Il y a comme l’impression que l’on est en train de passer à côté d’un nouveau duel épique entre Alberto Contador et Christopher Froome. Déjà relégué à plus de trois minutes du maillot rouge, l’Espagnol n’est quasiment plus une menace. Il donne pourtant l’impression d’avoir le niveau pour titiller le Britannique.

Y croire, toujours

« Tu ne sais jamais avec un virus si c’est quelque chose qui va te poser problème un ou plusieurs jours », détaillait Alberto Contador il y a quelques jours. Le Madrilène, au moment d’expliquer qu’il avait été victime de maux d’estomac lundi, lorsqu’il a perdu près de trois minutes sur l’étape andorrane, paraissait un peu inquiet. Mais il a dû se rassurer ces deux derniers jours, virevoltant dans le mur final vers l’Ermitage de Santa Lucia hier puis dans l’ultime bosse du parcours ce jeudi, malheureusement pour lui placée trop loin de l’arrivée pour faire des écarts. « Je me sentais largement mieux que lundi, reconnaissait le Pistolero après l’arrivée au sommet de mercredi. Mais je ne veux pas être trop euphorique. C’était une montée très courte, explosive, les longues ascensions arriveront en deuxième semaine. » Comme souvent Contador se veut prudent dans les mots, beaucoup moins sur le vélo.

Sur le plan comptable, les deux dernières étapes n’ont pas permis à l’Espagnol de reprendre du temps à Christopher Froome. Mais d’autres lui en ont concédé et l’impression visuelle a réinséré le leader de l’équipe Trek dans la bataille entre cadors. Alors le général, pourquoi ne pas continuer à y penser ? « Ce n’est pas comme si Alberto avait perdu 15 minutes », soupire avec un brin d’espoir Dirk Demol, son directeur sportif, à Cyclingnews. « Quiconque a vu les images de la télé dans l’étape d’Andorre sait que ce n’était pas mon niveau habituel », renchérissait le Pistolero, tout en assurant ne pas vouloir être trop optimiste quant à ses chances au général. La façon dont il a pris la course en main, aujourd’hui vers Sagunt, montre en tout cas qu’il n’a pas abdiqué. Logique, quand on parle d’Alberto Contador. Mais cet acharnement paraît moins illusoire qu’il n’a pu l’être ces dernières années sur le Tour notamment.

Un début de remontada ?

A l’orgueil, Contador a déjà repris du temps au fébrile De la Cruz et au malchanceux Van Garderen. C’est déjà ça. Son duel avec Chris Froome avait été épique il y a de ça trois ans, sur la Vuelta. On n’aura sans doute pas droit à un remake cette année, une flopée de favoris étant bien mieux placés que le Madrilène pour mettre en difficulté l’actuel leader. Mais pour celui qui fait sa tournée d’adieux, que Peter Stetina n’a pas hésité à comparer à ce qu’a pu être le dernier match de Michael Jordan aux Etats-Unis, aucun défi n’est trop grand. Quelles que soient les circonstances, Alberto Contador va poursuivre dans cette voie. Parce qu’il n’y a que de cette façon qu’il aime courir, et que c’est comme ça qu’il marquera de son empreinte sa dernière course en tant que coureur professionnel. Un comportement digne du dossard numéro un qu’il porte pour son jubilé.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.