Meilleure équipe française de cette saison 2020, la Groupama-FDJ s’est principalement appuyée sur un Arnaud Démare au top de sa forme pour s’offrir ses victoires les plus prestigieuses. Les grimpeurs de l’équipe, eux, n’ont jamais pu offrir leur pleine mesure dans les grands rendez-vous.
Le top : Arnaud Démare
Il fallait oser imaginer en janvier dernier qu’Arnaud Démare deviendrait le coureur le plus victorieux en 2020 (quoiqu’il ne s’agisse pas du rebondissement le plus improbable de cette curieuse année). Le sprinteur picard sortait d’un exercice 2019 mitigé (5 bouquets) et sa rentrée sur l’UAE Tour avait tourné au vinaigre avec une quarantaine dans une chambre d’hôtel. Quelques mois plus tard, c’est une machine à gagner qui a déboulé sur le circuit avec 14 succès en 44 jours de course, et pas uniquement des courses dédiées aux purs sprinteurs, à l’image de l’ultime étape du Tour de Wallonie qui lui a permis de remporter le classement général au passage. Le champion de France et vice-champion d’Europe a ensuite livré une belle démonstration sur les routes du Giro. Propulsé par les Konovalovas, Sinkeldam, Scotson et Guarnieri, il a décroché quatre victoires d’étape et le maillot cyclamen du classement par points, dont certaines avec une “facilité” déconcertante. Même en montagne, terrain où il a accumulé les journées galères, il semblait plus à l’aise qu’à l’accoutumée, étant même capable d’aller gratter quelques points sur des sprints intermédiaires. Magnifico.
Le flop : le Tour de France
Pour la deuxième année consécutive, le Tour de France figure comme le flop de Groupama-FDJ dans notre bilan. En 2019, un Thibaut Pinot virevoltant avait suscité l’espoir de succéder aux noms qu’on a déjà trop ressassés. Quatorze mois plus tard, l’heure de la revanche semblait sonner. Après un Dauphiné frustrant sur le fond mais encourageant sur le forme (2e après la perte du maillot jaune le jour de l’arrivée), le Franc-Comtois a malheureusement débuté son Tour de la pire des manières, avec une chute le premier jour qui l’empêchera de lutter à armes égales jusqu’à la fin de la saison. Par résilience, Pinot a serré les dents jusqu’à Paris, mais sans la moindre opportunité de peser sur la course. Relevée de sa charge, la garde rapprochée du Français n’a pu briller davantage sur les routes de ce Tour 2020. Les Madouas, Reichenbach et Molard ont tenté avec peu de réussite les échappées au long cours alors que David Gaudu, également abîmé par les chutes précoces de Nice, a arrêté les frais pour mieux se consoler sur la Vuelta (deux victoires d’étapes et 8e place au général).
La stat : 5
Groupama-FDJ ne compte que 5 vainqueurs différents en 2020 (Démare x14, Gaudu x2, Küng x2, Brunel et Geneits), plus faible total parmi les 10 équipes les plus victorieuses cette année. Championnats nationaux exclus, Démare a remporté les 13 premières courses de l’équipe française depuis la reprise du calendrier.
“Les grimpeurs de l’équipe, eux, n’ont jamais pu offrir leur pleine mesure dans les grands rendez-vous.”… Gaudu, quand même un peu, non ?… ;)
Comme beaucoup des lecteurs (vu la moyenne), je leur ai mis 14. La saison de Démare, la Vuelta de Gaudu et le podium de Pinot sur le Dauphiné viennent largement relever des performances plus que moyenne sur le Tour et les classiques (à part Madouas)
a peu pres aussi mon évaluation, mais il faut tout de meme bien préciser que la chute au tour le 1er jour de Pinot et Gaudu a tout change, sans cette chute, la note aurai peut etre été bien meilleure
Comment savoir ? Pinot aurait pu faire le Tour en second rideau, et Gaudu arriver en Espagne avec moins de fraîcheur…
Le podium de Pinot, je le voit plus comme un échec qu’autre chose. Quand tu es second d’une course que le premier abandonne, que tu deviens premier alors qu’une étape de montagne se dessine, que tu es grimpeur, finir second est clairement un échec. On pouvait clairement espérer plus de lui. Il a déjà fait podium du Tour de Suisse, du Tour de Romandie il y a bien des années et à 30 ans, il n’a encore jamais gagné une course à étape WT.
