Comme si l’avance du Britannique sur ses concurrents n’était pas assez significative, son équipe a profité du terrain suisse très montagneux pour assommer de façon quasi définitive la Grande Boucle. Sans être cinq longueurs au-dessus, Froome demeure le meilleur en ce mois de juillet. Et à ce rythme, les quatre étapes restantes jusqu’à Paris risquent d’être bien longues…
Le rouleau compresseur
Double vainqueur du Tour, Christopher Froome aime faire le spectacle, parfois à contre-courant de sa position au général et des tactiques conventionnelles sur trois semaines de course. Son attaque dans la descente du col de Peyresourde, son accélération au moment du coup de bordure de l’équipe Tinkoff dans l’Hérault, ou sa simulation de démarrage dans le Grand Colombier ont fait jaser. Sauf qu’au moment de faire les comptes, ces secondes grappillées par-ci par-là ont indiscutablement fait pencher la balance concernant le mental de ses adversaires, tous résignés avant même l’ascension du Mont Ventoux. Alors que pouvait bien nous apprendre de plus la troisième semaine, pourtant des plus exigeantes avec l’enchaînement Forclaz-Emosson, un contre-la-montre en côte et les ascensions de Bisanne, du Bettex, de la Colombière et de Joux-Plane ? Rien, si ce n’est confirmer la hiérarchie établie, et l’incroyable tour de force de l’équipe Sky pour faire déjouer n’importe quel coureur de classe mondiale à la réputation plus ou moins offensive.
Collé à la roue du « Kenyan Blanc » vers Arcalis, et rapidement essoufflé dans les pentes du Géant de Provence, Nairo Quintana a calé pour de bon dans les dix derniers kilomètres de l’étape du jour, où la pente dépassait par moments les 10 %. Le visage marqué et son corps recroquevillé sur sa machine, l’escarabajo devra se battre pour conserver une place dans le top 5, à tel point le podium semble loin de ses capacités du moment. Fabio Aru, lui, aura voulu faire illusion. Remonté comme un coucou, Vincenzo Nibali a fait le ménage dans le peloton, suivi comme son ombre par Diego Rosa, l’homme qui monte dans tous les sens du terme. Et quand les deux transalpins se sont écartés, le Sarde s’est stoppé net, comme par effroi devant la tâche à accomplir. Car il faut préciser que pour décramponner Wout Poels, c’est bien une expédition en apnée qu’il faut mener. Le Néerlandais, qui connaît la meilleure saison de sa carrière professionnelle, réussit à asphyxier tout le monde, dégoûtant presque certains suiveurs au vu de son aisance remarquable. Du gâteau pour Froome qui n’en demande pas tant.
Porte détient les dernières clés
Le travail d’équipe n’étant perturbé par aucun élément extérieur, le jeune trentenaire a alors tout le loisir de jouer avec les derniers courageux lancés à sa poursuite. Dan Martin en a fait les frais, et c’est bien Richie Porte qui bénéficie de la plus grande côte de sympathie auprès du bourreau des cœurs des téléspectateurs. Marginalisé au classement général après sa fâcheuse crevaison en Normandie, l’ancien compagnon privilégié de Froome fait intrinsèquement figure de deuxième homme sur les étapes de montagne. Plus fort que Quintana, Aru, et les outsiders Mollema, Yates, Bardet ou Meintjes, il a définitivement relégué son coéquipier Van Garderen aux oubliettes. Reste à savoir pour quel maillot il concourt. Oui, la question peut paraître cocasse, mais jusqu’à présent, bien difficile de savoir si l’Australien, dixième d’un Tour d’Italie, joue sa carte personnelle ou fait figure de dixième homme pour Dave Brailsford. En revanche, indépendamment de ces considérations, il n’y a bien que lui pour reprendre du temps sur les autres prétendants au top 10, et pousser Froome dans ses retranchements.
Dans l’absence d’un réel besoin d’accentuer son avance, « Froomey » n’a jamais relayé Porte dans l’interminable dernier kilomètre. Comme en Andorre. La seule équation qui reste dans ce tableau du Tour est donc probablement celle du propre niveau de Christopher Froome. Costaud, il l’est assurément. Malin, doublement. En état de grâce ? Jusqu’ici, on aurait tendance à dire que non. La victoire assurée, sauf chute ou improbable retournement de situation, la logique voudrait qu’il essaye d’aller conquérir un succès d’étape en haute montagne, pour marquer une fois de plus les esprits. Pour cela, il faudra aller condamner des échappées, et se faire quelques ennemis supplémentaires. S’il ne le fait pas, sur qui doit-on compter pour animer la troisième semaine de l’édition 2016 ? Majka, Pantano et Zakarin, baroudeurs de ce Tour ? Ou alors sur les hommes placés jusqu’à maintenant : cinq minutes séparent le deuxième du douzième, et, de Mollema à Rodriguez, certains finiront inévitablement plus fort que d’autres. Mais ce n’est pas là qu’on espérait avoir du suspense à quatre jours de Paris…
Sky aura réussi a transposer les trains pour sprinteurs en plaine en train de grimpeur en montagne. Et l’ennui des étapes de plaine aura accompagné cette évolution. On a beau pester contre Les Quintana, Aru, Bardet et consorts pour leur manque d’audace, mais comment peuvent t’ils attaquer face à cette alignement qui avale la pente à un rythme aussi régulier que celui qu’une barre de téléchargement ? Malheureusement pour nous, le Tour est déjà joué, et même si la lutte pour les places d’honneur s’annonce serrée, elle ne suffira pas à palier la prévisibilité de l’identité du vainqueur final.
