Sur ce Tour de Californie, Andy Schleck ne jouera pas la gagne, mais se doit de monter en puissance - Photo Radioshack
Sur ce Tour de Californie, Andy Schleck ne jouera pas la gagne, mais se doit de monter en puissance – Photo Radioshack

Le Tour de France et son départ en Corse, c’est dans un bon mois et demi, et les favoris sont de plus en plus épiés. La préparation et les résultats qui vont avec deviennent de plus en plus significatifs et il est important d’engranger de la confiance. A ce niveau là, Andy Schleck suscite toujours de grandes interrogations. Après des dernières courses quelque peu encourageantes, c’est en Californie qu’il va débarquer, là ou le Tour du même nom réunira un plateau qui nous met l’eau à la bouche, comme souvent.

Enfin une montée en puissance ?

Andy Schleck, c’est avant tout une carrière très mouvementée et un feuilleton devenu chronique depuis l’été dernier. Depuis près d’un an, les médias ne se lassent pas de raconter les nouvelles « aventures » du champion déchu. Entre des problèmes relationnels en interne et des déboires personnels, rien ne semble aller dans la bonne direction pour l’homme du Grand Duché. Tout cet environnement qui gravite autour de lui n’arrange pas sa réputation de « Poulidor » des temps modernes, refusant de courir ailleurs que sur la Grande Boucle, sacrifiant d’autres courses qui lui pourraient lui sourire. La suspension de son frère Frank n’a par la suite rien arrangé, faisant chuter le moral du Luxembourgeois au plus bas.

Mais, il faut savoir réagir, et le clan familial a tout de suite tenu à rassurer comme il pouvait. Andy, officiellement, va bien, et vise le Tour de France 2013. Si le contraire aurait été surprenant, il est rare qu’Andy se loupe totalement sur ses deux grands objectifs annuel : le Tour et Liège-Bastogne-Liège. Mais depuis des mois, une fois venu le temps du nouveau départ, les mauvais automatismes semblent reprendre, de quoi laisser la place aux mauvaises langues de dégainer leurs critiques. Mais en dépit des abandons récurrents, presque alarmants, il y a indéniablement du mieux dans son rythme de course bien que sa peur de frotter demeure présente. Après l’avoir vu à l’attaque au Critérium International, il a tenu le choc jusqu’au pied de Saint-Nicolas sur la Doyenne. Certes, sur le papier, ce n’est pas emballant, mais c’est toujours ça de pris. D’autant que c’est aujourd’hui que débute le compte à rebours avant la grande messe de juillet ! Pour cela, le rendez-vous californien devrait permettre de dégager des tendances, à défaut de conclusions hâtives.

Une course qui le permet

Si on ne verra pas un grand Andy Schleck, sa forme pourrait aller crescendo au cours de l’épreuve. Car si un coureur désire se tester avant les échéances les plus rapprochées, le Tour de Californie est une épreuve idéale. A défaut d’être cadenassée par les locaux, ces dernières années, elle offre un plateau très équilibré digne d’une course World Tour. Comportant des étapes pour sprinteurs, des arrivées au sommet – deux cette année – et un contre-la-montre individuel difficile d’une trentaine de kilomètres, elle sacre toujours un coureur complet, en laissant place aux offensives grâces à quelques passages pimentés. N’en déplaise à certains, l’édition 2013 sera du même acabit avec une nouvelle ascension reine – le Mont Diablo à la place du Baldy – et une montée aussi inédite que sèche vers l’oasis de Palm Springs. Les leaders des meilleures formations du continent américain seront bien évidemment présents, accompagnés de huit équipes World Tour.

Outre la présence de Peter Sagan, qui pourrait – comme l’an passé – rafler un grand nombre d’étapes, on retrouvera Philippe Gilbert, Thomas De Gendt, Michael Rogers ou encore Tejay Van Garderen. De quoi trouver un joli successeur au tenant du titre Robert Gesink, absent cette année. Depuis 2006, cette course qui est arrivée dans le calendrier avec l’étiquette d’épreuve préparatoire aux antipodes est entrée dans une autre dimension. Voyant ses audiences augmenter sans cesse, elle a été décalée en 2010 à la troisième semaine du mois de mai, n’empiétant plus sur le dénouement final du Tour d’Italie. Désormais, pendant qu’on se tire la bourre au Giro, une autre sphère du calendrier cycliste prend place, dans une optique totalement différente, mais toujours raccordée aux grands tours. Pour Andy Schleck et les autres, le Tour n’est pas si loin qu’on ne le pense.

Alexis Midol


 

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