Cette note me parait appropriée. Ce n’est pas tant la chute de Pinot sur le Tour qui me tarabuste , car la malchance, même si elle touche souvent ce coureur,a frappé beaucoup de monde cette année, que ce loupé pour moi incompréhensible du Dauphiné. On parle souvent d’alignement des planètes, dans ce Dauphiné elles étaient alignées du fait de la malchance des autres, pour une fois et malgré cela, touché coulé au dernier moment ! Et cette victoire manquée à un classement général de grande course à étape aurait donné encore plus de lustre au bon bilan de l’équipe.
D´un autre coté ce loupé du Dauphiné à illustré une faiblesse de l´equipe sur l´etape clée. Il en aurait été tout autrement avec un bon grimpeur en forme et présent pour faire le travail du jour. Je comprend l´énervement de Pinot quand il constate que son equipe n´est pas à la hauteur avec en prime le Tour qui approche: solitude et frustration ..
Faiblesse de l’équipe ET du leader. Sur sa forme du moment, Pinot aurait du être en mesure de suivre les attaques de Lopez et Martinez. Je pense surtout qu’il a paniqué quand il a appris qu’il se retrouvait en tête du Dauphiné à une étape de l’arrivée. Je ne suis pas loin de penser que c’est aussi un événement similaire qui lui a fait rater le Tour 2019 et le Giro 2018. Force est de constater qu’à chaque fois que Pinot est en passe de faire une grosse perf, il s’écroule. Va-t-il se reprendre ? Autant l’image du Pinot en larmes de 2019 avait ému, autant si ça se répète chaque année, à un moment, même les médias les plus chauvins vont finir par se lasser.
Pour le reste, l’équipe peut dire merci à Demare, mais le souci du gars qui concentre les victoires dans une équipe, lorsqu’il ne gagne plus, c’est la catastrophe. Cf la Movistar avec Valverde.
Je suis d’accord et pour Gaudu, je ne crois pas qu’il puisse gagné un des 3 grands tours par contre de nombreuses étapes, oui. Je pense que ce soit Pinot, Gaudu et même Bardet, qu’ils arrêtent de courir après le classement général et ils claqueront de nombreuses et belles etapes. Mais ils ne sont que les “salariés” d’une équipe et ne font peut être pas ce qu’ils aimeraient faire.
Sunweb à 10 ?? Avec trois victoires sur le Tour, deux coureurs sur le podium du Giro, victoire à la Flèche Wallonne, deux victoires sur Paris-Nice, victoire sur Paris-Tour… Qu’ont fait Bora, Movistar, Cofidis pour avoir de meilleurs notes ? Je n’aurai pas aimé être noté aussi sévèrement durant mes études ! Même la tenue Sunweb est plus belle que celles de Movistar et Cofidis.
Ce sont les notes de 2019, à titre de comparaison ;-)
Je pense qu’en 2020 ils auront une bien meilleure note…A l’inverse de Movistar…
Quand je lis les notes, je ne peux me soustraire à l’idée qu’il doit y avoir, inconsciemment, un excès de chauvinisme là-dessous. Même si une note reste subjective, je constate qu’entre le 13,4 et un 14 mentionné, on est dans la démesure. Certes, la Groupama réalise une belle saison grâce à Démarre mais, elle se loupe totalement sur son objectif numéro 1 : Le Tour (sans doute l’une des pires équipes de l’édition 2020). Un point dont il faut tenir compte et si Démare compte nombreux succès dont 4 en WT qu’il doit aussi à une concurrence famélique. Félicitations à Arnaud et David pour le succès mais si on devait tenir la comparaison avec un 14/20, quelle serait la note de la Jumbo ? Pour rappel, 1 GT avec maillot vert et 4 victoires d’étapes pour la Vuelta et 3 sur le Tour avec une seconde place au général. 2 monuments sur les 4 courus cette année et 2 secondes places sur les 2 autres. FDJ n’a même pas atteint un top 10 sur une seule de ces courses. Hormis Milan-Turin, ils ont du réaliser au mieux un podium sur toutes les autres classiques de la saison. Et quelle serait… Lire la suite »
Il me semble que l’intérêt de cet exercice de notation est d’aller au-delà des statistiques et du nombre de victoires, en tentant de balancer les résultats bruts avec la qualité de l’effectif et les attentes autour des principaux leaders en début de saison. Et de ce point de vue, il n’y a pas photo : Roglic-Dumoulin-Kruijswijk-Kuss-Van Aert-Groenewegen, c’est un voire deux crans au-dessus de Pinot-Gaudu-Démare, sans leur faire offense. On ne peux donc pas noter les deux équipes de la même manière. Après, on ne peut nier que Jumbo a fait une excellente saison, tandis que la Groupama a fait une bonne saison seulement, entachée par un échec sur le Tour. Il me semble que la notation reflète ce jugement. Il y a bien sûr une part de subjectivité là-dedans, mais je ne pense pas qu’on doive l’attribuer à un quelconque chauvinisme de la part de la rédaction.
