Après huit années chez Movistar et alors qu’il fêtera ses 30 ans en février prochain, Nairo Quintana s’est offert un nouveau défi. Il n’y était pas forcé mais ses résultats des dernières saisons, malgré tout, incitaient au changement. Ce sera en deuxième division, chez Arkéa-Samsic, pour une aventure qui pose énormément de questions.
Une bonne idée par Romain Puissieux
Fidèle à Movistar depuis ses débuts en World Tour, Nairo Quintana a décidé de quitter la formation espagnole pour rejoindre Arkea-Samsic. l’approche de la trentaine, le Colombien arrive à une période charnière de sa carrière. Il apparaît évident qu’il était temps pour lui de tenter une nouvelle expérience pour trouver un second souffle. Depuis deux saisons, Quintana n’est que l’ombre du coureur qui, il n’y a pas si longtemps, était le principal adversaire de l’escadron Sky. Pour autant, on ne peut pas résumer ce transfert à un coup de communication d’un coureur sur le déclin, comme cela a pu être le cas avec André Greipel l’an dernier.
En effet, si Nairo Quintana était à la peine ces dernières années, il a malgré tout terminé 4ème de la dernière Vuelta, 8ème du Tour de France ou encore 2ème de Paris-Nice. A 29 ans seulement, parler de déclin définitif tient plus de la supposition que de la réalité. Emmanuel Hubert a tout mis en œuvre pour que Quintana ne se sente pas esseulé en arrivant dans sa nouvelle formation. En recrutant ses amis Anacona, Diego Rosa et son frère Dayer, le manager d’Arkea-Samsic a fait en sorte que Nairo Quintana ait à ses côtés une garde rapprochée de cœur. Dans son nouveau cocon breton, le Colombien va trouver un environnement qui peut paraître idéal sur le papier. Un esprit familial, dans une formation qui affiche de grandes ambitions sportives et entourés d’autres leaders charismatiques et revanchards. Tous les éléments sont réunis pour que Quintana s’épanouisse pleinement et qu’il soit de nouveau craint par les autres grands leaders.
Une mauvaise idée par Théo Bourguignon
Nairo Quintana dans une écurie bretonne de deuxième division. Le mariage étonne sur le papier, plus encore que l’arrivée en grande pompe à l’hiver dernier d’André Greipel, et il serait surprenant que ce choix curieux du condor de Tunja lui donne raison. Ayant toujours baigné dans un contexte hispanique, la barrière de la langue sera un premier problème évident dans cet excitant défi – même s’il a amené avec lui son frère Dayer et son ami Anacona. L’adaptation culturelle au mode de vie français et aux particularités bretonnes en seront d’autres. Un tel changement d’environnement implique nécessairement un temps d’acclimatation. Sauf que le temps, Quintana ne l’a plus vraiment : indéniablement sur le déclin depuis 2017, sans être pour autant totalement à la rue, son niveau ne s’améliorera plus avec l’âge et il n’est plus capable de répéter des exploits en haute montagne. Surtout, il sera bien moins épaulé dans les cols : exit les excellents lieutenants Amador, Pedrero, Soler ou Verona, bonjour à Gesbert, à Anacona et Rosa loin de leurs belles années, ou à Maxime Bouet. Des coureurs certes valeureux, dans la lignée du reste de l’effectif, mais qui à l’heure actuelle n’apportent pas des garanties suffisantes au niveau World Tour, là où sont les véritables objectifs de Quintana.
Engagés sur les mêmes courses majeures que Warren Barguil (Paris-Nice, Catalogne, Dauphiné, Tour de France), le poumon de l’équipe, quid de la répartition des rôles ? Nairo Quintana sera-t-il leader unique ? Le champion de France reste vague sur la question. « Je vais souvent courir avec Nairo, la pression sera répartie entre nous deux. Je pense que c’est bien pour lui comme pour moi. » Si quitter Movistar était une décision salutaire, tant le climat était devenu hostile à son égard, rejoindre Arkéa-Samsic a tous les atours de la fausse bonne idée. Quintana arrive dans une plus petite structure, c’est un fait. Il se retrouvera avec peu de repères sportifs et culturels, des moyens tactiques et financiers limités, des coéquipiers moins forts en haute montagne, et il n’est même pas sûr d’être la figure de proue du projet. Le risque d’une saison en deçà des attentes, et ainsi de rentrer sans doute définitivement dans le rang, est réel.
HS : il vous reste quelques jours pour vous inscrire à Rivals Manager et construire votre équipe pour la saison 2020 (et pourquoi pas prendre Nairo histoire de faire un lien avec l’article).
J’ai créé un groupe ChroniqueDuVelo, nous sommes 6 pour le moment. Si nous sommes 10, nous pouvons participer au classement des groupes.
Pour résumer : vous avez 225 points pour constituer une équipe de 30/35 coureurs qui sont côtés de 3 à environ 30 points. Chaque classement de course rapporte des points en fonction du résultat de vos coureurs.
