce qui est sûr ( pour moi) c’est que si personne n’attaque avant les 3 derniers kms, “Puf-Puf “dit Froome, va leur mettre un sac qui laissera tout le monde sur le flanc de Bardonecchia avec une possible victoire à Rome.
Pourtant j’espère que Pozzo va , enfin, se découvrir un peu car il peut, sur ces deux jours, jouer la gagne mais en attaquant de loin ….. dans la Finestre bien que loin de l’arrivée.
J’ai quand même bien l’impression que Pinot mentalement il à des grosses barrières. Aprés le chrono il di “depuis ce matin ça allait pas” qu’est ce qui allé pas ? tu pars faire un chrono decisif du giro a 16h, et toute la matinée tu te répètes que t’es pas bien….
J’ai presque l’impression que quand il est dans une situation ou il peux faire quelque chose de grand il s’enlève toute la pression en annulant toute ses chances tout seul. Sérieux c’est pas normal d’être aussi souvent malade, pas bien etc…
Beaucoup de gens préfèrent continuer à penser qu’il “auraient pu” plutôt que de prendre le risque de prouver qu’il ne peuvent pas, en tentant d’y arriver a tout prix.
Certains chercheurs expliquent (par exemple) la procrastination par ce mécanisme, parce qu’agir c’est prendre le risque que les choses change, même positivement. Pour certain c’est inconscient et très difficile à bouger.
En tout cas j’ai vraiment l’impression que chez Pinot y’a un truc dans la tête.