Encore heureux que l’armada de la Jumbo-visma ne soit pas noté pareil que la FdJ…
Au final Gaudu et Démare ont largement répondu aux attentes, et Pinot, décevant, fini quand même avec un podium sur le Dauphiné. Donc sur les trois chefs de file de l’équipe, deux ont réussi leur saison, ça vaut bien un 13 ou un 14. Démare fait même sa meilleure saison depuis longtemps, et peut largement prétendre au titre de sprinteur de l’année…
Même si on s’attendait à une grande saison de l’armada Jumbo, ils ont été un cran au dessus au niveau des classiques de par leurs résultats et leur poids sur la course, ils ont assumé leur statut et bien +. Ma réflexion prévaut surtout pour les formations Sunweb et UAE Pour moi hormis le Giro où Démare assure son statut et récupère le maillot Cyclamen avec 4 victoires ce qui est grand et le fait que Gaudu double la mise sur la Vuelta (on pouvait quand même s’attendre à ce qu’il gagne une étape et possédait le niveau pour faire top 10), il n’y a rien à pointer (2 ème du Dauphiné après les abandons de Roglic et Bernal, bon résultat mais rien d’exceptionnel si ce n’est qu’il perd quand même le maillot à la régulière) Ca ne suffit pas à oublier leur quasi absence totale sur les classiques (on ne les attendait pas spécialement pour jouer la gagne souvent mais quand même. Ils auraient été absents que cela n’aurait pas changé grand chose. Et surtout, il ne faut pas oublier leur Tour catastrophique. Peut-être pas le niveau de Jumbo au niveau de l’effectif mais un très bel effectif quand… Lire la suite »
J’admets avoir du mal à comprendre comment on peut estimer que la Goupama-FDJ a un effectif égal à celui de Ineos… Léquipe anglaise comptait quand même 4 vainqueurs de grand tours dans ses rangs ( et qui n’ont pas acccompli ces perfs 10 ans auparavant), le champion du monde en titre du chrono et celui qui lui a logiquement succédé cette année plus des cracks comme Kwiatkowski ou Sivakov qui se sont mis au service du collectif. Chez la FDJ, seul Démare peut prétendre à un statut équivalent, dans un registre différent. Malgré tout leur talent, Pinot, Gaudu et Kung n’ont jamais obtenu des résultats similaires.
Je ne parle même pas des équipiers parce qu’il y a deux classes d’écart.
@Flo : tout depend sur quelle base on evalue! si c’est sur les resultats, ca existe deja, il suffit de prendre le classement UCI par équipe.
Plus interessant à mon sens est d’évaluer les performances d’une equipe par rapport à son potentiel. Et sur ce critère effectivement Ineos, avec surement le plus haut budget, c’est pas terrible !
Je suis plutôt d’accord avec vous, je comparais seulement les deux effectifs et effectivement au vu du nombre impressionnant de grands coureurs qui composent cette équipe, le bilan final n’est pas si reluisant que ça.Il est juste sauvé pa un jeune que personne n’attendait à ce niveau.
Je parlais au départ du Tour, le collectif Groupama FDJ autour de Pinot n’avait pas grand chose à envier à celui qui entourait Pinot. Bernal y est arrivé blessé au dos et avait dû abandonner le Giro, Carapaz avait été contraint de revoir son programme établi pour avoir son pic lors du Giro et non pour le Tour.
L’équipe FDJ sur le Tour : Pinot
Madouas
Molard
Küng
Gaudu
Bonnet
Ladagnous
Reichenbach
L’équipe Ineos sur le Tour : Bernal
Amador
Carapaz
Castroviejo
Kwiatowski
Rowe
Sivakov
Van Baarle
On a d’un côté la meilleure équipe possible pour la FdJ, donc un sacrifice important sur ses chances sur d’autres courses.
De l’autre, on a une Ineos amputée de Froome, Thomas, TGH, Ganna, Dennis… D’où les résultats d’Ineos sur les autres courses…
Bernal n’avait pas dû abandonner le Giro, il était prévu qu’il fasse le Tour depuis le début. Comme Pinot, il arrive blessé, et comme Pinot, il ne fait rien de bon. Par contre Carapaz>Gaudu, Amador>Reichenbach, Kwiatowski>>>Madouas, Siviakov>Molard, Rowe=Kung (comme équipier sur le plat), et comparer Bonnet-Ladagnous à Castroviejo-Van Baarle serait trop cruel. Bref, l’équipe B’ d’Ineos est supérieure à la A++ de la FdJ . Ensuite Gaudu se blesse, Pinot se blesse et la FdJ devient une équipe niveau pro conti. Sérieusement, qui à part Gaudu, Pinot et Kung aurait la moindre chance d’être dans la sélection Ineos du Tour ?
