Les leaders de l’équipe australienne n’étaient pas attendus pour décrocher de tels résultats. Mais avec deux podiums sur le Giro et la Vuelta, une quatrième place sur le Tour et deux succès venus d’ailleurs sur Paris-Roubaix et le Tour de Lombardie, la saison d’Orica a dépassé toutes les attentes.
Le top : Esteban Chaves
Et dire qu’il y a trois ans et demi, après une chute sur le Trofeo Laigueglia, le grimpeur Colombien avait failli faire une croix sur sa carrière de cycliste professionnel. Le monde du vélo serait alors passé à côté d’un sacré phénomène. Cette saison, Esteban Chaves s’est imposé comme l’un des meilleurs coureurs du peloton. Il a réalisé une saison invraisemblable, qu’on ne lui prédisait pas. Maillot rose à deux jours de l’arrivée du Tour d’Italie, il a finalement craqué face à Vincenzo Nibali : mais il a sauvé sa deuxième place, confirmation de son nouveau statut depuis sa Vuelta 2015 (5e). Sur les routes espagnoles de sa révélation, il a d’ailleurs fait encore mieux que la saison passée, en allant cette fois chercher un podium – au détriment, sur l’avant-dernière étape, d’un Alberto Contador pourtant pas né de la dernière pluie. L’enfant de Bogota, qui n’était jusqu’alors jamais monté sur le podium d’un grand tour, a donc connu cet honneur à deux reprises cette année. Et comme si ça ne suffisait pas, il a ajouté à ce fabuleux bilan son premier monument avec le Tour de Lombardie. Juste phénoménal.
Le flop : Caleb Ewan
La fratrie Yates a franchi le cap attendu. Matthews, sans réaliser un exercice incroyable, a tenu son rang et décroché son premier bouquet sur le Tour. Enfin, Gerrans, le leader emblématique, peut se cacher derrière les blessures pour justifier une saison quasi blanche. Seul le jeune Caleb Ewan fait finalement office de relative déception chez Orica. En 2015, à 21 ans seulement, le sprinteur australien avait levé les bras sur la Vuelta. L’éclosion avait été précoce, mais la confirmation n’est pas encore totalement venue. S’il a remporté deux étapes à domicile, sur le Tour Down Under, il a ensuite eu du mal sur Tirreno-Adriatico et surtout sur le Giro, qu’il a quitté après douze jours de course et sans bouquet. Mais preuve de la fabuleuse saison que vit la bande à Matthew Bannan, le prodige qui laisse un petit goût d’inachevé cette année aborde tout de même l’hiver avec dans ses bagages une victoire sur la Classique d’Hambourg. Parce qu’en 2016, Orica était dans un autre monde, au-dessus de tout. Plus ou moins au paradis.
Grosse évolution de cette quand même, il y a 4 ans c’était l’équipe la plus mauvaise du World Tour en montagne, aujourd’hui à 20s près au TDF entre Adam Yates et Quintana; ils faisaient un podium sur les 3 GT. Ils étaient pas loin de remporter un 3e monument à Liège avec Albasini aussi, dommage pour lui il l’aurait vraiment mérité.
Les Yates nous ont montré cette année qu’ils savaient tenir 3 semaines.
Quand je regarde votre classement j’en viens à me poser la question sur le classement world tour . Serait-il nul ne refléterait-il pas la réalité du terrain ? Dimention Data 2ème meilleure équipe de la saison avec 17/20 alors qu’elle est bonne dernière en world tour c’est étonnant .
C’est vrai que Orica a fait une belle saison . J’ai bien aimé Ce petit Chavez tant par son tempérament que par sa sympathie .
En 2012 Quick step a aussi gagné 2 monuments mais avec un seul coureur .
Le classement World Tour, qu’il soit individuel ou par équipes, n’est pas forcément le meilleur reflet de la saison. Il est prévu qu’on en parle prochainement d’ailleurs.
Pour ce qui est de notre classement, il se base donc sur un ressenti et des critères subjectifs, pas sur des points comme le classement UCI. Il tient compte du budget, de l’effectif de l’équipe et donc de ce qu’on pouvait en attendre en début de saison. On n’imaginait pas que Dimension Data ferait aussi bien. Pourtant, notamment sur le Tour, l’équipe a été l’une des plus en vue et je pense à titre personnel que beaucoup de novices l’ont découverte.
Sauf que bien sûr, avec “seulement” quelques leaders comme Cavendish, Boasson Hagen et Cummings, difficile de rivaliser avec des armadas comme Sky ou Movistar. Donc au niveau du classement UCI, l’écart est grand. Et ne reflète pas le niveau de satisfaction qu’il peut y avoir chez les équipes. Mais avec ne serait-ce qu’une victoire sur le Tour, Dimension Data aurait sûrement été très contente. Alors que pour Etixx (et Kittel), ce bilan est décevant…
J’aurais remonté Tinkoff au niveau de Trek, voir juste au-dessus, et descendu un peu Dimension Data au niveau d’IAM, mais à ces quelques détails près et selon vos critères l’ensemble est tout à fait cohérent. Orica, sacrée saison! en ajoutant les victoires de Cort Nielsen sur la Vuelta qui viennent faire oublier un peu plus le Giro un peu juste d’Ewan, mais face à un Greipel souvent intraitable.
Vous avez raison et je dois dire que cette série d’article sur la saison de chaque équipe est très agréable à lire en cette période de trêve hivernale . C’est quand même un sacré boulot que vous réalisez là . Je me réjouis déjà de lire votre article sur les classements world tour qui il est vrai ne reflète pas toujours la réalité . Je ne doute pas que votre analyse sera très pertinente .