Il y a un an, après deux podiums consécutifs à Paris, la Chronique du Vélo avait fait de Romain Bardet son favori pour le Tour de France. Cette saison, nous n’avons pas les mêmes ambitions pour le grimpeur français. Après un Tour 2018 décevant, qu’il a terminé à la sixième position, le leader d’AG2R la Mondiale n’arrive pas avec la même confiance. L’imaginer en jaune sur les Champs-Elysées est devenu plus compliqué. Mais c’est dans cette position, sûrement, que Bardet peut y parvenir.
Reculer pour mieux sauter
A 28 ans, Romain Bardet a connu tous les statuts, ou presque, sur les routes du Tour de France. Révélation inattendue en 2013, outsider en 2016, parmi les grands favoris il y a douze mois, le voici revenu, pour son septième Tour de France, dans la peau de l’outsider cette année, celle dans laquelle il avait décroché ses meilleurs résultats. Aucune victoire depuis janvier, peu rassurant sur le Critérium du Dauphiné et pas franchement acteur sur les classiques ardennaises, un peu plus tôt, le grimpeur français n’est pas vraiment dans les temps de passage de ses meilleures années. Ajoutez à cela une Grande Boucle mitigée en 2018 et un collectif récemment amputé de Pierre Latour, son meilleur lieutenant en montagne, et voici Romain Bardet en léger recul dans la hiérarchie mondiale, avant le départ de Bruxelles ce samedi.
Pourtant, on parierait volontiers que le garçon répondra présent. Depuis 2013 et son baptême du feu sur la plus grande course du monde, où il avait déjà dû se frotter à la pression du classement général suite à l’abandon de son leader Jean-Christophe Péraud, Romain Bardet a totalement apprivoisé ce Tour de France effrayant au premier abord. Sur les cinq dernières éditions, c’est simple, l’Auvergnat a toujours terminé dans les dix premiers à Paris, avec deux incursions sur le podium en 2016 et 2017. Sa fiabilité est frappante. Sur la même période, absolument personne n’a fait aussi bien dans ce domaine, pas même le patron Chris Froome, qui avait abandonné en 2014.
« Le Tour, je vais le gagner »
Mais la fiabilité de Bardet ne fait pas tout. Il semblerait aussi que le Français préfère ce statut d’outsider à celui, plus pesant, qu’il devait endosser il y a un an, annoncé comme favori au même titre que Froome ou Thomas. « Aujourd’hui, je me retrouve dans le rôle du chasseur et ça, ça me plaît, a-t-il expliqué dans Vélo Magazine. Il y aura des équipes plus fortes que nous, comme Jumbo-Visma et Astana, qui entrent dans le jeu pour titiller le Team Ineos. Nous AG2R La Mondiale, nous redevenons outsider, à nous d’en profiter. » Le parcours, aussi, devrait rapidement le placer dans cette position de chasseur, avec le contre-la-montre par équipes de la première semaine, puis le chrono individuel une semaine après.
Mais c’est finalement dans cette position, avec plus de liberté, que le Français pourra dérouler ses plans. Dynamiser la course, il sait faire. « Je sais que j’ai déjà été sur le podium, maintenant j’ai envie d’aller chercher le maximum, dit-il. Il faut que je bouscule les scénarios, et ce Tour est propice aux retournements de situation. » Il y a trois ans, alors qu’il n’était pas vraiment cité parmi les favoris, c’est comme ça qu’il était allé chercher son podium, dans l’étape de Saint-Gervais. La dernière marche à franchir est forcément la plus haute. Mais il sait qu’il n’y a qu’un moyen d’y parvenir. Et Romain Bardet y croit. Cet hiver, dans L’Equipe, il lâchait ainsi une confidence : « Le Tour, je vais le gagner, je me dis que ce n’est pas possible autrement. »
Tant qu’il sera aussi mauvais en chrono, aucune chance…
Petit aparté, concernant la non selection de Gilbert pour le tour; explications données par lefevere, sur Sport.be. Visiblement le manager de Gilbert aurait été trop gourmand; il risque bien de quitter DQS , et Lefevere se justifie en disant qu’il n’est pas seul a décider, et qu’il a des comptes a rendre a ses sponsors … no comment , Pour ceux qui pense que je me perd en conjectures oiseuses concernant le rôle des sponsors, ou l’importance des fins de contrats. visiblement la Deceunink mise sur la jeunesse, c’est triste mais c’est une évidente réalité.
Ca a tout simplement rien a voir, la c’est un problème de budget/accord financier…
je ne comprend pas , vous dites exactement ce que je viens de dire, c’est un désaccord financier. C’est bien lefevere qui dit que le manager, qui est le même que celui d »Alaphilippe ( précison apportée par lefevere ), a été trop gourmand, vous appelez ça comment ? . de plus il précise dans l’article que Gilbert aurait l’intention d’aller voir ailleurs. Et il précise qu’il n’a pas l’habitude de reconduire sur deux ans et pour une somme importante un coureur qui a plus de 35 ans. On peut difficilement être plus clair. Je veux bien que l’on soit systématiquement contre ce j’écris, mais là je ne fais que dire ce qu’l y a dans l’article . Pour moi ça s’appelle un désaccord financier, et comme je l’ai dis dans des posts précédent, il n’ont pas de budgets extensibles, ce qui’l a confirmé. Maintenant si vous pensez qu’ils se sont embrassés sauvagement sur la bouche en ce disant je t’aime moi non plus, mais je ne veux plus de toi dans mon équipe, libre a vous de le penser . Ensuite lefevere s’est éloigné au ralenti dans un grand vent de fleurs sur une musique de francis Lai. je ne vais pas vous contredire
Je suis sûr que Bardet sera au point mais je ne le vois pas aussi haut dans la hiérarchie. Son équipe (avec beaucoup de malchance) est très faible, elle perdra beaucoup de temps dimanche et il ne sera pas possible de mettre en place des coups stratégiques.
