Le transfert de Michal Kwiatkowski, qui passe de l’armada Etixx à celle de Sky, pose question. Polyvalent au possible, le Polonais ne semble pas encore avoir choisi sa voie. Mais c’est justement ce qui pourrait lui porter préjudice.
Une bonne idée, par Alexis Midol-Monnet
Quitter une top team pour une autre a été le choix de Kwiatkowski. La Sky, clairement axée sur les courses par étapes, pourrait venir combler sa légère frustration d’avoir été mis de côté par Patrick Lefevere sur les épreuves World Tour d’une semaine. Rouleur de formation, le Polonais s’était révélé comme un étonnant grimpeur sur un Tirreno-Adriatico, avant de s’affirmer comme l’un des meilleurs puncheurs du monde avec un sacre mondial et une Amstel Gold Race en avril dernier. Sauf qu’aujourd’hui, tout coureur passe-partout pêche forcément à ne pas se spécialiser. Cela s’est fait ressentir chez Sagan, Hagen ou Matthews. Kwiatkowski, courant plusieurs lièvres à la fois en 2015, est passé à côté de sa deuxième partie de saison allant du Tour de Suisse aux Mondiaux, où il n’a pu conserver sa couronne. Le changement semble donc arriver à point nommé, d’autant plus qu’Etixx ne semblait plus fondamentalement compter sur le désormais ex-champion du monde avec l’arrivée de Dan Martin et l’éclosion d’Alaphilippe.
Ceci dit, le Polonais a principalement été recruté pour enfin offrir à l’équipe Sky une victoire sur l’un des cinq Monuments, une marche sur laquelle les hommes de Dave Brailsford butent systématiquement. De plus en plus dense, le pôle consacré aux courses d’un jour devrait se scinder en deux, et laisser sur les flandriennes plus de libertés à Geraint Thomas, vainqueur du dernier GP E3, ou Ian Stannard, double vainqueur du Het Nieuwsblad. Kwiatkowski, lui, a pour sa part déjà prévu de disputer sauf blessure Milan-Sanremo, le Tour des Flandres, et le triptyque ardennais. Un challenge excitant, où la principale inconnue réside dans le fait d’élargir son palmarès dès sa première année chez Sky. Ce qui paraît clair, c’est que d’Etixx aux britanniques, il ne perd pas au change, avec deux blocs collectifs affichant des taux de victoires affolants de janvier à octobre. Mais le petit plus, c’est sûrement la philosophie méticuleuse de Dave Brailsford et de ses adjoints, qui risquent de cadrer encore un peu plus un coureur pétri de talent.
Une mauvaise idée, pour Robin Watt
On connaît la polyvalence de Michal Kwiatkowski, capable de briller sur tous les terrains. Mais depuis son titre mondial à Ponferrada, il semblait que tout soit devenu plus clair. Le Polonais, par la suite vainqueur de l’Amstel Gold Race, est fait pour les courses d’un jour. Ses qualités de rouleur voire de grimpeur sont indéniables, mais trop limitées pour faire de lui un homme capable de jouer la gagne sur les grands tours. Mais vraisemblablement, « Kwiatko » lui-même place beaucoup d’espoirs dans son transfert, et imagine peut-être pouvoir se métamorphoser chez Sky, une équipe qui est parvenue à faire de Wiggins un vainqueur du Tour de France. Pourtant au-delà des épreuves d’une semaine, il paraît impensable de voir l’ancien champion du monde titiller les cadors. Sur le dernier Paris-Nice, sa deuxième place finale a pu semer le doute. Mais la suite a été la preuve que les classiques lui réussissent davantage.
Quatrième d’A Travers la Flandre, aux portes du top 10 sur les deux classiques canadiennes du mois de septembre et huitième des Mondiaux de Richmond, il a accumulé les accessits. Il a encore une marge de progression, notamment sur les courses longue distance. Mais à 25 ans, il a déjà trois campagnes de classiques réussies derrière lui. De son éclosion en 2013 (4e de l’Amstel, 5e de la Flèche) à sa première victoire sur le triptyque ardennais en 2015 en passant par ses deux podiums de 2014 (sur la Flèche et Liège, en plus d’une cinquième place sur l’Amstel), il a montré que le mois d’avril pouvait être fait pour lui. S’il est donc louable qu’il ne veuille pas se reposer sur ses acquis, sa décision semble prématurée : au sein d’une équipe spécialiste des classiques qui lui laissait la place qu’il mérite sur les ardennaises, il pouvait progresser et espérer décrocher de grands succès. Mais chez Sky, le risque est grand de ne devenir qu’un équipier de plus pour Chris Froome lorsque la route s’élève.
A titre perso je ne pense pas que Kwiatko ait signé chez Sky sans avoir eu au préalable des assurances pour ne pas être qu’un simple équipier de Froome. De plus, ce dernier a déjà une armada a ses côtés (sans compter les mecs qui se mettent a voler inexplicablement en montagne – poke à Thomas…), quand l’équipe Sky semble pêcher sur les courses vallonnées. Les accessits d’Henao ne sont pas a la hauteur d’une formation comme la Sky.
J’en profite au passage pour vous féliciter de faire autant vivre le site avec des articles très intéressants dans cette période d’intersaison vide de courses.
Kwiatek a déjà été aux portes du top 10 d’un Tdf particulièrement relevé, et il court après sa forme sur cette période depuis 2 saisons. On se souvient en 2014 de ses chevauchées désespérées dans les Vosges avec Panzerwagen.
Dans le même temps, il connaît parfois sur les classiques vallonnées d’inexplicables absences, notamment après une 1ère victoire: Lombardie 2014 – Flèche & LBL 2015…
Kwiatek se cherche donc encore, doit gagner en régularité sur ses objectifs.
Nulle doute que la Sky sache le rendre davantage performant sur les tours, mais de là à avoir le leadership sur Giro ou Vuelta… À voir… Il y a tout de même de meilleurs rouleurs-grimpeurs dans l’effectif, et ça bouchonne pour évoluer leader de GT, notamment avec Thomas, mais Konig aussi qui est loin d’être ridicule sur 3 semaines, ou un Nieve trop souvent sacrifié à cause de ses lacunes en clm…
Le danger pour Kwiatek, certainement remonté par la réussite de son collègue Dumoulin, est bien de passer à côté de ses objectifs, mais une équipe comme Sky est certainement capable de planifier très rationnellement la saison 2016 du Polonais, une saison qui pourrait surprendre, positivement ou négativement.
Je pense quil devrait se concentrer sur les Flandriennes et les tours d’une semaine.