Avec la bénédiction du patron. Marc Soler, 22 ans, a remporté l’étape reine de la Route du Sud devant son leader Nairo Quintana, qui lui avait donné l’autorisation d’y aller seul. Cette première victoire de l’Espagnol chez les pros, moins d’un an après son succès sur le Tour de l’Avenir, en appelle probablement d’autres. Tout un pays espère en tout cas avoir que la pépite deviendra un cador.
Le futur d’une nation
Marc Soler rêve d’une carrière à la Miguel Indurain, lui aussi vainqueur du Tour de l’Avenir, en 1986. Et il n’y a là rien de fou. Le directeur sportif de l’équipe espagnole, Pascual Momparler, compare sans retenue son protégé à un ancien vainqueur du Tour. « Soler est comme Wiggins » osait-il après l’exploit de Soler sur les routes françaises. Car, comme le Britannique, il aime les montées régulières sur des pentes pas trop abruptes. Une sorte de rouleau compresseur, également à l’aise contre-la-montre bien qu’il doive encore progresser dans ce registre. Disputant sa deuxième saison chez Movistar, c’est bien pour son potentiel en montagne qu’il fut recruté fin 2014. Un talent qui semble assez rare sur le territoire ibérique depuis plusieurs années. Les vieillissants Valverde et Rodriguez, proches de la sortie, devancent encore la nouvelle génération qui a bien du mal à percer. Soler pourrait alors être l’héritier. Le principal intéressé ne cache d’ailleurs pas ses ambitions sur les courses de trois semaines : « J’aimerais devenir un coureur de grands tours. Je pense qu’une course de cinq jours n’est pas assez longue pour moi. »
Celui qui a débuté le cyclisme à l’âge de 13 ans, dans un club local en Catalogne, voit avant tout son sport comme un pur plaisir. « J’aime cette sensation de liberté que donne le vélo. » Mais longtemps, il est resté loin des sommets, avant le déclic, intervenu ces dernières années. En 2014, déjà sur le Tour de l’Avenir, il termine à une décevante 52e place. Il se rend compte qu’il doit revoir sa façon de courir. « Je savais qu’il avait le potentiel, mais il attaquait au mauvais moment, prenait de mauvaises décisions », note Momparler. Un problème pris à bras le corps par Soler, qui s’est ressaisi. Un an plus tard, l’épreuve est devenue sienne. Sur le podium des trois étapes les plus dures de la semaine, il s’est offert un maillot jaune qui symbolisait un nouveau départ.
Une victoire et des promesses
Près d’un an après cet épisode, Soler a ce week-end franchi une marche supplémentaire dans cette ascension vers le plus haut niveau qui lui semble promis. Sur une étape des plus exigeantes, dans un climat hivernal que nous réserve ce mois de juin, il a lâché tout le monde dans les derniers kilomètres, avec l’autorisation de son patron colombien. « Il m’a dit qu’il voulait aller devant, et je lui ai dis qu’il pouvait attaquer », a raconté Nairo Quintana après la course. L’Espagnol était pourtant loin de sa forme optimale. Il y a un peu plus d’une semaine, sur le Dauphiné, celui qui n’est que très peu habitué au niveau World Tour a terminé à une anecdotique 79ème place au général, signe des progrès qu’il doit encore réaliser. « J’ai vraiment eu de meilleures jambes ce week-end à la Route du Sud », assurait-il. Et ça s’est vu. Le Catalan s’était même positionné dans l’échappée du jour avant de travailler pour Quintana dans la dernière ascension.
Cette étape apparaît alors comme le symbole de sa supériorité. On ne le verra pas sur le Tour cet été, mais peut-être pourra-t-il participer à la Vuelta fin août. Une éventuelle découverte qui pourrait être pleine de surprises. En attendant il poursuit son apprentissage au sein d’une des meilleures équipes du peloton. Il doit encore trouver plus de régularité en montagne et surtout au niveau World Tour. Sur le Tour de Catalogne et le Dauphiné il est passé inaperçu, au contraire d’un Miguel Angel Lopez en pleine forme sur le dernier Tour de Suisse. Mais de la même génération que le Colombien, qui possède un parcours proche du sien, il a un bel exemple à suivre. En revanche, il va aussi devoir faire avec une pression toujours plus présente. Car c’est toute l’Espagne du vélo qui attend après lui.
Je trouve Enric Mas bien plus prometteur que Soler. Ensuite on peut citer les coureurs de la Willer Southeast : Cristian Rodriguez (qui devrait faire le Tour de l’Avenir) et Julen Amezqueta qui viennent de faire le Giro.
Après, il y a les jeunes de la Lizarte (je pense à Marcos Jurado, Jaime Castrillo, Oscar Rodriguez ou Sergio Samitier) voir ceux de la Fundacion Euskadi (Ibai Azurmendi par exemple mais encore bien jeune).
Ensuite chez Caja Rural, on va avoir en 2017 Jon Irisarri (coureur qui sait tout faire et le meilleur basque probablement).
Enfin, on peut voir que les espagnols mettent un peu de temps à se montrer : Soler cette année chez les pros et Antonio Pedrero et Javier Arcas, invisibles depuis le début de la saison mais qui ont pointé le “bout de leur nez” au Dauphiné et Tour de Suisse.
On peut citer Jaime Roson, pur grimpeur lui.
À voir dans le futur, mais, même si on a l’impression que l’Espagne [ou l’Italie] où une mauvaise génération de jeunes, c’est pas forcément vrai.
Petite erreur de ma part : Jorge Arcas au lieu de Javier. *
Et je pense à d’autres coureurs que je n’ai pas cité comme Xuban Errazquin ou Fernando Barcelo (blessé depuis le début de la saison, par contre).
Pardon pour le nombre de réponses !
Perso, je pense que le plus grand potentiel en Espagne, c’est Ivan Garcia avec un profil type Alaphilippe. Sinon les coureurs que tu cites ont les moyens de devenir des bons coureurs mais ne paraissent pas exceptionnels.
Soler me fait penser à Ruben Fernandez avec sa victoire dans le Tour de l’avenir à la surprise générale puis ces performances irrégulières chez les pros. C’est vrai qu’il a de bonnes capacités mais de là à en faire un possible vainqueur de GT, la marche est très haute …