Cette fois, ce n’est plus le moment de rigoler. Le week-end d’ouverture semble déjà bien loin, avec son Het Nieuwsblad et son Kuurne-Bruxelles Kuurne rempli de surprises, alors que le mythique Ronde aura lieu dimanche prochain. Après un triptyque des plus costauds composé d’A Travers la Flandre, du GP E3 et de Gand-Wevelgem, la caravane flandrienne pose ses valises sur la côte belge pour y disputer la 37ème édition des Trois Jours de la Panne. Presque un mois après sa cousine des Driedaagse de Flandre-Occidentale, le plateau de cette semi-course par étapes historique du circuit de nos voisins est comme toujours des plus prestigieux. Néanmoins, malgré une présence renforcée des bergs sur la première étape, l’épreuve devrait comme à l’accoutumée sacrer un spécialiste du contre-la-montre. Mais ce ne sera pas le tenant du titre Sylvain Chavanel, dont l’équipe IAM n’est pas au départ.
– Les Favoris :
***** Niki Terpstra : Vainqueur du Tour de Qatar puis d’A Travers la Flandre de la même manière que lors de son premier succès en solitaire datant de 2012, le lieutenant néerlandais d’OPQS part logiquement favori, sur une épreuve qui l’a déjà vu monter sur le podium du classement général final. L’actuel meilleur flandrien de l’équipe de Wilfried Peeters sait qu’il devra probablement s’écarter pour un Tom Boonen qui s’approche de son meilleur niveau lors des prochains monuments, mais quoi de mieux que d’envoyer un dernier message à ses supérieurs en assommant le contre-la-montre ? D’autant plus qu’il peut très bien enfoncer le clou dès mardi à Zottegem…
**** Johan Le Bon : Le protégé tricolore de Marc Madiot fait presque figure d’invité surprise dans le listing des candidats à la victoire finale, mais c’est tout sauf immérité pour ce coureur en constante progression depuis deux belles années. Quatrième du classement final l’an passé, ses capacités contre la montre ne cessent de s’améliorer, et son physique de flahute continue de se peaufiner. Sur le podium en Flandre-Occidentale au début du mois, Le Bon pourrait bien gravir quelques marches supplémentaires…
**** Michael Hepburn et Luke Durbridge : Les deux kangourous de rouleurs se posent en sérieux arbitres pour la victoire finale, et n’ont pas pour habitude de se louper lorsque le terrain est en leur faveur. Le premier nommé réalise des performances époustouflantes depuis le début de l’année, et a même battu son jeune aîné lors des championnats nationaux du chrono, puis le grandissime favori Terpstra lors du contre-la-montre qatari, sensiblement aussi long. C’est l’occasion de rentrer définitivement dans la cour des grands pour Hepburn, qui part avec la faveur des pronostics face à un Durbridge hésitant, même si capable de se sublimer lors des moments clés.
– Les Outsiders :
*** Alexander Kristoff : On attendait Anton Vorobyev leader du Team Katusha, et ce fut le cas jusqu’à la dernière minute, avant le dépôt officiel du line-up de chaque équipe. Le staff de l’équipe russe a laissé planer le doute sur l’éventuelle participation de sa tête d’affiche norvégienne, mais l’un des habitués de l’épreuve y sera finalement bel et bien présent. Dauphin de l’intouchable Chavanel il y a tout juste un an, il sera l’un des plus sérieux prétendants aux victoires durant la durée de l’épreuve. Seul problème, l’autre viking du peloton figurera à un stade avancé du listing des hommes à battre.
*** Andriy Grivko : Le coureur ukrainien d’Astana fait son trou course après course et bénéficie là d’une belle occasion de garnir son palmarès d’un succès prestigieux. Constamment au niveau dans l’exercice solitaire, sa polyvalence s’est accrue depuis l’an dernier et sa troisième place lors de l’Eneco Tour. A l’image du discret Bozic ou du co-leader présent sur ces Trois jours de la Panne – Dmitriy Gruzdev -, il fait partie des hommes de l’ombre. C’est le moment de prendre de la lumière.
*** Guillaume Van Keirsbulck : Van Keirsbulck n’est certainement pas l’un des noms les plus ronflants de l’équipe Omega-Pharma Quick-Step, mais il s’affirme en ces premiers mois de 2014 comme quelqu’un sur qui il faut absolument compter pour les courses secondaires. Dauphin de l’Estonien Jöeäar sur les Trois Jours de Flandre-Occidentale, c’est l’un des épouvantails de l’épreuve qu’on ne devra sous-estimer.
