Aux Pays-Bas, le Murcian partait étiqueté en tant qu’équipier de luxe pour son jeune coéquipier Quintana, véritable surdoué dès que la route s’élève. On s’attendait alors à voir un Valverde dévoué, attentionné, se sacrifiant plus tôt dans les cols afin de préparer le terrain pour son leader désigné. Mais si l’expérimenté coureur de Movistar s’efforce d’honorer sa mission, ce n’est pas sans s’accrocher coûte que coûte dans les roues des meilleurs une fois les attaques lancées. Ce soir, après l’enchaînement Allos-Pra Loup, le voici même sur le podium de la Grande Boucle. Quelque chose qui l’obsède toujours et encore.
Des références mais aussi des passages à vide
Si comme tout Ibère, Valverde a déroulé ses premières gammes sur sa Vuelta natale, c’est bien sur le Tour de France que le jeune “Imbatido” s’est forgé sa réputation de coureur de classe mondiale. Impressionnant dans les Alpes en 2005, celui qui portait le maillot d’une structure auparavant nommée Illes Balears s’était payé le luxe de battre Lance Armstrong au sommet de Courchevel, une montée difficile, mais pas trop, en somme idéale pour son profil de puncheur-grimpeur. Alors maillot blanc et cinquième du général au soir de la onzième étape, le spectre de la désillusion qui l’accompagne sur les routes françaises fait son apparition. Souffrant du genou, il abandonne au matin de la treizième étape, sans avoir pu montrer l’intégralité de son potentiel sur trois semaines âpres.
Il décide de revenir en 2007, endurci par une solide place de dauphin sur le Tour d’Espagne derrière Vinokourov. Meilleur des autres derrière l’escroc Rasmussen durant la traversée alpine, ou il bataille avec Evans, c’est dans le versant français des Pyrénées qu’il craque, redescendant dans le top 10, pour finir cinquième à Paris. Rebelote l’année suivante, ou il débute de manière tonitruante en dominant les débats en haut de la côte de Cadoudal sur la première étape, lui permettant de porter le maillot jaune en l’espace de deux jours, avant de reculer dans le chrono, puis de subir la loi des Saunier Duval, un peu trop au-dessus du lot dans vers Hautacam. Le tout sans s’être exprimé à sa juste mesure, en plein cœur d’une saison devenue type, ou le garçon brille sur Liège-Bastogne-Liège, s’illustre en juillet, avant de finir très fort sur la Vuelta et les Championnats du Monde.
Un sentiment de frustration de plus en plus grand
À chaque fois, Valverde a toujours paru fringuant, à l’aise, mais n’a jamais véritablement été dans le coup au moment où les différences les plus importantes se sont effectuées. C’est pourquoi il détient aujourd’hui quatre places dans les dix à son palmarès, dont une huitième en 2013 qui aura pour longtemps un goût amer. Revenu à la surprise générale plus costaud après suspension, l’emblématique figure de proue de la Caisse d’Epargne paraissait être l’un des seuls à résister à la tornade Froome pendant la première moitié de Tour. Premier rescapé à Ax-3-Domaines, l’ancien vainqueur de Grand Tour – en 2009, ndlr – , solidement entouré par un Quintana montant en puissance, est terrassé par une bordure initiée par la Saxo vers Saint-Amand-Montrond. Relégué à douze minutes de Froome, il parvient à remonter huit coureurs jusqu’à Paris pour terminer huitième du général en n’ayant perdu que trois minutes sur le Britannique dans le massif roi, tout en s’étant mis à la planche pour un Quintana ayant profité de cet incident pour définitivement prendre le leadership de l’équipe d’Eusébio Unzue sur trois semaines.
Un petit cauchemar qu’il revivra sur la Vuelta de cette même année. Deuxième derrière Contador à Madrid, il l’aurait mathématiquement emporté sans la cassure de Valdezcaray. Le Tour semble toujours lui réserver quelques mauvaises surprises, et parallèlement, Valverde développe un comportement discutable sur les classiques, pour seul résultat une multitude de deuxièmes places regrettables. Preuve en est en 2014, ou à 34 ans, le vainqueur de Monuments trouve les cannes pour remporter la Flèche Wallonne, et terminer second à Ans, au Tour de Lombardie, troisième des Mondiaux de Ponferrada, de la Vuelta, et quatrième du Tour. L’opportunité était sans doute inespérée pour terminer sur la boîte aux Champs-Elysées, mais ses errements l’ont rattrapé, et ont permis aux français Péraud et Pinot de le distancer dans les Pyrénées. Incorrigible.
Et maintenant, quel comportement adopter ?
