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Pinot et Alaphilippe peuvent-ils faire mieux qu’en 2019 ?
Après une longue coupure hivernale, c’est le retour de Roue Libre, avec Joseph Ruiz et Paul Harrer.
Au programme cette semaine, un débat sur la saison à venir de Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot. Peuvent-ils faire mieux qu’en 2019 ?
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Alléluia. Vous m’avez (nous aviez) manqué
Pour Alaphilippe ça paraît difficile de faire mieux que l’année dernière mais il fera sans doute à peu près aussi bien (ne pas gagner LBL serait sans doute une vraie déception par contre vu son programme).
Pour Pinot, s’il a les mêmes jambes qu’au Tour il gagnera une grosse course (le Dauphiné ?).
Enfin le retour !
Bon séjour à Robin en Amérique du Sud ! Benoit Vittek a d’ailleurs bien relevé le défi.
En revanche, déçu d’apprendre qu’il y aura moins d’émissions cette année. Je n’ai d’ailleurs pas bien saisi quelle en était la raison…
Vive le retour de Roue Libre :)
Pour Alaphilippe, faire mieux serait remarquable.
Pour Pinot sur le papier il peut, mais il a l’art et la manière de se louper quand il est attendu. Et vue sa force de l’an passé, Ineos (qui ne sera pas aussi faible que cette année) ou Jumbo ne vont pas le manquer et s’il y a une bordure, Pinot sera derrière comme à chaque fois. Ils vont exploiter toutes les faiblesses pour le mettre hors du coup. Je pense vraiment qu’en 2019 c’était pour Pinot, mais cette année, Bernal sera plus fort et plus expérimenté que l’an passé. Du reste, la perspective de voir un français gagner le tour dans les années à venir s’éloigne. Si on a pu y croire un temps avec Pinot, Bardet voire Gaudu, avec ce qui arrive derrière (Bernal, Pogacar, et peut être qui sait ? Evenepoel), ça nous ne laisser espérer une victoire guère avant 2035 !
Déjà, j’espère que le passage sur notre Robin national n’est qu’une boutade (après tout, il a posté un article sur ce site la semaine dernière) et qu’on le reverra (ici et sur Roue Libre) avant le Tour d’Italie.
Sinon, concernant le parcours du Dauphiné, j’aimerais ajouter un argument à ce que j’ai déjà écrit en commentaire ici même (sous l’article sur Dumoulin). J’ai vu beaucoup de gens faire référence, pour défendre ce parcours, à l’édition 2014 de Paris-Nice. Certes, la course fut très intéressante. Mais à mon avis les deux cas ne sont pas vraiment comparable. D’une part, la Course au soleil est une course de début de saison, qui est là pour lancer la période des classiques. De plus, il y a eu souvent sur Paris-Nice un simple prologue, alors que sur le Dauphiné il y a une tradition de chrono bien plus long. Ainsi, l’absence de contre-la-montre (et même d’arrivée au sommet) est bien moins gênant pour Paris-Nice, ça ne s’oppose pas à l’identité de la course. D’autre part, le spectacle proposé fut autant (voire plus) lié à l’absence d’arrivée au sommet que d’épreuve chronométrée.
Concernant Alaphilippe, je suis d’accord avec les propos de l’émission (et les commentaires), faire mieux est très improbable, mais il s’agira plutôt de faire « différent » (et cela semble d’ailleurs l’objectif d’Alaphilippe lui-même au vu de son calendrier). Pour moi, à mon avis, pour que ce soit le cas, il faudrait plusieurs choses :
1) une victoire sur Liège-Bastogne-Liège (je l’attends d’avantage ici que sur le Tour de Lombardie)
2) un titre olympique ou mondial (et même un titre de champion de France, ce sera déjà très bien il sera favoris aussi). Il pourrait aussi aller chercher un titre européen (mais ça dépendra de ses envies et des choix du sélectionneur)
3) un Top 10 sur le Tour des Flandres (Valverde l’a fait, donc ça devrait être possible)
4) un beau Tour de France. La limite, c’est qu’il a déjà obtenu ce qu’on pouvait attendre de lui (victoire d’étape, port du maillot jaune, classement de la montagne), voire plus (5e place au classement général). Mais disons quand même que l’absence de victoire d’étape serait un peu décevante.
Pour Thibaut PInot, il y a moyen de faire mieux, sur trois axes :
1) accrocher un bon classement général sur le Tour de France. Je pense que, à ce jour, une victoire finale est très improbable, ne serait-ce que parce que mon favoris est Primoz Roglic, qui coche toute les cases (régularité sur trois semaine, équipe très forte et parcours qui lui convient très bien – malgré ses qualités en contre-la-montre, il ne grimpe comme un rouleur-grimpeur, en témoigne ses performances sur la Vuelta ou les classiques d’automne). Mais une place sur le podium, voire un Top 5 assorti d’une victouire d’étape (ou un maillot à pois) serait déjà très satisfaisant, et à mon sens tout à fait possible. A condition qu’il puisse poser ses roues sur la plus belle avenue du monde…
2) gagner enfin une grande course par étapes. S’il parvient par exemple à gagner le Dauphiné (je le voit gagner davantage ici que sur Paris-Nice), ça aurait de la gueule et viendrait combler un sacré manque dans son palmarès (l’absence de victoire sur un classement général d’une course WT). En tout cas c’est une excellente chose qu’il vienne sur Paris-Nice.