PArdon .. Bernal avait du abandonner le Dauphiné avant le Tour. Confusion dans mon
raisonnement
Ils pouvaient difficilement être présents sur les classiques dans la mesure où Démare était sur le Giro qui avait lieu en même temps.
Quand à penser que l’effectif de la FdJ est du niveau de celui d’Ineos, c’est juste risible :
Pinot=Bernal
Carapaz>Gaudu
Dennis=Kung
Kwiatkovsky>Madouas
Siviakov, Hart, Froome, Thomas >>>>> Reichenbach et Molard.
Bernal, Carapaz, Thomas, Froome, Kwiatkovsky et Dennis pourraient tous prétendre à une place de leader à la FdJ. Par contraste, seuls Pinot et Démare pourraient en prétendre autant dans l’autre sens…
Le seul coureur de la FdJ qui est meilleur que son équivalent chez Ineos c’est Démare. Sinon c’est au mieux égal, au pire bien inférieur à ce qu’on trouve chez les anglais.
“Fdj Niveau égal à celui de Ineos” et il y’a des gens qui prennent la peine de répondre à ce guignol ?? Laissez le déblatérer dans le vide..
Si tu avais pris la peine de lire les commentaires du guignol autrement qu’entre les lignes, tu aurais pu y lire que je parlais de l’effectif présent au départ du Tour. A savoir Pinot (qui avait été l’égal de Bernal en 2019 jusqu’à ses problèmes dans les alpes) et qui semblait un petit cran au dessus vu que Bernal avait du abandonner et arrivait sur le Tour dans l’inconnue et avec un mal de dos. Carapaz avait du revoir ses plans et devait sûrement être au niveau de Gaudu (quand même 13ème du Tour 2019 dans le rôle d’un équipier). Pour le reste, il y a vraiment peu de différence pour moi au départ et j’irai même jusqu’à dire qu’il devait y avoir une meilleure cohésion au sein du groupe FDJ par rapport à à Ineos (dans le doute quand à la suprématie Jumbo) il fallait envisager et rouler autrement que ce qu’ils ont toujours fait. Sur l’ensemble d’une saison, il est clair que la qualité du noyau est incomparable mais voilà au Tour et dans son style où on ne va pas chercher à défendre le maillot mais plutôt ouvrir la course et récupérer le maillot sur le tard,… Lire la suite »
Je ne veux pas vous spoiler le bilan Jumbo-Visma, mais en effet, ils ont une bonne note. Avec un 13,4 donné à Groupama-FDJ, il y a encore de la marge pour les équipes qui ont mieux réussi leur saison. Comme dit par d’autres, tout dépend de l’effectif et des ambitions du début d’année. Pour Groupama-FDJ, il y a un gros échec sur le Tour, mais le reste est de très bonne facture. Quel est donc l’impact de l’échec du Tour sur la note finale ? C’est là qu’on juge. Quand vous donnez les arguments de Jumbo-Visma, évidemment qu’ils ont davantage de victoires, et certaines très prestigieuses. Mais ils ont un effectif qui peut presque leur permettre de gagner les trois grands Tours, ce qui forcément nous demande une notation différente. Il y a aussi un échec sur le Tour pour Jumbo-Visma, et un grand Tour à la fin de la saison semble être le minimum. Je ne parle ici que des grands Tours, parce que bien sûr la victoire de Roglic à Liège est autrement plus positive, car moins attendue. Bref, rendez-vous de quelques semaines pour le bilan de Jumbo-Visma, il sera l’heure de débattre de tout ça si vous… Lire la suite »
En complément à ce qui a été dit par Robin, la saison 2020 est plus difficile à noter que les autres. Le calendrier compact au sein duquel beaucoup de courses n’ont pas pu se dérouler fausse les perspectives. En effet, la FDJ n’a pas un bilan très flatteur sur les classiques, mais elle n’a pas aligné l’équipe qu’elle aurait dû présenter si jamais la saison s’était passée comme prévue à l’exception peut-être de Milan-Sanremo. Si on s’en tient uniquement au plan comptable, les 3/4 des équipes notées ont fait “moins bien” que la saison d’avant, donc il s’agit de discerner là où les circonstances peuvent être atténuantes et là où c’est une nette contre-performance.