Ce n’est pas tous les ans qu’un jeune espoir éclabousse autant le peloton professionnel de son talent. Mais Egan Bernal, on l’a beaucoup dit, est plus fort et plus précoce que les autres. Le jeune colombien, qui fêtera ses 22 ans au mois de janvier, a affiché un niveau impressionnant pour sa première saison en World Tour.
Déjà hors catégorie
Fin avril, déjà, nous nous posions une question : Bernal devait-il être considéré comme le numéro 2 chez Sky ? La suite nous a prouvé que non, parce que Geraint Thomas a remporté le Tour et s’est lui-même promu numéro un bis. Froome est un quadruple vainqueur du Tour, Thomas son successeur, et ils sont tous les deux britanniques. Pas facile d’aller les déloger. Mais dans l’esprit de tous et surtout du staff de Sky, fin juillet, il était clair que l’avenir passerait par le tout jeune grimpeur, future arme de destruction massive quand la pente s’élève. Enfin, c’est ce qui se disait jusqu’à très récemment, avant que ne tombe l’annonce de la fin du sponsoring de Sky à la fin de l’année 2019. Le Colombien, à qui l’on promet de ramener le maillot jaune à Paris, ne le fera donc probablement jamais sous le maillot de l’équipe qui lui a fait découvrir la Grande Boucle, l’été dernier.
Cela pourrait changer quelques petites choses, tant on connaît maintenant la capacité de Sky à mettre ses coureurs dans les meilleures conditions pour remporter le Tour. Mais avec Bernal, on a presque envie de dire que peu importe pour qui il court et avec qui, il devrait pouvoir atteindre son objectif. Les plus sceptiques aiment mettre en avant le cas de Nairo Quintana, présenté d’une façon similaire il y a quelques années et qui court encore après le maillot jaune. Mais les deux Colombiens ne sont déjà plus comparables. A 21 ans, Nairo Quintana courait encore en deuxième division et n’avait jamais mis les pieds en World Tour. Egan Bernal, lui, a essoré les favoris dans à peu près chaque montée du Tour de France et s’est même permis de luxe de terminer septième de l’une des étapes les plus difficiles, à Saint-Lary-Soulan, en tirant un Chris Froome en difficulté dans les derniers kilomètres.
Sans limite
Sa quinzième place au général n’est donc pas le reflet de son Tour. Elle est simplement celle d’un lieutenant de très grand luxe malgré son âge, qui ne s’est pas inquiété de perdre du temps en première partie de Tour, ni même ne s’est embêté à défendre sa place au général une fois qu’il avait fait son travail en montagne. En revanche, dès 2019, son rôle pourrait être différent. Il faudra s’entendre avec Froome et Thomas, et combler tout le monde, avec seulement trois grands tours, pourrait être difficile. Mais Bernal a montré, déjà, qu’il pouvait prétendre à un rôle de leader sur certaines épreuves. Au printemps, il a remporté le Tour de Californie et terminé deuxième en Romandie, à une poignée de secondes de Primoz Roglic mais devant tous les autres. Dans la hiérarchie interne, il est passé devant Wout Poels et Michal Kwiatkowski, qui pouvaient un temps rêver de certaines libertés et qui devront remettre ça à plus tard.
Le Colombien, d’ailleurs, sera un argument pour trouver un repreneur. La Sky a vu les choses en grand avec lui, prolongeant son contrat jusqu’en 2023. Une durée inhabituelle dans le peloton, signe des espoirs – et du peu de doutes – que placent ses dirigeants en lui. Curiosité de l’hiver dernier, parce qu’il passait d’Androni à Sky avec une belle réputation derrière lui, Bernal est devenu une véritable attraction. Un phénomène qui coche les cases plus vite que n’importe qui : il remportait le Tour de l’Avenir il y a un peu plus d’un an seulement, et voilà qu’on se demande déjà s’il peut remporter le Giro ou la Vuelta en 2019. Le garçon est donc perfectible sur bien des points, mais c’est à se demander, quand même, depuis quand on n’a pas vu un aussi jeune coureur voler comme lui en montagne. A chacun ses souvenirs. Si vous nous demandez un nom, on aurait envie de dire Alberto Contador ou Andy Schleck. Mais eux étaient déjà plus vieux que Bernal.
Qu’entendez-vous par “jeune”? C’est un peu flou.
Au temps pour moi, j’avais pas vu que c’était indiqué dans le cadre. Désolé.
Il le fait en effet beaucoup penser a Andy schleck, (2 ème du Giro a 22 ans et 4 du Lombardie la même année). D’ailleurs pour son premier tour de France a 23 ans il était équipier du duo f.Schelck / Sastre ( un peu comme le duo Froome/Thomas) il essorait tout le monde comme l’a fait Egan, un de ses leader a gagné le tour et Andy avait fini 11 ème du général. Avouez qu’il y a une forte ressemblance entre leurs 1er TdF!!
A noté que Bernal semble aussi très fort en clm contrairement a A.Schleck. je lui souhaite en tout cas une carrière plus aboutit que ce dernier !
Andy restera pour moi et pour beaucoup ma plus grande déception sportive. Comme quoi le talent ne fais pas tout, le mental fait la différence dans une carrière, Valverde, que l’on aime ou non, en ai un example criant.38 ans et toujours la hargne et le goût du sacrifice.
Je vous signale seulement une petite erreur. Bernal n’a pas remporté le Tour de l’Avenir à sa première participation. Il a en effet terminé 4ème en 2016 avant de le remporter l’année suivante.
Merci c’est corrigé !
Que vient faire Van Der Poel dans cette liste ??? On parle bien de cyclisme sur route ici de plus ce dernier a déjà plusieurs saisons à son actif . Dans ce cas là pourquoi ne pas avoir cité Van Aert qui lui a participer aux classiques du printemps avec de beaux résultats . En plus il a remporté le championnat du monde de sa discipline .
” A noter que pour cette récompense du jeune de l’année, nous avons pris en compte les coureurs nés en 1995 ou après.”
Le duel avec Roglic sur le Romandie c’etait quand meme impressionnant, un peu à la contador vs Rasmussen, du haut niveau.
La Colombie n’en finit plus de sortir des “pépites”. C’est devenu une nation majeure du cyclisme comme l’est devenue aussi l’Australie. Par contre le cyclisme US s’est bien dégonflé au fil de ces dernières années.
Petit bemol car les pépites colombiennes ont une facheuse tendanse à briller trés tot puis à perdre de leurs eclats . Progressions fulgurantes certe mais á voir sur la durée .