Après les équipes dont le marché des transferts a été – sur le papier – réussi, voici une sélection d’équipes pour qui nous avons jugé la pêche bien moins fructueuse. Elles sont moins nombreuses, et c’est moins flagrant, car peu de formations sont suicidaires au point de laisser filer plusieurs éléments importants. Mais pour certaines, malgré tout, c’est à n’y rien comprendre…

Belkin : Chez les Néerlandais, la période des transferts a été plutôt calme, contrairement à l’année passée : seulement trois arrivées qui remplacent numériquement trois départs, mais l’effectif va malgré tout perdre énormément en qualité. Mark Renshaw, s’il n’a pas apporté une totale satisfaction lors de ses deux années aux Pays-Bas, demeuraient un sprinteur important, qui aurait pu s’avérer déterminant s’il avait eu un grand leader à emmener. Tom-Jelte Slagter, lui, a eu du mal à confirmer sa victoire sur le Tour Down Under en janvier dernier. Mais il avait au moins prouvé qu’il était capable de gagner des courses en World Tour. Quant à Luis Leon Sanchez, il est l’une des valeurs sûres du peloton, souvent gagnant lors des grandes échéances. Mais son implication dans différentes affaires de dopage a terni son image jusqu’à lui coûter sa place. En compensation, l’arrivée de Jonathan Hivert est une bonne chose, mais il n’est pas certain qu’il décroche des victoires sur le Tour comme en était capable Sanchez. Barry Markus, lui, apporte moins de garanties que Renshaw dans les sprints, et le jeune Van der Lijke découvrira seulement le monde pro. Après une saison en demi-teinte, ce n’est pas forcément très rassurant…

Les arrivées : Jonathan Hivert, Barry Markus, Nick Van der Lijke.

Les départs : Mark Renshaw, Luis Leon Sanchez, Tom-Jelte Slagter.

Europcar : C’est l’incompréhension de l’automne. Après avoir perdu des éléments déterminants au cours de sa précédente saison, la structure vendéenne a décidé de postuler au World Tour, avant d’y être acceptée. Du coup, en 2014, avec un effectif moins étoffé qu’en 2013, la troupe de Jean-René Bernaudeau devra être sur tous les fronts… Et sur les classiques notamment, mais sans Sébastien Turgot et Damien Gaudin, qui avaient porté Europcar ces deux dernières années. Dans les sprints, le jeune Bryan Coquard devra faire sans Sébastien Chavanel, son poisson-pilote la saison dernière. Jimmy Engoulvent, fraîchement arrivé, devra mettre en place des automatismes avec l’espoir tricolore, ce qui prendra forcément du temps. Enfin, l’expérimenté Charteau et l’opportuniste Veilleux ont également quitté la maison, laissant un vide comblé par les arrivées conjuguées de Romain Sicard et Fabrice Jeandesboz. De quoi décrocher les mêmes succès ? Pas si sûr, quand on regarde les palmarès de Chartix et du Caribou, bien plus garnis que ceux des nouveaux arrivants. Alors les arrivées de Yannick Martinez et du néo-pro Antoine Duchesne pourraient être les bonnes surprises de l’année. Mais en découvrant le World Tour, on les imagine assez mal prendre le leadership de l’équipe vendéenne…

Les arrivées : Antoine Duchesne, Jimmy Engoulvent, Fabrice Jeandesboz, Yannick Martinez, Romain Sicard.

Les départs : Anthony Charteau, Sébastien Chavanel, Damien Gaudin, Sébastien Turgot, David Veilleux.

Trek : Avec le départ du sponsor Radioshack, Trek devient une équipe à part entière. Heureusement, les principaux leaders que sont Cancellara et les frères Schleck sont restés. Mais pour le reste, ce fut un sacré chantier, qui au final, appauvrit l’effectif. Le duo Gallopin-Monfort a rejoint Lotto-Belisol alors que Bakelants a pris la direction d’OPQS. Cela fait déjà trois hommes forts en moins. Quand on y ajoute les départs d’Hermans ou Klöden, ça commence à causer. Sur terrain accidenté, la force de frappe de l’équipe luxembourgeoise va clairement diminuer. Heureusement, pour compenser un tant soit peu, Julian Arredondo et surtout Riccardo Zoidl ont été signé. Mais ils découvriront le World Tour et n’apportent pas plus de garanties que les jeunes frères Van Poppel et Jasper Stuyven. Finalement, la recrue la plus « sûre » est Fabio Felline, qui malgré tout, sort d’une saison compliquée avec Androni. La non-prolongation de Chris Horner, vainqueur du dernier Tour d’Espagne, apparaît alors des plus incompréhensibles. Lui qui a permis à son équipe de ne pas être ridicule sur le dernier grand tour de l’année a payé son âge, alors même qu’il avait prouvé que ce n’était pour lui pas un problème. Trek pourrait payer très cher cet hiver mal géré…

Les arrivées : Julian Arredondo, Eugenio Alafaci, Fumiyuki Beppu, Fabio Felline, Fabio Silvestre, Jasper Stuyven, Boy & Danny Van Poppel, Kristof Vandewalle, Riccardo Zoidl.

Les départs : Jan Bakelants, Sam Bennett, Tony Gallopin, Ben Hermans, Chris Horner, Ben King, Andreas Klöden, Maxime Monfort, Nelson Oliveira, Thomas Rohregger.

Movistar : Très concrètement, le mercato de l’équipe espagnole n’est pas des plus mauvais. Igor Anton, John Gadret et les frères Izagirre sont venus compléter une armada de grimpeurs déjà impressionnante, sans compter les espoirs Dayer Quintana et Jasha Sütterlin, dont on peut espérer qu’ils suivent le même chemin. Mais d’un autre côté, Eusebio Unzué a perdu l’un de ses hommes – très – fort de la saison dernière avec Rui Costa. Le Portugais, toujours bridé au sein de l’armada ibérique, a voulu voler de ses propres ailes. Bien avant la fin de saison, ce départ semblait acté. Le fait que le gregario de luxe d’Alejandro Valverde remporte deux étapes sur le Tour de France puis le Championnat du Monde à Florence l’a conforté dans son idée qu’avec un nouveau statut, il pourrait gagner encore plus. Le double vainqueur du Tour de Suisse a donc choisi Lampre, et fait la nique à un Unzué qui l’avait pourtant relancé après ses problèmes de dopage. Un sacré coup dur pour la Movistar, qui voit un membre du fameux trio de la dernière Grande Boucle (Quintana, Valverde, Costa) s’envoler vers d’autres cieux.

Les arrivées : Igor Anton, John Gadret, Gorka & Ion Izagirre, Juan José Lobato, Adriano Malori, Dayer Quintana, Jasha Sütterlin.

Les départs : Rui Alberto Costa, Angel Madrazo.

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