3) être de nouveau performant sur les courses d’un jour d’après Tour (Tour de Lombardie et semi-classiques italiennes, plus courses en ligne olympique et mondiale – ou même les championnats d’Europe, mais pour le coup ça correspond mieux à Alaf’). Je le met en troisième point, non pas que je trouve cela forcément moins important, mais parce que s’il n’est pas blessé à ce moment là, je n’ai aucun doute qu’il obtiendra de bons résultats sur ses courses. Il l’a largement prouvé en 2018.
Concernant David Gaudu, j’aimerais beaucoup que son émergence puisse permettre à Pinot d’aller de nouveau se frotter sur les routes des GT italiens et espagnols. Ceci-dit, son équipe pourrait tout simplement aussi venir sur le Tour avec une équipe articulée autour d’Arnaud Démare, ça reste quand même un coureur fiable. Mais je pense pas qu’aligner Pinot et Démare sur un même GT soit une bonne idée (en revanche, Démare en sprinteur leader et Gaudu en électron libre, pourquoi pas).
Bardet a fait un excellent choix d’aller sur le Giro (et la Vuelta). On parle beaucoup des trois chronos sur les routes hongroises et italiennes, mais il y aura aussi de sacrées étapes de montagnes, longues, avec des enchaînements de cols et des hautes altitudes. Le tout conjugué à une course bien souvent plus dévridée que sur le Tour (et en tout cas moins contrôlée par un rouleau-compresseur britannique), je ne l’écarte pas de la lutte pour le podium final. Idem bien sûr pour le Tour d’Espagne.
Je ne pense pas que Bouhanni participera à la Grande Boucle. Le parcours est trop difficile pour lui, surtout dans une équipe qui voudra épauler au mieux son duo de grimpeurs Quintana-Barguil. Qu’il commence par lever des bras sur une belle course comme le Tour de Catalogne, ce serait déjà très bien.
Vous avez évoqué aussi l’ami VDP. Il devrait en effet être un concurrent redoutable sur les classiques, tout comme son alter-égo belge, aka Wout Van Aert.
Le problème est que pour Pinot lui-même, un top 5 serait un échec, de son propre aveu. L’an passé, sans sa chute, il aurait très probablement gagné le Tour car il était supérieur à Bernal. Ca, Pinot l’a compris, c’est pourquoi il a déclaré qu’en substance il lui faudrait plus qu’un podium pour oublier le tour 2019. Alors tu penses qu’un top 5 quand tu as déjà fait 3ème à 24 ans, c’est pas une source de satisfaction. Ceci étant, entre Roglic, Bernal et quelques autres, même le podium sera une perf.
Je mettrais un bemol sur le « probablement gagner le Tour » ; il semblait effectivement un poil plus fort que Bernal mais il restait des étapes dificiles; la vérité d´un jour en fin d´epreuve n´est pas tjs celle du lendemain; la Paire Thomas Bernal, coatché par l´exelent Portal, ne lui aurait pas fait l´ombre d´un cadeau .
Pinot gagner le Tour ? la concurence s´epaissie, est devenue blindée; les chances s´ammincissent au fil des années; l´athlète subit trop souvent d´avatars sur 3 semaines; la fdj manque aussi de consistance face aux top teams; se fait pièger en autre dans les bordures; par contre faire mieux sur les epreuves plus courtes oui .
Oui, c’était loin d’être fait. Mais c’était possible et les étapes risquées étaient passées pour la FDJ et Pinot, il ne restait que de la montagne et tactiquement, vu comme il était une jambe au dessus de Thomas dans le Galibier, je pense que c’était très jouable et qu’il en gardera un souvenir amer. Pour les années à venir, effectivement, je n’y crois plus, avec les jeunes qui poussent derrière (notamment Pogacar, Bernal, voire Carapaz) et la médiocrité de l’encadrement de la FDJ (chaque bordure, ils sont dedans), je pense que ses chances sont très minces et même sans parler de l’inconstance de Pinot.
Pour les courses plus courtes, ça ne lui a jamais réussi, même s’il est parfois passé près (2ème d’un Romandie), mais avec ses problèmes de placement, pas sûr qu’il fasse mieux…
Il aurait surtout eu besoin il y a quelques années de partir dans une solide équipe étrangère. C’eut été sans doute moins confortable que la FDJ, mais beaucoup plus formateur.
