Absent l’an dernier alors que la course rose s’élançait de sa Sardaigne natale, Fabio Aru, deuxième il y a deux ans, arrive sur ce Giro avec des envies de revanche. En attente de victoire sur un grand tour depuis la Vuelta 2015, l’Italien serait bien inspiré de refaire le même coup qu’il y a trois saisons, en s’emparant des rênes du général la veille de l’arrivée à Rome.

Là où il peut gagner le Giro : Cervinia

Prendre le maillot de leader l’avant-dernier jour de course, Fabio Aru connaît. C’était à Cercedilla un jour de Septembre 2015, et l’Italien avait dépossédé Tom Dumoulin de la tunique rouge grâce à une offensive lointaine. Exploiter l’enchaînement des cols, c’est précisément ce qu’il faudra faire en direction de la Cervinia le 26 mai prochain. Trois ascensions dans les 80 derniers kilomètres, pas un mètre de plat et une montée finale de 18 kilomètres avec des passages à 12 %, le terrain de jeu est en totale adéquation avec les caractéristiques du Sarde. Pur grimpeur, il adore cette succession d’efforts longs où le mental joue presque autant que les jambes. Une étape presque faite pour qu’il renverse la course.

Surtout que le leader du Team UAE Emirates connaît parfaitement la montée de Cervinia pour s’y être imposé en 2015. Preuve qu’elle lui convient, cette performance l’avait à l’époque fait bondir à la deuxième place du général derrière Contador. L’histoire serait belle s’il parvenait à rééditer cet exploit pour cette fois se parer de rose. D’autant que pour lui, l’option de prendre la tête du général le plus tard est presque obligatoire. Sa formation n’est pas à la hauteur de Sky, Astana ou Mitchelton-Scott, et prendre le maillot trop tôt serait préjudiciable pour le champion d’Italie. La patience dans les première étapes de haute-montagne avant de tout lâcher dans le final, poussé par les tifosi : voici peut-être la tactique à adopter pour Aru.

Là où il peut perdre le Giro : en Sicile avant l’Etna

Sur le papier, les étapes de Caltagirone et de Santa Ninfa ne présentent pas de difficultés particulières. Elles servent de transition entre le départ exotique d’Israël et la première arrivée au sommet à l’Etna. Mais ces jours vallonnés ont tout pour piéger Fabio Aru. Sur la première étape italienne du Giro, la pente urbaine menant à la ligne d’arrivée est longue d’un kilomètre, avec des passages à 13 %. Une chance pour les puncheurs, mais le champion d’Italie préfère les longues montées. Le risque de perdre de précieuses secondes sur les autres leaders s’avère être bien réel. Et le lendemain, c’est le même genre de bosse que retrouveront les coureurs.

La montée se terminera à la flamme rouge et il ne faudra pas se faire avoir avant le final. D’autant plus que l’approche de cette côte sicilienne arrive après de nombreux kilomètres courus sur une route étroite dans un état loin d’être idéal. Il faudra donc qu’Aru se fasse épauler par ses équipiers, qui auront la lourde tâche de lui faire éviter un piège que ses adversaires pourraient être tenté de lui tendre. S’il n’est pas dans les roues au kilomètre, les autres favoris sauront s’entendre. Sur la dernière Vuelta, les arrivées de ce type n’ont d’ailleurs pas souri au Transalpin, et en juillet sur le Tour, c’est dans ce genre de conditions qu’il avait perdu le maillot jaune à Rodez.


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