Cette semaine, la Chronique du Vélo décerne ses récompenses de l’année. Dans chaque catégorie, dix de nos rédacteurs ont livré leurs podiums, attribuant ainsi trois points au premier, deux au deuxième et un au troisième. De quoi vous livrer notre podium final, en attendant de savoir, via le sondage en fin d’article, si vous aussi, vous auriez récompensé le même coureur. A noter que pour cette récompense du jeune de l’année, nous avons pris en compte les coureurs nés en 1995 ou après.

Ce n’est pas tous les ans qu’un jeune espoir éclabousse autant le peloton professionnel de son talent. Mais Egan Bernal, on l’a beaucoup dit, est plus fort et plus précoce que les autres. Le jeune colombien, qui fêtera ses 22 ans au mois de janvier, a affiché un niveau impressionnant pour sa première saison en World Tour.

Déjà hors catégorie

Fin avril, déjà, nous nous posions une question : Bernal devait-il être considéré comme le numéro 2 chez Sky ? La suite nous a prouvé que non, parce que Geraint Thomas a remporté le Tour et s’est lui-même promu numéro un bis. Froome est un quadruple vainqueur du Tour, Thomas son successeur, et ils sont tous les deux britanniques. Pas facile d’aller les déloger. Mais dans l’esprit de tous et surtout du staff de Sky, fin juillet, il était clair que l’avenir passerait par le tout jeune grimpeur, future arme de destruction massive quand la pente s’élève. Enfin, c’est ce qui se disait jusqu’à très récemment, avant que ne tombe l’annonce de la fin du sponsoring de Sky à la fin de l’année 2019. Le Colombien, à qui l’on promet de ramener le maillot jaune à Paris, ne le fera donc probablement jamais sous le maillot de l’équipe qui lui a fait découvrir la Grande Boucle, l’été dernier.

Cela pourrait changer quelques petites choses, tant on connaît maintenant la capacité de Sky à mettre ses coureurs dans les meilleures conditions pour remporter le Tour. Mais avec Bernal, on a presque envie de dire que peu importe pour qui il court et avec qui, il devrait pouvoir atteindre son objectif. Les plus sceptiques aiment mettre en avant le cas de Nairo Quintana, présenté d’une façon similaire il y a quelques années et qui court encore après le maillot jaune. Mais les deux Colombiens ne sont déjà plus comparables. A 21 ans, Nairo Quintana courait encore en deuxième division et n’avait jamais mis les pieds en World Tour. Egan Bernal, lui, a essoré les favoris dans à peu près chaque montée du Tour de France et s’est même permis de luxe de terminer septième de l’une des étapes les plus difficiles, à Saint-Lary-Soulan, en tirant un Chris Froome en difficulté dans les derniers kilomètres.

Sans limite

Sa quinzième place au général n’est donc pas le reflet de son Tour. Elle est simplement celle d’un lieutenant de très grand luxe malgré son âge, qui ne s’est pas inquiété de perdre du temps en première partie de Tour, ni même ne s’est embêté à défendre sa place au général une fois qu’il avait fait son travail en montagne. En revanche, dès 2019, son rôle pourrait être différent. Il faudra s’entendre avec Froome et Thomas, et combler tout le monde, avec seulement trois grands tours, pourrait être difficile. Mais Bernal a montré, déjà, qu’il pouvait prétendre à un rôle de leader sur certaines épreuves. Au printemps, il a remporté le Tour de Californie et terminé deuxième en Romandie, à une poignée de secondes de Primoz Roglic mais devant tous les autres. Dans la hiérarchie interne, il est passé devant Wout Poels et Michal Kwiatkowski, qui pouvaient un temps rêver de certaines libertés et qui devront remettre ça à plus tard.

Le Colombien, d’ailleurs, sera un argument pour trouver un repreneur. La Sky a vu les choses en grand avec lui, prolongeant son contrat jusqu’en 2023. Une durée inhabituelle dans le peloton, signe des espoirs – et du peu de doutes – que placent ses dirigeants en lui. Curiosité de l’hiver dernier, parce qu’il passait d’Androni à Sky avec une belle réputation derrière lui, Bernal est devenu une véritable attraction. Un phénomène qui coche les cases plus vite que n’importe qui : il remportait le Tour de l’Avenir il y a un peu plus d’un an seulement, et voilà qu’on se demande déjà s’il peut remporter le Giro ou la Vuelta en 2019. Le garçon est donc perfectible sur bien des points, mais c’est à se demander, quand même, depuis quand on n’a pas vu un aussi jeune coureur voler comme lui en montagne. A chacun ses souvenirs. Si vous nous demandez un nom, on aurait envie de dire Alberto Contador ou Andy Schleck. Mais eux étaient déjà plus vieux que Bernal.

Et pour vous, qui est le meilleur jeune de l'année 2018 ?

Voir les résultats

Egan Bernal
27pts
Enric Mas
19pts
Mathieu Van der Poel
5pts
bernal portrait

Egan BERNAL

21 ans, Colombien, Team Sky

6 en 2018
Classement UCI : 34

bernal romandie

Tour de RomandieDeuxième du général et vainqueur de 1 étape

8C'est l'écart en secondes qui séparait le Colombien du vainqueur final, Primoz Roglic

bernal romandie 2

Tour de CalifornieVainqueur du général et de 2 étapes

1Le grimpeur de la Sky est le plus jeune des 64 coureurs ayant gagné en World Tour en 2018

egan bernal tdf

Tour de FranceQuinzième

2Sa place finale au classement du maillot blanc, battu par Pierre Latour, deux positions devant lui au général

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