Il n’attendait que ça depuis des mois, c’est désormais officiel. Nacer Bouhanni sera coureur d’Arkéa-Samsic la saison prochaine et il va pouvoir passer à autre chose, après trois années catastrophiques chez Cofidis, plombées par ses relations avec Cédric Vasseur. La fin d’une période sombre, avant, peut-être, la lumière.
Curiosité médiatique
Il faut avoir touché le fond pour se relever, et Nacer Bouhanni semble y être. Les débuts, chez Cofidis, n’avaient pas été parfaits, loin de là. Il y avait à redire. Mais Nacer Bouhanni était un sprinteur craint dans le peloton, capable de jouer la gagne sur Milan-Sanremo et même sur les étapes du Tour. Puis est arrivé Cédric Vasseur. Le début de la fin. Sans que l’on sache ce qui a déclenché tout ce marasme, les relations entre le sprinteur tricolore et le nouveau manager des Nordistes ont été, dès le départ, très envenimées. L’ancien champion de France est rapidement devenu l’ombre de lui-même, invitant tous les observateurs à se pencher sur son cas. Qu’est-ce qui clochait donc chez Cofidis ? Personne n’a jamais vraiment su, mais il était évident que l’aventure entre les deux parties devait se terminer. Finalement, Bouhanni sera resté deux années de plus, jusqu’au bout de son contrat, pour connaître chaque fois un exercice pire que le précédent.
Celui qui se termine est de loin le plus mauvais de la carrière du Vosgien. Pas une seule victoire de l’année, il n’avait jamais connu ça depuis son passage chez les professionnels en 2011. Qu’elles semblent loin, les années où le bonhomme ramenait plus de dix bouquets par an, à la FDJ. Il n’y a plus que les liserés bleu-blanc-rouge sur le col et les manches de Nacer Bouhanni qui nous rappellent le sprinteur qu’il a été, mais qu’il n’est plus depuis longtemps. Au fil des mois, on a cru que les relations avec Cédric Vasseur s’apaisaient, que si les deux hommes ne deviendraient jamais les meilleurs amis du monde, ils étaient capables d’unir leurs forces pour tirer Cofidis vers le haut. Ça n’a jamais été le cas. Comme si le lien avait été cassé dès le début, sans pouvoir être réparé. Le « cas Bouhanni » est alors devenu une curiosité médiatique, où les déclarations dans la presse devenaient plus intéressantes que les courses.
Repartir de zéro, seul ou presque
Vasseur a taclé, fort, plusieurs fois. Il a regretté, parfois. Bouhanni a répondu de différentes manières. En faisant le dos rond, au début, puis en vidant son sac, à la fin. Le Français a parlé d’humiliation, d’enfer, de cauchemar. Lui qui avait décroché le plus gros salaire du cyclisme français de l’époque en signant chez Cofidis n’était plus qu’un sprinteur à la recherche d’un nouveau défi, ces derniers mois. Il a choisi Arkéa-Samsic plutôt que l’étranger, sans que l’on connaisse véritablement la teneur des offres à sa disposition. C’est un nouveau départ, dans une équipe qui compte sur lui mais qui a d’autres leaders, Quintana et Barguil en tête. La situation n’aura rien à voir avec l’arrivée de Bouhanni en héros, il y a cinq ans chez Cofidis. Sa garde rapprochée, que ce soit ses coéquipiers dans le sprint ou son entraîneur, Jacques Decrion, ne sont pas non plus de la partie. Un mal nécessaire pour repartir de zéro et mettre derrière lui les dernières saisons.
Nacer Bouhanni n’a toujours que 29 ans. Pendant qu’il a galéré, son rival de l’époque FDJ, Arnaud Démare, a gagné Milan-Sanremo et deux étapes du Tour de France. C’est tout ce dont rêve le Vosgien et il va de nouveau pouvoir courir après, au sortir de deux saisons où il a souvent été privé de ces grands rendez-vous. Le bout du tunnel est tout proche, la première victoire sous ses nouvelles couleurs pourrait tout débloquer aussi rapidement que tout s’était enrayé. « C’est toute ma vie le vélo », soulignait Bouhanni dans une vidéo de présentation, ce mercredi, au moment de l’officialisation de son transfert. Il n’y a plus qu’à le montrer. Prouver à tous qu’il est un sprinteur à terre, mais pas mort, en se rappelant qu’à une époque pas si lointaine, lorsqu’il ne courrait pas avec un maillot rouge, il était celui que l’on surveillait dans les arrivées.