Toutes ces anecdotes sont là pour rappeler quel lien unit ce coureur de classiques flamboyant, à l’accélération dévastratrice et à l’attitude parfois agaçante, à la plus grande course cycliste du monde. Dans ses dernières années, les 35 printemps passés, Valverde se doit de profiter de tels moments, mais, consignes d’équipe obligent, est soumis aux impératifs émanant, de l’état de forme de Nairo Quintana, inimitable dans son genre. Maillot blanc, à pois, et deuxième en 2013, celui qui a gagné un Giro entre-temps est sur les mêmes bases, mais veut viser la marche supplémentaire. Un grand Valverde lui est alors indispensable, comme lors de la récente Vuelta, ou le plus âgé était capable de faire sauter tout les adversaires du sud-américain de sa roue. Et avec un classement général bien décanté, toutes les perspectives s’offrent au duo hispanique. Comme souvent, Tejay Van Garderen a eu un jour sans, traduit en abandon. Contador, lui, est victime d’un défi physique extrême, sortant d’un Giro déjà ardu. Enfin, Thomas, Gesink, Mollema et les autres, ne semblent vraiment pas capables de leur poser des problèmes ni de jouer dans la même catégorie.
En somme, seul Vincenzo Nibali fait office de danger potentiel pour les trois premiers de ce 102ème Tour de France. Si le Sicilien n’était pas prêt en première semaine, et s’est pris un éclat monstre en haut de la Pierre Saint-Martin, frôlant l’humiliation, il n’a pas perdu son orgueil de champion, et semble enfin arriver en condition lorsque l’on se rapproche de la frontière italienne. Incisif dans la descente de la Rochette amenant à Gap, il a ensuite planté quelques banderilles dans la montée du Col d’Allos, décrochant immédiatement quelques concurrents. Septième du général à 8’04, le top 5 est à sa portée, et dans sa quête de rédemption qui passe par une victoire d’étape, nul doute qu’il tentera le tout pour le tout. Et dans ces instants très difficile à gérer dans le peloton maillot jaune, la Movistar, elle, disposera de deux cartes. Quintana d’abord, pour faire mal à Froome dans les dernières ascensions et tenter de le distancer, même si la tâche paraît impossible, et Valverde, en électron libre. Mais pour en profiter, il faudra adopter sa propre stratégie, et ne pas courir pour finir deuxième et troisième dimanche, en s’alliant avec la Sky pour reprendre les audacieux comme Contador cet après-midi. Et pour Valverde, il va bientôt falloir composer avec un dilemme assez clair. Quintana a t-il les jambes pour faire vaciller le Tour ? Si oui, a t-il par conséquent les moyens de se sacrifier à 100% ? Si non, va t-il tenter de conserver sa place sur le podium, rendue possible par un menu exempt de contre-la-montre ? Les Movistar détiennent probablement les clés de cette troisième semaine, et on a hâte de voir de quelle sorte ces dernières seront utilisées. Pour le spectacle, espérons à bon escient.
Et si Valverde était plus fort que Quintana. .. rappel giro Aru/Landa…. en 13 Quintana n’avait pas la pression et personne ne s’en méfiait. . Cette année Valverde est sans pression donc podium possible.. voire 2e…
Nan pour moi Quintana est au-dessus de Valverde, en tout cas vu qu’il travail pour lui, il est en-dessous… ”Mais il travail pas tellement à fond” car il est toujours 3 ème, il ne se sacrifie pas pour Quintana, il vise le podium lui aussi… On peut donc dire qu’ils sont tous les deux leaders sur le Tour… Thomas lui, j’espère va craquer vu comment il travail pour Froome… Nibali engage une belle remonté donc attention, car Valverde a toujours eu un jours sans sur le Tour… Donc…
L e titre de l’article est très bien choisit… Valverde, joue un double jeu…
valverde à jamais été aussi fort sur un tour france ! ça c’est sur, est ce qu’il est plus fort que quintana ? probable. En tout cas, valverde est un coureur hors norme, et sur une année ou il gagne deux classiques, et ou il affiche un niveau comme ça sur le tour, je trouve ça dommage de le cantonner à un role d’équipier, je trouve ses attaques bien plus tranchantes que celles de quintana.
j’ai pas le souvenir de l’avoir vu deja aussi fort que cette année, et pour un gars qu’on annoncé comme le nouveau merckx a l’époque kelme, je pense que ça vaudré le coup de lui laisser un peu plus de liberter.
En tout cas, un gars comme lui, quasiment nuémro 1 mondiale (surtout grace a sa régularité) depuis presque 10 ans, c’est juste un putain de coursier comme on en fait plus beaucoup ! reste plus qu’a esperer qu’il ne court pas juste aprés le podium
Je n’ai jamais pu blairer le bonhomme: nommé ds toute affaire de dopage qui se respecte, il est toujours là. Ni honnête avec lui-même (dopage), ni avec ses équipiers (il n’aide pas son leader), il ne l’est même pas avec ses adversaires: hier, au lieu de rester sur le porte-bagage de Contador (juste pour le flinguer), il aurait le relayer et faire basculer le tour. Froome aurait dû travailler pour aller les chercher et Quintana aurait pu tirer les marrons du feu. Ou alors Froome se concentrait sur Quintana et c’était jackpot pour lui. Bref, que de la merde comme d’hab!
