Très ouvert, le Grand Prix Ouest-France de Plouay a toujours avantagé différent types de coureurs, allant des sprinteurs aux puncheurs les plus habiles dans les difficultés du circuit breton. Si bien que ces dernières années, tous ont eu leur part de gâteau. Victoires en solitaire de Grega Bole et Edvald Boasson Hagen en 2011 et 2012, sprint gagnant pour Matthew Goss et Filippo Pozzato lors des éditions 2010 et 2013, et un triomphe audacieux de Sylvain Chavanel l’an passé, réglant ses compagnons de fugue. Alors, qui décrochera la palme ?
Les favoris :
**** Alexander Kristoff : Oui, le Norvégien est bel et bien un sprinteur de formation. Mais parmi tous les engagés classés comme tel, Kristoff est sans doute le plus difficile à décrocher sur une course d’un jour. Monstre de puissance et d’endurance, le leader de l’équipe Katusha ne devrait avoir aucun mal à passer la côte de Ty-Marrec, et à se refaire la cerise dans la descente pour maîtriser ses adversaires dans le dernier kilomètre. Battu par Greipel à Hambourg, voici un terrain un peu plus corsé qui lui convient à ravir. Surpris par les attaquants ici même en 2014, la leçon aura sûrement été retenue.
**** Greg van Avermaet : Fort d’une incroyable régularité, le Flamand van Avermaet figurerait presque parmi les favoris de n’importe quelle classique, à l’exception du Tour de Lombardie. On croyait que le déclic était enfin venu avec cette victoire d’étape à Rodez sur les routes du Tour, mais la poisse a encore poursuivi le Belge durant la Clasica San Sebastian, heurté par une moto en pleine ascension. Bien qu’il soit aligné aux côtés de Philippe Gilbert, son profil lui permet cependant de l’emporter sur n’importe quel scénario de course. Il sera inévitablement présent dans le final.
Les outsiders :
*** Julian Alaphilippe : Révélation des dernières ardennaises, Julian Alaphilippe continue sa remarquable saison 2015, et sort conforté par de belles prestations récoltées au mois d’août. Dans le top 10 de la Clasica San Sebastian, il a récidivé sur l’Eneco Tour, démontrant encore une fois sa polyvalence. Leader de l’équipe Etixx, on devrait le voir à l’attaque dans le dernier tour de circuit, et pourquoi pas suivre les hommes forts en haut de la dernière bosse. Sa pointe de vitesse, non négligeable, serait alors à son avantage si un petit groupe parvenait à résister au peloton, de la même manière que l’année dernière.
*** Giacomo Nizzolo : Tout comme Greg van Avermaet, l’Italien Giacomo Nizzolo collectionne les places d’honneur. Lauréat du classement par points du Giro, le coureur de Trek n’a cependant levé les bras qu’à une seule reprise depuis le mois de janvier, et truste les podiums des classiques estivales. Troisième de la Vattenfall dimanche dernier, il avait déjà pris la même place sur le podium du Grand Prix de Plouay en 2013. Véloce, et capable de garder contact avec le peloton malgré les attaques, Nizzolo espère enfin décrocher une belle victoire depuis tout ce temps.
*** Diego Ulissi : Depuis son retour de suspension, Diego Ulissi n’a pas pris l’habitude de traîner en route. Lauréat de l’étape la plus longue du Tour d’Italie, il est ensuite monté sur le podium de ses championnats nationaux, avant de finir sixième du dernier Tour de Pologne, en terminant à chaque fois deuxième des étapes les plus compliquées. Désormais expérimenté, le natif de Cecina est sans doute plus en jambes que son coéquipier Rui Costa, hors du coup sur la Grande Boucle. Son accélération pourrait faire des dégats dans le dernier tour du circuit de Plouay.
*** Bryan Coquard : Du côté des sprinteurs, Bryan Coquard a également de belles possibilités pour s’illustrer ce dimanche. Décidé à exporter son profil en dehors du sprint pur, l’ancien pistard veut faire quelques coups d’ici la fin de saison. En cas de sprint semi-massif, son explosivité sera à son avantage afin de trouver l’ouverture dans la longue ligne droite finale.
