Une victoire de Thibaut Pinot dans un contre-la-montre individuel d’épreuve World Tour, qui l’aurait pronostiquée ? Le Français, en s’imposant sur le Tour de Romandie, a frappé un grand coup et montré à tous qu’il n’était pas uniquement un grimpeur. Désormais, le chrono n’est plus pour lui un handicap. Ce n’est plus le même Pinot.
Le travail de l’hiver qui paie
Sur le Critérium International, son succès lors du chrono avait été un premier pas en avant. La validation du travail de l’hiver, où Fred Grappe, son frère Julien et tout le staff de la FDJ sont parvenus à faire de lui un coureur qui se débrouille dans l’effort solitaire. « Petit à petit, j’efface mes défauts, je deviens plus complet », nous confiait ainsi Thibaut Pinot il y a quelques semaines, conscient qu’il franchi un cap et qu’il est devenu un véritable candidat aux victoires sur les courses par étapes. « C’était un chrono difficile, qui me convenait parfaitement », a lâché le principal intéressé après sa folle performance. Et l’enseignement est peut-être là : un contre-la-montre peut convenir « parfaitement » à Pinot. Il y a un an, personne n’y aurait cru, et même si le Français était lui-même surpris de l’emporter à Sion ce vendredi, il reconnaissait le plaisir qu’il prend dans cette discipline. Un grand changement de mentalité.
Alors sur ce Tour de Romandie, on était presque déçu de le voir terminer « seulement » cinquième, jeudi à Morgins. Pourtant, il n’y avait eu que deux hommes capables de le lâcher : Nairo Quintana, peut-être le meilleur grimpeur du peloton actuel, et Ilnur Zakarin, l’énigme au style invraisemblable et aux qualités qui le sont tout autant. Pas de quoi s’affoler, en somme. Bien sûr, ses résultats en chrono peuvent interroger : ne va-t-il pas perdre un peu de ses qualités en montagne ? Prendre en puissance, n’est-ce pas perdre en explosivité ? C’est ce qui a semblé lui manquer pour suivre le Colombien, actuel maillot jaune, sur les premières pentes de la semaine. Mais l’étape de ce samedi, vers Villars, doit permettre au Franc-Comtois de tordre le coup à cette hypothèse que lui, jusque là, réfute.
Le podium serait une première
Quoi qu’il en soit du rapport grimpeur-rouleur de Thibaut pinot, petit à petit, les langues se délient. Ils sont de plus en plus nombreux les observateurs à parler de lui comme d’un potentiel vainqueur du Tour de France. Il faut dire que le podium, il a déjà connu, et qu’il est logique de viser désormais plus haut. Cela passe par des podiums – voire des victoires – sur les courses d’une semaine les plus disputées, et ce Tour de Romandie est une occasion à ne pas laisser passer. Et si le leader de la FDJ venait à terminer sur la boîte à Genève, ce serait à nouveau un petit évènement : cinquième à Tirreno, quatrième au Pays-Basque, il décrocherait le meilleur résultat de sa saison, et même de sa carrière, si l’on met de côté sa troisième place en juillet 2014. Jamais, en effet, Pinot n’a connu le podium sur une course d’une semaine World Tour. En 2015, il était passé tout proche, quatrième de Tirreno, de la Romandie et du Tour de Suisse. Mais les joies des sommets, pour le moment, lui résistaient. A deux mois d’un Tour de France où il sera forcément très attendu, il serait bien inspiré de s’installer comme le dauphin de Quintana pour imposer son nouveau statut.
Ce n’est quand même pas une surprise pour ceux qui suivent régulièrement ses performances. Il est en constante progression depuis 1 an, et c’est assez logique compte tenu de son profil. Pinot c’est avant tout un gros moteur, ce n’est pas un grimpeur à la Contador, il n’aime pas trop les changements brusques de rythme. D’ailleurs il est souvent à la ramasse au début des ascensions quand tout le monde veut accélérer, et progressivement il monte en puissance sur les montées. Du coup ça semble assez logique qu’il performe aussi sur des CLM. Je pense qu’il lui manquait encore de s’améliorer sur sa position sur le vélo et les trajectoires, choses sur lesquels il semble désormais au point. Bref, dire qu’il va y perdre en explosivité c’est oublier le coureur qu’il est habituellement. Pinot c’est vraiment du genre à augmenter progressivement le rythme de la course et à placer une attaque finale (cf pas mal de ses victoires en Suisse, au Criterium International ou autre). Il a toujours été un grimpeur rouleur, contrairement à Bardet avec qui on le met souvent en concurrence qui est plus un coureur “offensif” avec un moins gros moteur mais plus explosif. Si on devait… Lire la suite »
Sans vouloir être contrariant, pour répondre au com de Half, Froome est sans doute bien plus explosif que Nibali peut être même que Contador et n’est en rien comparable à Pinot.
A la limite Pinot commence à avoir des caractéristiques proche de celle de Nibali. Tres bon grimpeur mais pas ultra explosif et bon rouleur.
2015 fut l’année des victoires d’étape prestigieuses, 2016 celle des CG?
Avec ses progrès en CLM, Pinot va essayer de jouer placé, ce sera dur pour le podium du Tour, vue la concurrence féroce, mais on espère tous que l’exploit est à la portée de son talent!
Espérons qu’il n’arrivera pas en forme trop tôt pour le Tour de Suisse, car le Tour sera moins exigeant en 1ère semaine que lors des 2 dernières éditions.
il va faire le Dauphiné !