wout poels ! le scandale total . c’était un bon grimpeur, c’est devenu un immense grimpeur ! ce tour est le plus chiant que j’ai pu voir depuis l ère Indurain.
Il faut avouer en effet que les performances des coéquipiers de Froome sont assez surprenantes. Les gars roulent pour leur leader durant une bonne partie de chaque ascension, et ce depuis le début, mais ils sont quand même capables de suivre les autres leaders après une accélération. Le retour de Poels qui vient encore donner un relais après l’attaque de froome est ahurissant !
Alors certes la Sky a le meilleur effectif, et de très loin, mais pour autant voir Nieve et Poels régulièrement au même niveau que des Bardet, Aru, Quintana ça peut laisser planer quelques doutes.
Plus de soupçons sur Poels que sur Nieve, tout de même. Mais avant tout ce Tour laisse encore une fois bien impuissant acteurs et suiveurs, et franchement voir les balades de Froome et Porte en touristes dans les Alpes, ça a du mal à me réjouir… La seule chose sur laquelle je garde un oeil c’est le classement de Bardet, toujours un poil en-dessous de Yates sur les ascensions finales (on avait déjà remarqué ça sur de précédents Dauphinés). Et Adam Yates, le pti qui monte en ayant dit “crotte” à Sky, tant mieux pour lui.
Ah dit “crotte” à Sky, certes, mais quand je vois ce que fait son frangin en ce moment même, ça n’aide pas à balayer les suspicions…
Poels étonnant, de plus en plus étonnant….
Haro sur Poels!!!! Pourquoi, allez voir son parcours en plus il s’est relevé sur plusieurs étapes. ..
Lorsque JF Bernard faisait tout péter au pied de l’Alpe pour Miguel. .. c’était formidable et là parce que c’est un Hollandais, il est vilipendé
allez Poupou..
Domination des Sky… allez voir tour 84 ou 86… 1e,2e,4e et 7e qui dit mieux
Poels a toujours été très bon grimpeur certes. Il s’est relevé sur plusieurs étapes, certes. Ca n’empêche que non seulement il maintient un rythme complètement fou qui empêche même des Quintana, Bardet ou Aru d’attaquer, qu’il arrive en plus à revenir dessus quand les mecs se décident à en placer une. Alors qu’avant d’être à la Sky, il était très bon, sans plus. 84 et 86 : Dans le premier cas c’est Fignon et LeMond, qui ne sont pas les premiers venus. Dans le deuxière, les 1, 2 et 4 sont tous des vainqueurs de GT. Je ne prétends pas qu’ils tournaient à l’eau claire, j’ai même de forts soupçons la dessus, mais on est quand même dans d’autres références que Poels et Nieve…
ça n’a rien a voir avec le fait qu’il soit hollandais ( j’étais super fan de jan Raas, et de Gerrie Knetemann ) je dis juste qu’il y a de quoi s’émouvoir devant les performances d’un coureur qui était avant, un bon coureur mais sans plus !. alors c’est vrai qu’il font un turn over en tête de groupe chez sky , mais sur une journée la perf de ce coureur est quand même suspecte.
Vous souvenez vous de George Hincapie? Ce coureur de classiques et fidèle équipier d’Armstrong qui grâce à un coup de baguette magique ( ou plutôt de potion magique) tirait le train des US Postal en passant en tête au sommet des cols? Vous souvenez vous de ses aveux de dopage en fin de carrière?
J’ai l’impression que l’on repasse le film.
c’est exactement ça, chris83 ! même si poels était quand même un bon grimpeur, mais delà a narguer Quintana ! j ‘ai d’ailleurs tendance a croire le dit Quintana qui pense être sujet à une allergie, je subi ça , et je peux vous dire qu’il faut s’arracher sur son vélo quand on a ce soucis sur les pentes d’un col. Cette année la force du vent charrie des tonnes d’allergogènes