Richard Carapaz, Nairo Quintana et Alejandro Valverde. Avec trois vainqueurs de grands tours, mais sans leader désigné, la Movistar arrivait sur cette Vuelta dans un grand flou. Avec le retrait à la dernière minute de l’Equatorien, l’équipe espagnole perd un argument de poids, mais gagne peut-être en clarté dans sa stratégie. Même si on a du mal à savoir, encore, ce qu’il en sera.
Une pléiade de leaders
Cumuler les leaders, sans qu’ils ne se marchent dessus, Sky, devenue Ineos, le fait bien depuis un moment, et d’autres, comme Jumbo-Visma sur le Tour 2018, y parviennent également. Sur la Vuelta, Movitar voulait faire aussi bien, avec Alejandro Valverde, vainqueur de la Vuelta en 2009 et encore cinquième l’an dernier, Nairo Quintana, maillot rouge à Madrid en 2016, et Richard Carapaz, vainqueur du dernier Giro et révélation de l’année. Mais l’Equatorien, blessé lors d’une chute à l’entraînement la semaine dernière, a finalement dû renoncer à prendre le départ. Alors, à qui le fauteuil de leader ? Vaste question, qui voudrait dire que jusqu’à hier, il était réservé à Carapaz, ce qui est loin d’être aussi simple, et ce qui voudrait dire, aussi, qu’il n’y aura qu’un seul remplaçant, ce qui n’est pas écrit non plus. Face à la presse, l’encadrement se contente pour l’instant de louer les qualités de Valverde et celles de Quintana, sans trancher.
Les coureurs, eux, se mouillent un peu plus. Valverde, surtout. « Faire aussi bien que l’an dernier, cela va être très difficile, on est ici pour Nairo, il est très en forme », a t-il déclaré lors de la présentation des équipes, jeudi soir. On sait pourtant la difficulté qu’a le champion du monde à mettre de côté le classement général. Chassez le naturel, il revient au galop, on l’a vu sur le Tour de France où il a encore terminé parmi les dix premiers. Surtout, le duo sera accompagné par Marc Soler, ancien vainqueur de Paris-Nice, qui a montré à plusieurs reprises au mois de juillet qu’il avait les jambes pour faire exploser le peloton, parfois, même, ses leaders… Il sera un argument de poids, presque un troisième leader, sans sortir de son rôle, sans doute, car chez Movistar, on n’a pas pour habitude de bouleverser les hiérarchies établies.
Stratégie mystérieuse
Restera à trouver la bonne alchimie entre les leaders. Souvent moquée pour une stratégie douteuse, Movistar n’est plus tout à fait la même équipe. Elle continue d’empiler les leaders sur chaque course, mais avec davantage de réussite. Le Giro remporté par Richard Carapaz, avec l’aide de Mikel Landa, en a été la parfaite illustration. Il est arrivé que les patrons de l’équipe se marchent sur les pieds, mais c’est de moins en moins le cas, et si la bande à Eusebio Unzué n’a pas décroché le podium espéré sur le Tour de France (6e, 8e et 9e avec Landa, Quintana et Valverde), c’est davantage la faute à la forme et aux qualités actuelles des leaders qui étaient alignés qu’à une mauvaise stratégie. Il en sera de même sur cette Vuelta : Quintana et Valverde se connaissent et savent courir ensemble. En 2015, face à un Froome imprenable, ils avaient su monter ensemble sur le podium du Tour de France.
Faire fructifier cette bonne formule sera la clé sur cette Vuelta. Gérer l’ego d’un Nairo Quintana sur le départ et qui pourrait être moins docile qu’à l’habitude – mais plus déterminé aussi, peut-être. Gérer surtout le cas Alejandro Valverde, illisible. Le bonhomme a 39 ans mais encore de sacrées jambes. Il y a un an, il était toujours deuxième du classement général à quarante-huit heures de l’arrivée, et il avait terminé cinquième à Madrid. Il reste un leader crédible, qui connaît par cœur les routes espagnols et transcendé, au moins un peu, par un maillot de champion du monde qu’il ne porte sans doute plus que pour quelques semaines. Avant de laisser filer Landa, Quintana et Carapaz vers d’autres cieux, d’accueillir Enric Mas et de peut-être faire une croix sur Valverde pour les classements généraux, voici donc la dernière Vuelta de Movistar dans sa forme actuelle. Imprévisible.
En 2015 Froome n’était pas imprenable…
Quintana aurait même gagné sans le coup de bordure.
On ne peut pas dire que Quintana aurait gagné sans le coup de bordure, la course aurait été différente si son retard après la PSM avait été d’1’30 » seulement.
Cela dit Froome n’était effectivement pas imprenable en 2015, il finit les Alpes laborieusement cette année-là (comme en 2013 d’ailleurs).
Dans l’intro vous annoncez 3 vainqueurs de GT.
Valverde n’en a jamais gagné à ma connaissance
il a gagné le Tour d’Espagne en 2009
Sans Carapaz c´est devenu mission impossible.
Strategie mysterieuse peut etre jusqu´a la 3 ième semaine quand Valverde commencera à coincer . Les 2 leaders sortant du Tour, la fraicheur va leur manquer pour faire une grande Vuelda .
Je crois qu’on a la réponse ce soir : c’est bien Quintana le leader. Au passage, je suis très content pour lui, c’est juste très dommage qu’il aille s’enfermer dans une équipe de loosers comme Arkéa-Samsic
J’y crois pas que TOUTES les équipes World tour soient passées à côté de l’occasion ! Quintana, même en méforme, c’est au minimum un top 10 et une étape de GT tous les ans depuis 2013. Quand on voit la côte d’un Landa, d’un Buchman ou d’un Adam Yates…
Qui dis gros CV dis (très) gros salaire. Un gars comme Buchmann est en plein progrès, 4ème du tour, et aura des prétentions salariales largement en dessous de celles de Quintana
Je trouve egalement le choix de Quintana incomprehensible,en signant chez Arkea,lui qui est un homme des grands tours se prive du Giro et de la Vuelta qui n’ont quasiment aucune chance d’inviter Arkea. Il vise peut être le meilleur grimpeur du tour de Bretagne.
Peut être aussi qu’ils savent que Quintana est en fin de cycle et qu’il risque de régresser dans les années à venir. Depuis 4 ans, il est en baisse régulière.
Je préfère Quintana en fin de cycle qui va gagner des étapes et faire parler de lui à un suceur de roue comme Buchman qui sera invisible même s’il finit quatrième.
Un Quintana qui gagne chaque année une victoire de prestige sur le Tour,qui s’impose en guerrier sur la deuxième étape de la Vuelta,qui est le dernier à pousser avec panache le prodige Bernal dans ses retranchements sur Paris Nice,n’est sans doute plus le vainqueur de grand tour qu’il a été mais mérite sa place en haut de l’affiche de n’importe quelle équipe World tour.pour son palmarès, son nouveau panache,ses résultats et sa popularité
Aujourd’hui, Valverde a encore montré qu’il roulait toujours à son compte et qu’il n’en a rien à faire d’aider Quintana. Rouler avec Roglic au lieu d’attendre Quintana bien placé au général pour limiter la casse.
A la place de Quintana, depuis longtemps je serais parti de Movistar. Surtout quand on repense à la fin du Tour 2015 où Valverde a préféré rouler pour sauver son podium que d’aider Quintana qui aurait franchement pu renverser Froome.
Valverde très bon en leader rien à dire mais au niveau sacrifice et rôle de coéquipier c’est vraiment 0.