Esperons la renaissance de ce coureur qui promettait tant à ses débuts et qu’il donne aussi enfin à l’équipe bretonne un sprinteur à la hauteur de ses ambitions
J’aimerais que Nacer Bouhanni regagne un jour en World Tour. Mais au fond de moi je n’y crois pas.
Parce qu’il est très difficile de retrouver un niveau perdu.
Parce qu’un sprinteur décline plus tôt, et qu’une voire deux générations sont arrivées depuis, et brillent au plus haut niveau.
Et surtout parce que, au-delà de ses relations calamiteuses avec Vasseur, c’est surtout sa commotion cérébrale au Tour du Yorkshire qui est un tournant dans sa carrière. Depuis son retour, il est fébrile dans les arrivées massives. Et ce gros problème, ce n’est pas son transfert qui lui permettra de le surmonter.
effectivement regagner en wolrd tour est peu probable mais pas impossible non plus. Par contre, je pense qu’il peut regagner pas mal de courses au niveau en dessous
allez Nacer courage!
Jaja avait su intelligement évoluer en bon grimpeur avec l´enorme succes que ca à donné.
Bouhanni reste un gabari bien léger pour un « top » sprinteur; gros inconvénient au temps de la spécialisation à outrance; ca frotte quasi systématiquement; ses chutes récurentes illustrent mieux que des mots cet enorme handicap face aux poids lourds de l´exercice. Bon courage ..
intelligement il a dit mdrr
donne un peu de potion magique a bouhanni tkt pas qu’il va volé a Mende aussi.
C’est vrai en tout cas que ses deux premières saisons (2015/2016) furent bien meilleures que les trois suivantes (surtout celle-ci, d’ailleurs, parce qu’en 2017 et 2018 il a quand même gagné, avec quelques belles perfs dans le lot : une étape sur le Tour d’Espagne en 2018, l’UCI Europe Tour et une étape du Tour de Catalogne en 2017 + 3 Top 10 sur des classiques WT – MSR, la Bretagne Classic et l’EuroEyes Cyclassic)
On en parlera du mercato de la FDJ ? Bon, des jeunes c’est très bien, mais (une surprise Guglielmi ?) je n’en vois aucun capable d’aider Pinot en haute-montagne… Je pense qu’un grimpeur ou rouleur-grimpeur de plus pour accompagner Pinot aurait été utile et sécurisant aussi pour le coureur. Parce qu’on l’a vu sur le Tour, Molard c’est quand même très limite et Reichenbach n’a pas l’air aussi fringant que les deux précédentes saisons. Idem sut les pavés pour Küng et Démare…
Je pense que les Delage/Bonnet/Ladagnous vont avoir de plus en plus de mal à être au niveau et à aider efficacement les 2 leaders français de la FDJ.
Donc, stabilité oui c’est positif, mais immobilisme bof… Après, c’est sûr que des opportunités intéressantes pour ces profils, il n’y en a pas des masses chaque année, cependant avec l’arrêt de Katyusha, par exemple…
J’ai trouvé Vasseur très politiquement correct concernant ce coureur. Si Bouhanni n’attendait que ça depuis des mois, Cofidis n’attendait que ça depuis des années.
Un déclin régulier depuis 2014. 2014>2015>2016>2017>2018>2019. En 2017, il était déjà très loin des attentes et c’est ce qui a probablement coûté la place à Yvon Sonquer. Ce n’est pas la venue de Vasseur qui initie un processus de déclin entamé 3 ans avant son arrivée.
