Le Tour d’Italie, souvent spectaculaire, est aussi une affaire de locaux. Portés depuis des décennies par les mythiques grimpeurs que furent Fausto Coppi, Gino Bartali, Alfredo Binda ou plus récemment Marco Pantani et la nouvelle idole Vincenzo Nibali, la nation transalpine détient haut la main le record de victoires au classement général de l’épreuve – avec pas moins de 68 trophées. Cette année encore, les nombreux tifosi situés le long de la route encourageront leurs protégés, souhaitant tous se mettre en valeur au classement général. Petite revue d’effectif.

Domenico Pozzovivo (30 Ans, AG2R la Mondiale, 8e e, 2012) : Le grimpeur de poche de l’équipe savoyarde représente l’un des atouts les plus crédibles du contingent italien sur les routes du prochain Giro. De plus en plus régulier, capable de lâcher tout le monde sur une accélération dans son style très particulier, Pozzo est de plus en plus affûté, et aura les coudées franches, puisque Carlos Betancur vise le Tour de France. Un podium est peut-être présomptueux, surtout que ses progrès face à la montre nécessitent d’être encore démontrés, mais une place parmi les cinq premiers paraît tout à fait réalisable. Le vainqueur d’étape au Lago Laceno – en 2012 – devrait à coup sûr animer les étapes montagneuses, comme à son habitude.

Michele Scarponi (34 Ans, Astana, vainqueur en 2011) : Désormais exilé chez Astana, où il a retrouvé Vincenzo Nibali afin de lui permettre de remporter le Tour de France en juillet prochain, l’expérimenté Michele Scarponi a hâte d’en découdre, et avec sa régularité caractéristique en montagne, un podium devrait constituer l’objectif pour l’ancien vainqueur de la course rose, qui a échoué à deux reprises à la quatrième place ces deux dernières saisons. C’est un habitué du Giro, et ses adversaires ne pourront pas compter sur une inattention de sa part. Accompagné du prometteur Fabio Aru, il ne faudra surtout pas l’enterrer trop vite.

Damiano Cunego (32 Ans, Lampre, vainqueur en 2004) : Damiano Cunego sur le Giro ? Un tube qui date d’il y a… dix ans ! Le Petit Prince avait alors survolé l’épreuve et dominé son illustre mentor Gilberto Simoni. Mais depuis ? Entre classiques, courses d’une semaine et quelques essais sur la Grande Boucle, Cunego n’a jamais retrouvé son fabuleux niveau, et revient sur la course de ses amours avec un statut particulier. En effet, il faudra cohabiter avec le jeune Ulissi et l’expérimenté Niemiec, pas simple… D’autant qu’on a cru à une résurrection après un très bon Tour du Pays Basque, mais le bilan ardennais fut famélique. C’est un peu le problème du Véronais, capable du meilleur, comme du pire.

Ivan Basso (37 Ans, Cannondale, vainqueur en 2006 et 2010) : Ivan Basso a fait rêver l’Italie entière en 2006 et 2010, avec ses victoires acquises imparablement assis sur sa selle. Mais c’est un autre Basso qui arrive en tant que leader de la Cannondale en Irlande. Malchanceux comme jamais l’an dernier, contraint de déclarer forfait pour le Giro à cause d’un kyste, et frigorifié sur la Vuelta, alors qu’il était dans le coup, son niveau est devenu une énigme. Il paraît difficile de le voir rivaliser avec l’explosivité des Quintana et Rodriguez, mais derrière, c’est très ouvert. Alors avec la préparation discrète et méticuleuse qu’on lui connaît, gare au vieux briscard.

Dario Cataldo (29 Ans, Sky, 12e en 2012) : Richie Porte, révélé sur les routes du Tour d’Italie 2010, aurait du partir à l’assaut du classement général durant le mois de mai, mais s’est finalement retiré, la faute à la nécessité d’épauler Froome en juillet. L’équipe Sky n’a donc rien de terrifiante au départ de Belfast, et si Kennaugh est annoncé par son équipe comme le leader, difficile d’imaginer Cataldo se cantonner à un rôle d’équipier. Vrai coureur de tours, il avait remporté une étape de prestige en troisième semaine, en haut du Cuitu Negru sur la Vuelta 2012, et n’est pas champion d’Italie du contre-la-montre pour rien. Un top 10 est envisageable, voire peut-être un petit peu plus…

Franco Pellizotti (36 Ans, Androni, 3e en 2009) : Pellizotti est éternel, et après un top 10 acquis in extremis suite au déclassement de Mauro Santambrogio en 2013, il devrait à nouveau raviver la flamme de l’ancienne armada Liquigas, où il cohabitait avec Ivan Basso, Vincenzo Nibali et Roman Kreuziger. Neuvième au Trentin, l’ancien devrait encore faire son show sur des montagnes qu’il connait comme sa poche.

Edoardo Zardini (24 Ans, Bardiani, 138e en 2013) : C’est le petit invité surprise parmi les grands noms du cyclisme italien de ces dernières années, mais Zardini ne devrait pas lutter dans la même cour. Le virevoltant jeunot de la formation Bardiani-CSF aura à cœur de marcher dans les pas de Stefano Pirazzi en allant décrocher le maillot bleu de meilleur grimpeur. Un mythe pour tout italien, et accessible si il retrouve ses jambes du Tour du Trentin. Dès sa deuxième participation, en tout cas, le garçon est attendu, car les promesses placées en lui sont grandes.

Les chasseurs d’étapes : Diego Ulissi, Fabio Aru, Ivan Santaromita, Simone Ponzi, Moreno Moser, Oscar Gatto et Fabio Felline.

Retrouvez l’ensemble des articles de présentation du Tour d’Italie ici.

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