Je poste le lien dans un deuxième commentaire pour éviter la modération.
http://velo-club.com/
J’arrive ^^
Nous avons officiellement passé la dizaine de participants :)
J’y Suis sous le pseudo GOLDEBRG. leader après les championnats d’Australie
C’était une très mauvaise idée de quitter Movistar, mais en plus pour aller dans une équipe de deuxième division, qui plus est en manque de réussite ces dernières années…Mais que diable l’ami Nairo est-il aller faire dans cette galère ? En revanche, c’est clairement un très bon coup pour Arkéa-Samsic. Je reste très déçu pour le colombien.
Je ne pense pas que le niveau de Nairo a beaucoup baissé, mais c’est surtout qu’au cours de ces dernières années, sa position s’était fragilisée a la Movistar. En effet, le nombre de fois ou sa propre équipe lui a roulé dessus (notamment au derner tour de france) soit quand il était échappé soit quand il n’était pas bien est incalculable… Je pense que Nairo reste un des très grands grimpeurs du peloton. Certes il y a trois ans il était au dessus de Pinot, et la courbe semble s’etre inversée maintenant, mais a mon avis rien d’irreversible la dedans. Il aura clairement la possibilité de gagner Paris-Nice en début de saison, et avec ce profil de Tour de France, j’en fais un de mes favoris a la gagne avec Bernal et Pinot. Il aura aussi grace a ce nouveau calendrier l’occasion de se rassurer sur des courses en dehors du world tour (tour du var, provence, ain?) ce qui sera une bonne chose pour sa confiance
Obtenir des performances sans une grande equipe est plus compliquées. Il y a aussi et entre autres les problémes d´adaptation, de langue et la difference de mentalité à gerer. Bonne chance à lui ..
M’enfin, un coureur étranger qui vient en France c’est quasiment à chaque fois en pré retraite : souvenez vous de Béloki (!), cela n’a jamais fonctionné, il n’y a peut être que Terpstra qui n’a pas démérité mais esseulé dans son équipe et chutes en 2019. A voir en 2020
Mais n’est-ce pas sous les couleurs d’une équipe française que Beloki obtient son premier podium sur le Tour ?
Le problème pour Quintana qui est avant tout un coureur de grand tour va être de se cantonner au Tour de France, le giro et la vuelta étant fermés à sa nouvelle équipe de deuxième division du fait de la concurrence des équipes italiennes et espagnoles par rapport au petit nombre d’invitations disponibles.
Il ne faudra pas qu’il se loupe au Tour et il y aura un très gros plateau !
Bonne idée pour lui de partir. Il lui fallait une nouvelle équipe, depuis 2016, ses résultats sont de plus en plus déclinants sur les GT (sauf sa Vuelta 2016). Je pense qu’il aurait pu partir plus tôt, sûrement après son double échec de 2017 (ème du Giro perdu le dernier jour et Tour même pas top 10 ). Peut-être aussi un départ en 2015.
Ensuite pour le choix d’Arkea, assez étrange de voir un coureur comme Quintana en conti pro. Après, avait-il de meilleures offres d’équipe où il n’y avait pas trop de leader. Par exemple à la Drapac ou à la Sunweb mais je pense qu’il aurait été mieux pour lui de rester en World Tour.
Je pressens une mauvaise affaire pour Arkea.
Surtout que ce recrutement n’a pas changé grand chose aux WC.
Je ne vois pas Quintana revenir à son niveau d’antan, mais il reste peut être capable de remporter une étape du Tour. Ce ne sera pas facile. Celle remportée cette année doit beaucoup à l’énorme travail de ses coéquipiers, et il doit dorénavant faire une croix dessus.
Il apportera sans doute des points pour la WC WT 2021, mais si c’est objectif est loupé ce sera encore une petite saison pour l’équipe.
Mais peut on s’en étonner, elle qui mise avant tout sur les gros noms en perte de vitesse ? Le jour où elle prendra des risques avec des gros talents en devenir, je serai plus optimiste.
« Il reste peut-être capable de remporter une étape du Tour ».
Aux dernières nouvelles, il a remporté une étape sur le Tour et une sur la Vuelta cette année… En plus de finir top 10 dans les deux cas (et même 4ème sur la Vuelta.
Il est étrange de faire à la fois le constat qu’indéniablement le niveau de Quintana depuis deux ou trois ans n’est plus celui d’un vainqueur potentiel de grand Tour et trouver peu judicieux de sa part de signer dans une équipe de deuxième division. En quoi va t-il s’enterrer chez Arkea Samsic puisque de toute façon, il est sur le déclin ? Il aurait dû signer chez Ineos ou chez Jumbo, comme tout le monde ? Je ne saisis pas bien la cohérence du propos.
