Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Le Tour de San Luis annulé cette saison, c’est son « petit frère », le Tour de San Juan, qui en tire profit. En Argentine, le plateau est plus impressionnant que jamais. Malgré une épreuve qui n’a rien d’historique, et un parcours assez peu varié.

Nibali, la tête d’affiche

« Pourquoi ne pas remporter le classement général ? » Les mots sont signés Vincenzo Nibali. Oui, l’Italien était bien au départ, ce lundi, de San Juan, dans l’ouest argentin. En partie parce que le garçon apprécie le pays. « J’aime beaucoup l’Argentine, j’y ai découvert que j’avais beaucoup de soutien là-bas. Mais surtout, à chaque fois que j’ai démarré une saison en Argentine, j’ai gagné une grande course par la suite. » C’était vrai en 2010, 2012, 2013, 2014 et 2016. Pas en 2009 et 2011. Mais on n’en veut pas au Sicilien, qui découvre cette année le Tour de San Juan. Et il n’est pas le seul à avoir fait le déplacement. Bauke Mollema, Rui Costa, Julian Arredondo et le local Eduardo Sepulveda sont également présents. Malgré un parcours qui ne leur permettra pas véritablement de se mettre en évidence. En plus du chrono de moins de douze kilomètres mercredi, seul l’Alto Colorado (14 km à 4,4 %) permettra de faire des différences. On est loin du Tour de San Luis et de ses pentes typiquement hispaniques. Sauf que c’était ça ou rien.

En revanche, ces sept jours sont une aubaine pour les sprinteurs. Fernando Gaviria et Elia Viviani sont attendus pour se livrer un duel presque quotidien. Avec en arbitres Tom Boonen, Maximiliano Richeze, Andrea Guardini ou Lucas Sebastian Haedo. Joli plateau pour une épreuve dont on n’avait jusqu’alors jamais entendu parler en Europe. Mais les organisateurs auront dû attendre trente-cinq éditions pour réunir ces coureurs de prestige. Le temps de quitter le niveau national pour devenir une épreuve de catégorie 2.1. L’apprentissage aura été long. Et pour la première fois depuis le Chilien Victor Caro en 1983 (lors de la deuxième édition), il y a des chances que triomphe dimanche à San Juan un non-argentin. Prenant ainsi la succession de Laureano Rosas, triple vainqueur en titre et qui n’a encore jamais réussi à s’exporter en Europe. Une chance pour le Tour de San Juan. Qui va pouvoir se faire un nom et entrer dans une nouvelle dimension.

Faire mieux que San Luis

De là à concurrencer le Tour Down Under comme le faisait le Tour de San Luis ces dernières années, il y a donc encore du travail. Mais les organisateurs veulent se donner les moyens de leurs ambitions. Pour ne pas manquer l’opportunité qui s’offre à eux de devenir une épreuve importante du début de saison. Toutes les étapes sont ainsi diffusées en direct sur Youtube, avec une réalisation digne de ce nom. Une chose qui a cruellement manqué au Tour de San Luis. Alors que les observateurs auraient aimé suivre la course en intégralité, il était impossible de voir autre chose que la ligne d’arrivée jusqu’à l’arrivée des coureurs. Indigne d’une épreuve de cette renommée, qui attirait de plus en plus de cadors du peloton sans être en mesure des les montrer. Alors le Tour de San Juan est encore expérimental. Mais il a au moins le mérite d’apprendre des erreurs de ses prédécesseurs. Et il suffirait d’un vainqueur comme Vincenzo Nibali pour que tout évolue très vite.

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