On se dirige vers encore un an de perdu pour Romain. En cas de Tour médiocre, il sera temps de se demander s’il ne faut pas changer d’équipe, ou au moins d’exiger d’arrêter le tout pour le Tour.
Vous avez raison, mais en effet il faut qu’il change d’équipe, et qu’il se dirige vers une équipe étrangère, qui n’aura pas l’obsession Tour de France. je trouve surtout dommage qu’il n’essaie pas d’être plus performant sur certaines classiques; Mince ce type a été quand même vice champion du monde sur un parcours éxigeant. ça devrait le conforter dans l’idée qu’il n y a pas que le tour ou il puisse performer
je ne sais pas ce qu’il fera sur ce tour, mais deja on peut souligner sa régularité , 2 podiums c’est deja super avec 5 top 10 d’affilée. Après j’ai bien peur en effet que la faiblesse d’ag2R et sa faiblesse en chrono lui empêche de gagner le tour , j’espère me tromper. Ensuite j’ai pas trop envie qu’il change d’équipe car j’aime bien le fait qu’un français soit dans une équipe française mais je pense que la stratégie doit etre modifiée. Premièrement même si c’est compliquée avec le sponsor , je suis sur qu’il pourrait s’épanouir et gagner le giro ou la vuelta car il a le potentiel d’un yates , chaves ou aru qui ont eux déja gagner un grand tour . Deuxièmement ag2r devrait recruter un second leader car aujourdh’ui il est le seul leader d’ag2r sur toute l’année (rien que pinot par exemple a moins de pression car démare rapporte aussi pas mal de victoires et de points ) car actuellement si bardet décide de faire le giro , l’équipe pour le tour de franc ene serait pas assez compétitive
le problème c’est que s’il reste dans une équipe française, la problématique demeurera. vous avez raison il lui faudrait un co leader.
Latour devait le devenir mais il a peu progressé ces deux dernières années.
pas forcement un leader ce CG mais un sprinteur par exemple , comme ca l’année ou bardet veut faire le giro , AG2R peut avoir une equipe articulée autour de son sprinteur , exactement comme fdj
Chaves n’a pas gagné de grand tour…Pour Bardet c’est vrai 2019 n’a rien apporté encore en terme de résultats. Mais c’est vrai, il a toujours été régulier au tour et cette position d’outsider est peut-être la meilleure. Ce que je crains c’est la faiblesse de l’équipe qui ne se renouvelle pas assez…et en montagne qui va pouvoir l’aider en cas de besoin, dans les vallées notamment ou en cas d’incident ? Chérel est bon sur un col ou une course pas trop dure, Frank c’est pareil mais pas à son avantage dans le tour de Suisse, Wuillermoz a déjà fait le Giro dans lequel il a été complètement absent, Gallopin est un bon coureur mais limité quand ça grimpe…et contrairement à certains par contre, je ne suis pas trop inquiet pour le CLM par équipe. Bon il y aura du débours mais le parcours est bref, je dirais 1 minute 15, 1 minute 30 maxi. Pour Bardet et d’autres, la première indication sérieuse sera La Planche une montée très dure après une étape difficile. Je pense que làon saura qui joue les premiers rôles.
Je pense aussi que Romain aurait tout intérêt à se diversifier pour essayer de gagner une classique comme l’ont fait d’autres, qu’ils aient gagné un grand tour ou non (Nibali, Pinot, Dan Martin, Chavez, Fuglsang…). Romain en est incontestablement capable et je pense que certains de ses coéquipiers peuvent lui être très utiles sur les classiques. A contrario, je trouve que l’équipe AG2R manque de profondeur sur les courses de trois semaines : peu de coureurs capables d’accompagner leur leader en montagne, pas de vrai sprinter, pas de réel leader de rechange quand Romain n’est pas là…
Par ailleurs, beaucoup des autres favoris et outsiders de ce tour ne sont pas ou peu alignés sur les classiques au printemps : Bernal, Thomas, Kruijswijk, Quintana, Landa, Uran : A part Fugslang, on ne peut pas dire que ces gars soient très présents dans les classements des ardennaises.
Donc, Bardet doit-il faire moins de classiques pour se concentrer encore plus sur le Tour, ce qui ravirait son sponsor, les organisateurs de la grande boucle et ses « supporters » français ? (dans ce cas, est-ce que son employeur pour le conserver et lui donner une vraie chance de gagner le Tour ne devrait pas consentir quelques efforts et sacrifices pour lui offrir une équipe d’un meilleur niveau ?) Ou au contraire, doit-il se détourner un temps du Tour de France et viser autre chose ?
Ce qui est sûr, c’est que Romain tourne un peu en rond depuis deux ans. Son équipe et lui doivent changer quelque chose. A moins qu’il décroche la victoire dans trois semaines. Mais honnêtement, je n’y crois guère.