La carrière d’Esteban Chaves, 29 ans, n’a jamais été un long fleuve tranquille. C’est même une succession de galères, entrecoupées d’une année folle, en 2016, où le Colombien remportait le Tour de Lombardie et décrochait deux podiums sur le Giro et la Vuelta. Il y a un an, il avait connu une courte embellie, sur les routes italiennes. Il va y revenir, avec l’espoir de pouvoir enfin tourner la page.
L’enfer de la mononucléose
Il y a un an, le Giro d’Esteban Chaves sonnait comme un grand résumé de sa carrière. Un début prometteur, où il ne perdait pas de temps dans la plaine, puis un coup d’éclat au sommet de l’Etna, qui le propulsait deuxième du classement général au bout de neuf jours de course. Sauf que tout a déraillé d’un coup. Une défaillance, sur le moment inexpliquée, ruine ses ambitions. On apprendra quelques semaines plus tard qu’une mononucléose a été diagnostiquée au grimpeur colombien, qui ne disputera plus une seule course de l’année. Un coup sur la tête, cinq ans après une chute au Trofeo Laigueglia qui avait failli mettre un terme à sa carrière. Chaves, finalement, aura donc tout connu en Italie : ses pires désillusions comme ses plus grands accomplissements, sa victoire sur le Tour de Lombardie et sa deuxième place sur le Giro notamment.
Mais la mononucléose est un sacerdoce. Un virus long à éradiquer. Une menace qui pèse pendant de nombreux mois. En début d’année, neuf mois après une fin de Giro cauchemardesque, il est revenu à la compétition, en Espagne. Non sans peur. « J’étais super excité de courir de nouveau, mais aussi nerveux, reconnaissait-il auprès de Cycling Weekly. Je ne vais pas mentir, j’étais paniqué à certains moments. (…) Ce qu’il s’est passé l’an dernier, je ne pouvais pas le contrôler. Quand je suis finalement revenu à l’entraînement puis à la compétition, quelque part dans ma tête, j’avais peur que cela revienne. » Le programme d’Esteban Chaves était malgré tout aménagé. Chez Mitchelton-Scott, on ne voulait pas prendre de risque et on lui a fait alterner des semaines de vélo et des semaines de repos complet. Jusqu’à prendre la décision : le Colombien est suffisamment remis pour prendre le départ du prochain Tour d’Italie. Il n’y sera « que » équipier de Simon Yates, mais c’est déjà un grand pas.
La main toujours tendue de Mitchelton-Scott
L’occasion de repartir du bon pied. Tirer un trait sur deux saisons blanches, sur un Tour de France 2017 traversé comme un fantôme, après avoir appris le décès de sa physiothérapeute, dont il était très proche. Rien n’a jamais été épargné à Esteban Chaves, dans sa carrière comme dans sa vie personnelle. Mais aucune des étapes difficiles qu’il a eu à surmonter, jusqu’à présent, n’est parvenue à le faire arrêter. Le sourire n’a quasiment jamais quitté sa gueule d’ange. Il fallait le voir, en juillet 2017, discuter pendant des heures avec certains journalistes, pendant une journée de repos. Heureux, sans doute, que tout le monde ne l’oublie pas complètement. Et persuadé, surtout, qu’il allait revenir à son meilleur niveau. Ça ne s’est pas fait comme il aurait voulu, parce que la saison qui a suivi a été la pire de toutes, mais le Colombien, aujourd’hui encore, est d’un optimisme hallucinant.
« Nous sommes toujours revenus et nous l’avons fait avec force, disait-il cet hiver à Ciclo 21, en parlant de lui et de l’équipe Mitchelton-Scott, où il est maintenant depuis 2014. Espérons que ce retour sera aussi enrichissant. Il faut sourire, toujours aller de l’avant. La vie ne consiste pas à s’asseoir, à pleurer et à voir passer les opportunités. Il faut les trouver et les créer. » Chaves n’a jamais eu pour habitude d’attendre que tout lui arrive par magie. Habitué à ne compter que sur lui-même, ce qui n’empêche pas, par moments, de saisir une main tendue. Celle de son équipe, et de son manager Matthew White, est précieuse. Jamais elle n’a laissé tomber sa pépite. Au contraire. L’idée a toujours été d’aider Chaves à se relever. En espérant qu’il revienne plus fort encore.
Il est vrai qu’il est aujourd’hui totalement éclipsé par ses compatriotes Bernal, Lopez, ou encore Martinez.
Espérons son retour. A propos de retour,Betancur, lui, a l’air d’entamer une seconde carrière.
pour Bétancur , je me suis passé la même reflexion; Peut être un super Giro pour lui, surtout si Valverde n’est pas là. Mais il lui faudra courir pour Landa.
Mon coureur préféré, toujours le sourire, j’espère tellement une “renaissance” sur ce Giro.
Amador par contre a l’air
de plafonner depuis un moment