J’apprécie beaucoup la nouveauté sur Eurosport pour la rediffusion avec dautres commentateurs qui semblent en direct
par contre zorro!!! ?? Bof rien de nouveau. .. je pense que Movistar connaît son job!
Désolé les gars mais Valverde est juste un des meilleurs coureurs de ces 10 dernières années.
Et le numéro mondial.
Il ne court pas toujours juste mais c’est le gars le plus complet, c’est un fait.
Valverde a montré ses limites en haut du Glandon mais quelle descente… Es ce seulement un passage à vide ou plus??? On verra demain avec enchaînement de gros cols
Il a craqué, aujourd’hui, donc il est pas encore assuré du podium…
Valverde n’est certainement pas plus fort que Quintana sur ce Tour, mais est surtout un poids aux pieds du Colombien…
C’est terrible, mais Valverde bloque totalement la lutte pour la victoire finale… Quintana n’ose attaquer Froome que dans les derniers hectomètres du Glandon, sachant qu’au pire son coéquipier pourra raccrocher dans la descente, et aucune banderille dans les lacets de Montvernier, alors que Froome ne semblait pas si à l’aise…
Je suis relativement convaincu qu’il n’y aura à nouveau rien à voir sur La Toussuire, et que Quintana se contentera de voir son état de forme sur l’Alpe pour tenter un écart…
Valverde se contente d’accompagner sans aucune tentative de faire bouger la course en faveur de son leader.
“C’est terrible, mais Valverde bloque totalement la lutte pour la victoire finale…”: tout est dit, camarade!
Oui, je suis d’accord… Aujourd’hui il est partit mais trop tard en avait t-il les moyens pour partir avant… On le saura demain…
Le logiciel de Valverde c’est l’attentisme. C’est ce qui lui a réussi dans les classiques. Trop content d’être 3ème d’un Tour qu’il ne gagnera jamais car trop limité en haute montagne, il pense à la coupe du Monde et en conséquence il ne se sacrifiera jamais dans une offensive de déstabilisation de Froome pour favoriser un contre assassin de Quintana. D’ailleurs celui ci a l’air de nourrir le complexe du Ventoux vis à vis de Froome; Celui ci est heureux que Contador et Nibali, qui ont eux l’attaque dans le sang, contrairement aux “petits braquets” de la Movistar, ne sont plus dans le coup pour le général.
Le logiciel de Valverde c’est l’attentisme. C’est ce qui lui a réussi dans les classiques. Trop content d’être 3ème d’un Tour qu’il ne gagnera jamais car trop limité en haute montagne, il pense à la coupe du Monde et en conséquence il ne se sacrifiera jamais dans une offensive de déstabilisation de Froome pour favoriser un contre assassin de Quintana. D’ailleurs celui ci a l’air de nourrir le complexe du Ventoux vis à vis de Froome; Celui ci est heureux que Contador et Nibali, qui ont eux l’attaque dans le sang, contrairement aux « petits braquets » de la Movistar, ne sont plus dans le coup pour le général. Bon ba ce commentaire s’avère faux pour aujourd’hui… Valverde a tout donné pour Quintana qui a repris pas mal de temps sur Froome et au bout du compte Quintana perd le tour sur la bordure et était le meilleur grimpeur de ce tour, comme attendu… Dommage…. J’espère que le prochain Tour de France, aura une première semaine sans pavé et moins dure que celle-ci car le Tour, c’est joué dans la plaine au bout du compte et une monté vers la Pierre-Saint-Martin qui était assez roulante ou Froome a lâché Quintana…… Lire la suite »
C’est vrai que c’est faux pour aujourd’hui. mais n’étaient ‘ils pas obligés de tenter quelque chose d’envergure au moins le dernier jour? Quintana, certainement le meilleur grimpeur après Froome n’a pu enlever aucune étape malgré les nombreuses arrivées au sommet, il n’a pas non plus ramené le meilleur grimpeur comme il y a deux ans. A t’il progressé par rapport à Froome deux ans plus tard ? Non. La journée que les Movistar ont faite aujourd’hui, c’est hier qu’ils devaient la faire. ce qui ne veut pas dire qu’ils auraient réussi mais au moins ils auraient su si c’était possible de déstabiliser Froome; quant à lui je le soupçonne d’en avoir avec son équipe un peu gardé sous la pédale dans ces deux dernières étapes pour faire passer la pilule….
C’est possible que la Sky, est simulé mais moi de mon propre avis, je n’y crois pas, Froome aurait pu être battu si Quintana avait attaqué de plus loin à la Toussuire, nan tout simplement le pic de forme de Froome était sur la première semaine et le début de la deuxième, Quintana la 3 ème semaine, on peut en conclure qui avait la meilleur tactique, Quintana a perdu le tour sur la première semaine difficile et une montée sèche comme la Pierre Saint Martin comme Froome aime… Vivement le reste de la saison et l’année prochaine, Le tour est vraiment la plus grande course au monde, il vient de finir, il me manque déjà…