Et puis, contrairement à ce que dit l’article, Bouhanni n’a jamais été en mesure de gagner une étape sur le Tour. Il n’a jamais fait de podium d’étape sur le Tour. En 2017, avant que la génération dominante actuelle n’arrive, on les voyait ses limites sur le Tour.
En 2020, il aura 30 ans. Sa saison référence c’est 2014. Il y a 6 ans. Et puis la concurrence n°1 s’appelait Nizzolo sur le Giro. Sur la Vuelta, il était plus souvent battu par Degenkolb qu’il ne le battait. Dans les face à face avec Démare, il se faisait aligner.
On en a toujours fait médiatiquement comme un grand sprinteur mondial mais même cette année là (2014), il est derrière Cavendish, Kittel, Sagan, Kristoff, Greipel, Degenkolb et Démare. C’était juste un bon sprinteur à l’échelle mondiale. Il était craint par Nizzolo ou Modolo mais certainement pas par eux.
65 victoires en pro certes mais 37 sont des étapes de plaine 2.1 ou des classiques plates 1.1 soit le 3ème échelon. Aucune classique W.T. La plus grande classique qu’il a gagné c’est le GP de Fourmies.
J’ai vu Bouhanni sur le Tour du Limousin dans une étape pas très difficile à côté de chez moi fin Aout dernier être littéralement déposé au sprint par des coureurs de 3ème division mondiale. Ne serait-ce qu’atteindre une condition physique nécessaire pour avoir la caisse de résistance nécessaire pour passer les difficultés va être compliquée. S’il raccroche le niveau d’un Bryan Coquard 2019 ce serait déjà un exploit.
En fait bouhanni ne voulait pas rompre un contrat en or dont il ne retrouvera jamais l’équivalent et cofidis ne voulait pas devoir payer des indemnités pour rupture anticipée
Ils se tenaient par la barbichette depuiis deux ans avec pour résultat un énorme gâchis sportif et humain
La faute en incombe a l’imprudence de l’ancienne direction de cofidis
Vasseur edt en train de faire le ménage d’une gestion poir le moins ratée de cette formation depuis au moins dix ans
En tout cas c´est une belle prise de risque que de mettre une partie de l´equipe à son service avec si peu de garantie de résultats . On peut croire cependant que Samsic Arkea a en principe dut faire les choses sérieusement avec une batterie de tests de motivation, de puissance et de résistance avant de décider de le signer.
Bouhanni n´est apriori pas un coureur usé pas ses 3 derníères saisons; tout en pensant qu´il y a peut etre un autre cheminement à explorer pour tenter de relancer ce garcon que de continuer à le cantonner aux derniers 200 metres.
Je pense que par principe sportif beaucoup aimerai croire que la mayonnaise ai une chance de reprendre avec ce changement d´equipe, mais il reste des inconnus: sa collection de chute ne l´a t´elle pas au fil des saisons entamée physiquement et mentalement ? Ce garcon va t´il d´un coup de baguette Samsic devenir soudainement possible à gérer? Vasseur á t´il reelement accumulé les erreurs avec lui et vice versa ou ce sprinteur de second rideau a t´il encore un potentiel de reprogression valide ?
D’un autre côté ses résultats à la FDJ valent mieux que tout ce que cofidis a gagné depuis 5 ans et il a remporté une bonne moitié des meilleures victoires de l’équipe depuis trois ans.
Tu prends le problème à l’envers car c’est justement PARCE QUE Bouhanni était présent dans l’effectif que l’équipe ne tournait pas, considérant que le budget investi était mangé en grande partie par son salaire et que l’équipe tournait autour de lui, il était très difficile de faire des résultats avec d’autres coureurs.
C’est un peu comme si en basket on reprochait aux équipiers de ne pas marquer de points alors qu’ils n’ont aucune occasion de tirer au panier à cause d’un schéma de jeu et d’une gestion d’effectif qui centralise tout autour d’un seul homme.
Si Cofidis n’avait pas eu Bouhanni pendant 5 ans, i’équipe aurait eu d’autres coureurs dans son effectif pour faire des résultats. De ce fait, en se libérant du salaire de Bouhanni, Cofidis a pu recruter Viviani, G.Martin et Consonni et devrait avoir de bien meilleurs résultats à partir de 2020 que durant ces 5 dernières années.