D’ailleurs, pourquoi la plupart des équipes de nos jours essaient de faire cohabiter au moins deux coureurs de Top 10 de grands Tours et qu’Arkea Samsic ne pourrait pas avoir en même temps Quintana et Barguil dans son effectif ? L’équipe bretonne ne serait pas compétente pour faire courir les deux hommes ensemble ? Serait-ce la première fois que l’on voit deux champions aux profils un peu similaires appartenir à la même équipe ? Donc, il est bien de voir Dumoulin et Roglic porter le même maillot alors que Barguil et Quintana ensemble chez Arkéa, c’est préoccupant ? Curieux. J’irais même jusqu’à penser qu’il s’agit là d’une vision très passéiste du sport cycliste.
Et je ne parle même pas des interrogations concernant l’adaptation du Colombien à la vie bretonne (sachant qu’il va passer les trois quarts de son temps ailleurs qu’en Bretagne). C’est sans doute le premier Colombien de l’histoire à poser le pied en Bretagne, je comprends vos inquiétudes. Combien de carrières (sportives ou non) brisées ou écourtées pour cause de crachin, de granite rose et de galette de sarrasin.
Remarques que je trouve judicieuses. En ayant du moins sur le papier trois pourvoyeurs de résultats chez Arkea c’est a priori une division de la pression entre Quintana, Barguil et Bouhanni et les deux premiers cités pourront s’epauler en montagne.
@ Le Poutche
Concernant la coexistence de plusieurs leaders de GT, il faut quand même noter qu’Arkea est en conti pro, contrairement à Jumbo et Inéos. Il en résulte que l’équipe bretonne ne proposera qu’un GT et quelques courses d’une semaine à ses leaders, contre un calendrier complet pour les équipes qui ont effectivement plusieurs leaders.
Et de ce fait, il me semble que prendre un tel coureur sur la pente descendante est effectivement un mauvais calcul pour l’équipe.
Bilan à faire en fin de saison !
La pente descendante de Quintana a quand même de meilleurs résultats que toute l’équipe d’Arkea réunie… Moi ça me paraît être le coup de l’année…
D’ailleurs la pente descendante de Quintana n’est pas si descendante que ça puisqu’il a de meilleurs résultats en 2019 qu’en 2018.
Au regard de la concurrence, Quintana n’a pas le niveau pour jouer le podium sur le Tour et en prime, il ne pourra compter sur son effectif trop léger pour viser les hauteurs du classement général mais il pourrait montrer le maillot régulièrement en visant le maillot à pois et jouer la victoire d’étape (dans ce cas, son transfert serait une bonne chose pour les deux parties sans quoi cela risque de se transformer rapidement en flop retentissant).
Si Arkea ramenait du Tour un top 10 plus une etape plus le maillot à pois,jje pense qu’ils s’estimeraient satisfaits et a priori c’est dans leurs moyens.
Je pense que la plupart d’entre vous surestimez grandement l’importance d’une équipe forte. Avoir une grosse équipe, c’est important pour jouer la victoire finale voire le podium, mais pour un top 10 il suffit largement d’un poisson pilote en plaine et d’un coéquipier qui peut t’emmener jusqu’au pied du dernier col. Les grimpeurs ne sont pas comme les sprinteurs, ils n’ont pas besoin de train.
Quintana en 2019, c’est podium sur Paris-Nice, 4ème du tour de Catalogne, 9ème du Dauphiné, 8ème et une étape sur le Tour, 4ème et une étape sur la Vuelta. C’est mieux à lui seul qu’Arkea tout entière.
Effectivement que vu sous cet angle .. D´un autre coté on peut aussi se demander si Arkea á fait vraiment fait signer le colombien pour se contenter d´un eventuel top 10 parce que pour ca ils ont déjas Barguil .
En tout cas il faudra y etre en grande forme dès le départ; le plateau du prochain Tour a de fortes chances d´etre bien plus intense qu´en 2019; les places d´honneur plus dificiles à conquerir et les dernières etapes de montagne n´y seront pas forcement raccourcies .
Qu´il suffit d´un poisson pilote en plaine me semble etre une estimation à l´emporte piéce; qui plus est ne reflétant pas la realité; Certains finals y sont trés disputés. On sait tous l´importance du placement en plaine ou dans les etapes de transition quand ca visse pour éviter chute, bordure et garder sa position; il y a une sorte de hierarchie où les grosses equipes se partagent les meilleurs places à l´avant; les plus faibles s´y font débordés et ejectés, laissent de l´energie; refrottent au replacement, se font pieger dans les bordures, ou pire encore partent à la faute comme peut l´illustrer chaque années les abandons systématiques de leader sur chute en premiére semaine .
Bonne décision de quitter Movistar où il l’a jouait « solo » mais pourquoi s’enterrer chez Arkea ? N’y avait-il pas moyen de rester en première division ? De l’expérience que j’en ai chaque fois qu’un costaud descend en seconde division, son niveau descend avec lui… C’est à la fin du bal qu’on paie l’orchestre, mais je ne serais pas étonné que le bilan de son année à venir ne soit bien inférieur à celui de l’année passée. Supposons qu’il soit en position de gagner un grand tour. Il faut une équipe pour ça. A part Barguil qui va tenir la route en montagne ? Et dans la pleine pour éviter les bordures ?