Cette année, Groupama-FDJ a beaucoup gagné (33 victoires), sur des terrains variés et grâce à beaucoup d’hommes différents. Mais ce groupe homogène reste porté par deux têtes d’affiches de classe internationale, Thibaut Pinot et Arnaud Démare. Deux cadors qui auront vécue une année riche en péripéties : le Franc-Comtois en sort grandi, au contraire du Picard, plus sujet à la stagnation.
Le top : Thibaut Pinot
Ce n’était un secret pour personne, mais l’année 2018 aura confirmé la tendance : Thibaut Pinot aime les courses italiennes, dégagé des sollicitations et de la pression nationale. Éclatant vainqueur du Tour de Lombardie, au terme d’une performance XXL et d’ un automne de haute volée, le Franc-Comtois aura déroulé son année en deux temps. Une première moitié de saison axée sur le Giro, abordé pour la gagne. Si Chris Froome semblait intouchable, la cruelle désillusion de l’avant dernier jour aura privé Pinot d’un podium qui lui semblait acquis. Une franche coupure à mi-saison, le temps d’évacuer la maladie et recharger les batteries, et le Vélo d’Or Français 2018 reprenait ses envolées : deux victoires sur la Vuelta, un travail de premier ordre pour l’équipe de France lors du Mondial, avant le bouquet final Milan-Turin – Tour de Lombardie. A 28 ans, Pinot semble enfin donner la pleine mesure de son immense talent. Pour ce coureur marchant à la confiance, cette fin d’année 2018 pourrait être le grand déblocage annonçant une brillante deuxième partie de carrière.
Le flop : le printemps d’Arnaud Démare
Sur un strict bilan comptable, il serait injuste de dire qu’Arnaud Démare a raté sa saison. Neuf victoires (dont un quintuplé sur le Tour du Poitou-Charentes), une étape sur le Tour de France, un podium sur Milan-Sanremo : nombreux sont les coureurs qui aimeraient afficher tel bilan. Pourtant, dès la mi-avril, le Picard a dû ressentir une pointe d’amertume après une campagne de classiques flandriennes en deçà des attentes. Passé près de la gagne sur les classiques « sprint » (2e à Kuurne, 3e à Gand-Wevelgem), Démare a semblé nettement plus en retrait ailleurs : 9e sur le Het Nieuwsblaad, 15e au Ronde, hors du coup au GP E3 et sur Paris-Roubaix. L’ancien champion de France a manqué d’impact dans les moments clés. Cependant, le temps joue pour lui. Sur des courses au profil hyper spécifique et demandant expérience et obstination, le coureur de 27 ans a encore quelques belles années pour tenter d’aller décrocher la timbale. Ces dernières saisons, Philippe Gilbert, Matthew Hayman ou encore Niki Terpstra en sont de brillants exemples. A Démare d’en suivre les traces.
La stat : 5
Avec 5 titres, route (France, Suisse, Canada) et contre-la-montre (Suède, Autriche) confondus, Groupama-FDJ est au deuxième rang des équipes World Tour au nombre de maillots nationaux décrochés en 2018. Juste derrière la Sky (8 titres), et à égalité avec Quick-Step Floors.
Concernant Demare je trouve que c’est son bilan post tour de france qui est décevant . Certes il y a ses victoires au Poitou Charentes ( la vrai perf c ‘est le contre la montre ) , mais le plateau n’est pas relevé . il est en suite régulièrement battu sur toutes les courses d’un jour sur lesquelles il s’est aligné .
Je suis assez d’accord, je dirais même que démare a perdu en vitesse cette année,ça victoire au tour c’est quand les plus gros sont partis, et au champs il est battu par kristoff qui depuis 2 ans n’est plus une référence en vitesse pur. J’imagine que c’est un choix pour gagner en puissance pour ‘es classique, j’espère que ça va marcher parceque pour l’instant c’est pas une réussite
Ou même sur Paris-Nice, il n’a pas remporté de sprint massif, mais il a gagné la première étape en haut de la côte de Meudon. Et même pour la troisième étape, il remporte le sprint du peloton, mais l’étape était vallonnée et en plus c’était un sprint pour la 4e place (donc, sans victoire ni bonifs en jeu…).
Oui sa défaite sur les Champs est une vrai déception pour moi . Il risque d’y avoir une vrai interrogation chez groupama car en sprint la hiérarchie évolue très vite et cette année nos 3 sprinters vedette on perdu du terrain . Déjà dans le discours Démare laisse entendre que le TDF ne sera peut être pas une priorité
Si Démare se met en retrait du Tour, ce serait pour laisser une équipe organisée autour de Pinot. C’est sûrement la volonté du sponsor, mais c’est un risque pour Pinot alors que son choix d’axer sa saison sur l’Italie et la Vuelta a été récompensé (et a conforté son statut). Cela dit, il y a la Planche des belles filles et d’autres étapes qui peuvent lui convenir, mais il n’aura pas la liberté qu’il avait sur la Vuelta, aussi bien dans les consignes de son équipe que du point de vue des adversaires, sans parler du côté médias/public.
Belle fin de saison grâce à l’arret d’alcool de Pinot. Il le mérite! Mais il était temps…
Je vous trouve durs avec Démare.
Il ne manque qu’une victoire sur une classique et il y a le gros raté de Roubaix donc ce n’est pas parfait, mais sinon il a rempli tous ses objectifs, c’est assez rare pour être souligné !
La stagnation n’est qu’apparente car au-delà des résultats bruts, il a élevé son niveau moyen sur les classiques, ça devrait payer un jour.
Il y a aussi les différents registres dans lesquels il s’est exprimé, les perfs de son train pour jouer la gagne en taulier, l’exploit (relatif mais quand même) de passer la montagne au Tour (contrairement à beaucoup de grands noms…)
Il a gagné en caisse et récup’ ce qu’il a perdu peut-être en sprint pur, cf. sa victoire en fin de Tour de Suisse + son Tour.
Un seul sprint « référence » face à une concurrence de premier ordre, en Suisse justement, victoire nette.
C’est bien s’il délaisse le Tour l’an prochain, il a réussi à y gagner une étape à nouveau et en bouclant la boucle cette fois, il est temps de passer à autre chose, vu le parcours, et vu l’investissement considérable que ça lui réclame (avant pendant après..cf le prix à payer le reste de la saison) dur de reproduire ça tous les ans.
Continuer d’étoffer son palmarès qui a déjà une sacrée allure en variant les objectifs est une belle perspective : une flandrienne, une étape du Giro / de la Vuelta, Paris-Tours, et autres courses pour routiers-sprinteurs… sans oublier les Mondiaux qui pourraient lui convenir (en partageant le leadership avec Alaphilippe ?)