Enfin je n’ai pas souvenir que Cofidis avait des résultat grandioses avant Bouhanni ! En fait leur meilleur coureur pré-Bouhanni, Navarro, est resté chez eux jusqu’à l’année dernière sans non plus remporter des masses de courses.
Je ne suis pas en train de prétendre que le bilan de Bouhanni est bon, il est clairement très mauvais mais je pense que la faiblesse de l’équipe aurait été fatale à beaucoup de sprinteurs. Et l’année prochaine, disons que je doute que Viviani fasse mieux sans le train de la QS…
Ba avant Bouhanni, Cofidis n’avait pas le même budget, considérant qu’après l’affaire Cofidis l’équipe avait volontairement renoncé aux performances sportives pour privilégier l’éthique autour de Moncoutié et que le sponsor a effectué une rallonge pour recruter Bouhanni. Avant ça j’ai souvenir d’une équipe top 10 mondial pendant plus de 10 ans.
En 2013/14, Navarro fait 9ème du Tour 2013, 5ème du Dauphiné 2013, 10ème de la Vuelta 2014 avec 1 étape et 9ème du Dauphiné 2014.
Que vaut une victoire d’étape de plaine sur le Tour de Catalogne ou une victoire sur le GP de Fourmies par rapport à un top 10 sur le Tour ? Sportivement, médiatiquement et financièrement pas grand chose.
Peut-être que Viviani ne fera pas aussi bien qu’en 2019, où il est assurément un coureur top 10 mondial. Mais il sera quand même entouré de Haas, Sabatini, Consonni et surtout, il a prouvé chez Sky ou avec la Squadra en 2017 qu’il pouvait performer très fort sans le train de la Quick Step. Il lui sera pas difficile de faire mieux que Bouhanni. A commencer parce que c’est un bien meilleur coureur qui encaisse mieux les difficultés sur un parcours.
Et puis au pire il y aura aussi Guillaume Martin, 12ème Tour, top 20 sur les Ardennaises, 8ème du Tour de Catalogne.
On est d’accord que Viviani + Martin >>>>>>> Bouhanni
Il y a quelques saisons, c’est Viviani qui encaissait beaucoup moins bien les difficultés que Bouhanni. La question, c’est : Bouhanni retrouvera-t-il un niveau intéressant face au WT ou va-t-il définitivement se battre pour des placettes ?
Viviani a toujours mieux encaissé les difficultés. Pendant ses années Liquiges/Cannondale, il paraissait déjà bien sur des courses italiennes sélectives et des courses flandriennes. Ca n’a jamais été le cas pour Bouhanni.
Pour moi la réponse à ta question est déjà vue. A 30 ans, en WT avec Groenewegen, Jakobsen, Ewan, Gaviria, Ackermann, Philipsen qui le mangent tout cru dans un sprint massif c’est mort. Et contrairement à Sagan, Viviani, Degenkolb, Kristoff, Matthews ou Démare, il n’a pas le niveau pour briller sur des courses sélectives. Même gagner une étape sur le Tour de Catalogne ça va être compliqué car la concurrence sur cette course ne se limite plus à Ben Swift ou Gianni Meersman et les étapes sont plus difficiles.
Je trouve que vous vous posez bien des questions pour un coureur au profil unidimensionnel hors-sujet depuis 2017 et qui prendra probablement sa retraite dans quelques saisons.
Tout au plus, il pourra se mesurer à Coquard ou Sarreau sur des manches de Coupe de France. Et ça sera déjà pas évident.
Ils sont déjà quelques-uns parmi les top sprinteurs chez QS à avoir vu leurs résultats diminuer largement en partant voir ailleurs.
Kittel gagnait déjà à Giant, il grimpait pas un pont d’autoroute et a décroché par démotivation.
Cavendish fait une superbe saison en 2016 lorsqu’il arrive chez DDD et ne casse pas la baraque plus que ça chez Quick Step.