À ne pas sous-estimer :
** Silvan Dillier : On aurait très bien pu parler des chances de succès de Philippe Gilbert, mais c’est en effet le Suisse Silvan Dillier qui retient les attentions ces derniers jours. Chasseur de classiques en devenir, ce puncheur est sur une excellente lancée. Sacré champion de Suisse du contre-la-montre en juin, il fut ensuite d’une précieuse aide à Ben Hermans sur le Tour de Pologne, avant de claquer une belle victoire sur la dernière étape de l’Artic Race of Norway. Solide dès que la route s’élève, il possède déjà un sacré sens tactique. C’est la grosse côte du jour.
** Tony Gallopin : Quatrième de la Pré-Olympique de Rio, Tony Gallopin a pris part à l’excellent voyage du groupe France au Brésil, pour repérer les premiers contours du circuit olympique de l’année prochaine. Lui aussi entame un sprint final avec en ligne de mire les Mondiaux de Richmond, ou il espère pouvoir jouer sa carte. Cela passe par un bon Grand Prix de Plouay, et les classiques canadiennes du mois de septembre. Aux côtés de Wellens, Roelandts, ou encore Debusschere, il faudra cependant courir juste. On peut compter sur lui.
** Sep Vanmarcke : Le Belge passe ses saison à cibler et à espérer une victoire sur l’un des Monuments pavés du printemps. Cette année, cela ne lui a pas encore souri, et du coup, Vanmarcke se bat une nouvelle fois en deuxième partie de saison pour décrocher des accessits et des succès bienvenus. Boosté par la perspective des Mondiaux qui proposeront un parcours idéal pour les flandriens-sprinteurs, l’ancien vainqueur du Het Nieuwsblad est déjà en bonne condition pour les classiques de préparation. Quatrième du général du Tour du Poitou-Charentes et placé sur le Ride London Classic, il tentera de fausser compagnie au peloton au sommet de Ty-Marrec.
* Juan José Lobato : En début de saison, l’Espagnol avait frappé fort sur les routes du Tour Down Under et de la Ruta del Sol, en se montrant convaincant dans l’exercice du sprint en côte. Néanmoins, l’ancien coureur d’Euskaltel a baissé de rythme en cours d’année, et son retour à la compétition après le Giro n’a pas été satisfaisant jusqu’à présent. L’équipe Movistar devrait cependant le protéger en cas de sprint en petit comité.
* Matteo Trentin : Le Transalpin sort aussi en confiance de la course par étapes française, avec deux victoires d’étapes en costaud. L’homme qui avait battu Sagan à Nancy sur le Tour de France 2014 n’est donc pas à sous-estimer, et ses qualités diverses peuvent lui donner le droit d’espérer un petit quelque chose aussi bien au sprint qu’en cas d’échappée victorieuse d’un petit groupe.
* Warren Barguil : Enfin, voici le régional du Grand Prix de Plouay. Warren Barguil, originaire du Morbihan, est sur ses terres, et disposera d’un grand fan club amassés le long des bords de route. Il sera bien entendu survolté, mais pour gagner, une seule solution s’impose. Attaquer pour faire la différence, et distancer les sprinteurs.
Mentions : Michael Albasini, Grega Bole, Tom Boonen, Pierrick Fédrigo, Heinrich Haussler, Moreno Hofland, Marco Marcato, Ramunas Navardauskas, Arthur Vichot et Elia Viviani.
Alaphilippe leader de l’équipe Etixx ??? Je ne sais pas où vous avez lu cela . Cette équipe n’était pas articulé autour d’un seul leader . Il y avait plusieurs carte à jouer avec le français , Trentin et Boonen en cas de sprint . Etixx a aligné une solide équipe mais au final rien c’est déçevant . Ils se sont trop concentré sur Tom Boonen dans le final qui au bout de compte qui n’a pas été capable de faire un bon sprint . Le jeune français va retrouver un terrain à son avantage au Canada . Ce serait bien que son équipe lui donne vraiment sa chance . Boonen qui devrait être du voyage pourrait être un super équipier de luxe .
Kristoff sera pour moi le grand favori pour les prochains mondiaux si il garde cette forme . Boonen peut-il encore remporter un sprint après une course longue et difficile? J’avoue que j’ai des doutes . Mais nous auront d’autres cartes et une solide équipe belge pour mettre à mal les ardeurs du norvégien .
Effectivement: arrivée au sprint. Quand on regarde les 20 derniers kilomètres, on se dit qu’Europcar et Ettix ont emmené les Katiousha et Kristoff dans un fauteuil. Je me demande si pas mal d’équipes qui se mettent à plat ventre pour leurs sprinteurs, dont un seul gagnera, ne feraient pas mieux d’essayer des offensives comme l’a fait Lotto avec Wellens.