Marc Madiot a aligné sur le Tour de Catalogne une équipe amputée de ses deux leaders, Pinot et Démare. Et compte tenu du plateau, on n’attendait pas monts et merveilles de la FDJ. Pourtant, la formation au trèfle a brillé tout au long de cette semaine à travers trois coureurs, sur trois terrains différents. Ce qui témoigne d’une densité toujours plus forte au sein de l’équipe française.

Cimolai annonce la couleur

Que rêver de mieux pour une entrée en matière ? A Calella, tout le monde s’attendait à un duel entre Nacer Bouhanni et André Greipel. Emmené à merveille par un train inhabituel, c’est finalement Davide Cimolai qui l’a emporté devant l’ancien pensionnaire de la FDJ. Une demi-surprise car l’Italien s’était également imposé l’an passé sur les routes catalanes et il y a deux ans, dans une étape de Paris-Nice. Libéré de son rôle dans le train d’Arnaud Démare, l’ancien Lampre a réalisé une semaine pleine puisqu’il a terminé deuxième de la 4e étape avant d’abandonner, pour mieux laisser la place à un autre homme, le champion de France Arthur Vichot.

On pouvait pourtant trouver ce dernier effacé ces dernières années. Après des saisons 2013 et 2014 très prometteuses, le pote de Pinot a vécu une vraie galère en 2015, avant de retrouver des sensations l’an passé. Pour autant, son manque de résultats sur les épreuves World Tour a pu être regrettable, son titre de champion de France cachant des résultats en demi-teinte. Avec deux podiums lors des deux dernières étapes, notamment celle de Barcelone où il a su suivre le rythme fou pour terminer avec un groupe de seize costauds, Vichot trouve à l’approche des ardennaises une forme qui fait plaisir à voir.

Un chrono par équipes lourd de sens

L’équipe FDJ se montre de plus en plus forte dans l’exercice chronométré. Quand Thibaut Pinot s’aligne sur un objectif, il possède aujourd’hui une vraie garde rapprochée, performante sur les chronos de ce type. En revanche, une telle performance sur l’exercice proposé en Catalogne, sur 41 kilomètres, était inattendue. Les hommes de Thierry Bricaud et Yvon Madiot ont terminé à la sixième place, laissant derrière eux des équipes sur le papier supérieures. Et c’est là tout l’exploit de la FDJ dans cet exercice depuis quelque temps. Cette faculté par le collectif à devancer des équipes possédant une somme d’individualités a priori plus forte.

C’est ici que l’on prend conscience du travail titanesque qui a été fait en amont. Il est également impressionnant de voir la vitesse à laquelle les coureurs qui n’étaient pas chez FDJ l’an passé s’insèrent dans ce dispositif. On entend souvent que la force d’une équipe et son homogénéité se jugent sur les chronos par équipes, celui en Catalogne a prouvé que la qualité de l’équipe au trèfle ne se résumait pas aux coureurs autour de Pinot.

Gaudu se révèle

On savait le talent de David Gaudu précoce. Une victoire sur le Tour de l’Avenir n’est jamais anodine. Mais on connaît aussi la frontière qu’il existe entre les rangs amateurs et le World Tour. Sa montée vers La Molina, ponctuée en 36e position à 1’37” de Valverde, l’a situé d’emblée où on l’attendait. Le lendemain, il s’est payé le luxe de répondre à une attaque de Soler au sommet de la dernière ascension et de se retrouver dans la descente en compagnie de Froome et Valverde avant que ce groupe ne se fasse rejoindre, venant confirmer ses promesses. Mais le meilleur est arrivé vers Lo Port.

Cette arrivée inédite proposait les plus forts pourcentages de la semaine. Alors que le Team Sky menait son habituel train dans les premiers kilomètres, qui retrouvait-on dans la roue si convoitée de Froome ? Un David Gaudu sans complexe. Au moment où Trek a accéléré le rythme, le jeune grimpeur s’est retrouvé avec Froome, Contador, Valverde, Yates et Soler tandis que les autres ne parvenaient pas à suivre le rythme. Et le Breton a finalement pris une incroyable 7e place au sommet. Peu attendue, la FDJ a été une des équipes les plus en verve pendant cette semaine catalane. Le symbole d’une formation de plus en plus forte dont les forces vives n’ont pas encore atteint l’âge de la maturité. C’est dire.

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