La question de l’émission c’était de savoir si Pinot (et Alaphilippe) va faire une meilleure saison en 2020 qu’en 2019. Du coup, s’il termine 4e ou 5e, ce sera peut-être (du fait de son podium en 2014 et de ce qu’il a montré dans les Pyrénées en 2019) décevant (d’ailleurs, j’ai parlé d’un Top 5 assorti d’une victoire d’étape et d’un maillot à pois), mais au final vu qu’il a abandonné en 2019, un Top 5 « sec », aussi décevant soit-il (même si notre appréciation dépendra aussi du déroulé de la course), ça reste mieux qu’un abandon à deux jours de Paris.
Oui, vu comme ça, encore qu’un top 5 sans victoire ne restera sans doute pas plus dans les annales qu’un abandon après une victoire au Tourmalet.
Un abandon à deux jours de Paris en ayant dominé la montagne auparavant c’est mieux qu’une 5ème place en suçant des roues.
L’histoire du Tour a retenu davantage de perdants magnifiques que de top 5.
Bon, déjà, c’est sûr que notre appréciation du Tour de Pinot dépendra bien sûr du scénario de la course (a-t-il raté de peu la victoire finale ou un podium ? a-t-il attaqué à plusieurs reprises ? a-t-il commis des erreurs tactiques ?). Ceci-dit, il faut bien voir d’où l’on part, c’est-à-dire cette incroyable série d’abandons sur les GT. Pinot a participé à 12 épreuves de trois semaines dans sa carrière : il n’a été au bout qu’à six reprises… Et c’est même pire ces derniers temps (4 abandons sur ses six derniers GT !). C’est un cas unique. Même des gars comme Porte ou Fuglsang, pourtant eux-aussi souvent en manque de réussite sur les Grands Tours, vont la majorité du temps au bout.
Ainsi, que Pinot puisse poser ses roues sur les Champs-Elysées en juillet prochain serait déjà une petite victoire, parce que c’est loin d’être garantie. Donc, à titre personnel, je pense que dire qu’un Top 5 « sec » serait une déception quel que soit le scénario de la course, c’est un peu présomptueux. Il ne faut pas faire la fine bouche et savoir reconnaître aussi les points positifs. Et au passage, je souligne encore une fois que je n’ai pas évoquer le cas d’un Top 5 « sec » dans mon commentaire initial).
Sinon, pour alimenter la réflexion à partir d’un cas concret, j’invite tout le monde à se poser la question suivante : entre Thibault Pinot et Emmanuel Buchmann, qui a réalisé le meilleur Tour de France en 2019 ?
Pour moi Pinot sans hésiter, le seul coureur qui a parut en mesure de bousculer l’hégémonie d’ineos depuis 2012.
Complètement d’accord avec Angelo Pardi. C’est bien cela qui a rendu le tour aussi exaltant: c’est que les accélérations de Pinot faisait d’une part mal à tout le monde mais qu’elles lui ont permis de réaliser des écarts significatifs avec les leaders de Sky et leurs coéquipiers. Une chose que les dauphins (Dumoulin, Nibali, Quintana, Bardet, Uran, Contador, Roglic etc.) de Sky n’ont jamais réussi à faire depuis 2012. Il faut reconnaître quelque chose quand même à Pinot en 2019. Il a réussi sur le tour là ou tous les cadors de la montagne ont échoué.
En tout cas, j’espère surtout que le calendrier ne sera pas chamboulé par cette épidémie de Coronavirus (on pense particulièrement au tryptique Strade Bianche-Tirreno-MSR)
Bernal, evenepoel,pogacar,vdp, et bien d’autres arrivent.
Il ne faut pas trop rêver…
Oui et pas de français parmi eux ! Car si Gaudu semblait le grand espoir français, il est déjà bien loin d’un Pogacar et je ne parle pas d’un Bernal ou d’un Carapaz !
1) Je ne vois pas trop en quoi Evenepoel ou VdP seraient des concurrents de Pinot pour les grands tours et les courses par étapes.
2) Gaudu progresse linéairement, il a de bonnes chances de remporter de grandes courses.
3) L’exemple Quintana montre bien qu’être très fort très tôt n’est pas un gage de succès éternel.
4) Pour un Pogacar, un Roglic, un Bernal qui entrent dans la danse, on a un Froome, un Porte, un Nibali, un Thomas, un Valverde qui en sortent.
5) Van der Poel est plus proche de l’âge de Pinot que de celui d’Evenepoel donc les mettre dans le même sac n’a pas grande pertinence.
1) Je pense qu’il parlait de Pinot ET Alaphilippe. Dans ce cas Evenepoel et VDB sont déjà des concurrents pour ce dernier.
Des concurrents certainement, mais Alaphilippe est largement au niveau ! Et je pense qu’il est encore largement au-dessus sur sa spécialité (les arrivées dans le style de la Flèche).