*** Tobias Ludvigsson : Cela a déjà été dit et défendu maintes fois, l’équipe Giant-Shimano a de la ressource, et compte bien l’exploiter jusqu’à la dernière goutte. Si Marcel Kittel prendra le départ à La Panne revanchard après ses précédents échecs, le Suédois Ludvigsson aura les pensées bien centrées sur le contre-la-montre de quatorze kilomètres. Vainqueur en partie grâce à sa domination dans la spécialité sur la dernière Etoile de Bessèges, le jeune rouleur ne devrait pas se faire prier pour confirmer les belles dispositions entrevues.
*** Peter Sagan : Fidèle à son plan de bataille pour la saison des classiques, Peter Sagan fera une halte par le littoral de la Mer du Nord afin d’engranger de la confiance supplémentaire pour les grands événements qui l’attendent. Mais un hic de taille se dresse, et constituera l’inconnue de l’édition 2014. Tourminator ira t-il au bout de ces trois jours de course ? Afin d’économiser une énergie si précieuse, il avait abandonné le soir de la deuxième étape en 2013, et disparu des classements, alors que le court chrono du lendemain pourrait si bien lui convenir.
– A ne pas sous-estimer :
** Jan Barta : Le Tchèque de l’équipe NetApp-Endura est plutôt un spécialiste des courses par étapes, sur lesquelles il grappille fréquemment du terrain grâce à la présence d’un contre-la-montre. Mais en passant les obstacles de la première étape, il pourrait aussi jouer la gagne en Belgique. Evidemment, il lui faudra de bonnes jambes et un peu de réussite, mais il faudra garder un œil sur lui.
** Yves Lampaert : Membre d’une équipe Topsport Vlaanderen en pleine bourre depuis la victoire en préambule de Kenneth Vanbilsen sur le GP la Marseillaise, le grand espoir belge du chrono possède ici une opportunité de choix pour se mettre en valeur et s’immiscer dans la belle spirale du collectif de Christophe Sercu. Douzième l’an dernier, Lampaert a le moteur nécessaire pour faire beaucoup mieux.
** Sébastien Rosseler : On aurait presque perdu de vue l’ancien gregario de Quick Step et de la Garmin, mais l’expérimenté capitaine de route belge est toujours dans les pelotons, malgré une succession d’intersaisons difficiles. Peu mis en lumière ces derniers temps, la faute à une équipe Veranclassic-Doltcini rarement invitée sur les grandes courses, Rosseler pourrait se rappeler au bon souvenir des observateurs, qui l’avaient vu triompher ici même en 2011.
* Mark Cavendish : Les perspectives de bons résultats finaux pour Cav‘ sont équivalentes à celle de Sagan. Déjà vainqueur d’étape par le passé, le forfait de Greipel en fera l’homme à battre sur les quelques sprints proposés. Accompagné de son train habituel, il pourrait réaliser une véritable razzia. Dans le top 10 du dernier classement général final, une progression n’est pas impossible, à condition, bien évidemment, d’honorer l’épreuve jusqu’au bout.
* Sonny Colbrelli : Au cœur d’un cyclisme italien toujours en reconstruction, Sonny Colbrelli est la belle surprise du printemps transalpin. Sixième d’un Milan-Sanremo difficile, le très polyvalent sprinteur de l’équipe Bardiani avait déjà fait quelques placettes il y a un an, et vise désormais plus haut. Capable de coups d’éclats lors des contre-la-montre à distance réduite, il ne faut pas l’oublier.
Mentions : Scott Thwaites, Mauro Finetto, Mikhail Ignatiev, Martijn Maaskant, Jimmy Engoulvent, Elia Favilli, Julien Vermote, Kristjan Koren et Frederik Willems
Vous parlez de beaucoup de coureurs, mais vous n’évoquez même pas Démare, qui tient pourtant la forme et qui a montré sur Tirreno qu’il pouvait faire des très bons résultats sur les chronos pas trop longs. Avec les bonifications sur les trois premières étapes, il devrait pouvoir faire un bon classement.
Pour moi, il a déjà plus de chances que Maaskant, Thwaites, Favilli, etc.
Bjorn, Johan Le Bon part quand même comme leader de l’équipe FDJ, alors qu’on ne sait pas vraiment si Arnaud Démare ira au bout de l’épreuve, comme les Sagan ou Cavendish… Et l’an dernier, il fait 40ème du même chrono tandis que sur Tirreno, la distance n’était que de huit kilomètres, contre 14, et une douzaine au Qatar dont je faisais référence en début d’article. Quand à Thwaites, c’est l’homme du moment chez NetApp qui sera à coup sur dans le coup, tandis que Favilli a toujours montré des belles choses sur ce type de parcours dans sa carrière. Enfin, Maaskant a toujours été un semi-client. Mais il est vrai, et là vous avez raison, qu’à mon sens, derrière Terpstra, la liste des prétendants est non exhaustive…
Je comprends. Je disais ça parce que je ne connais aucune référence en chrono pour Favilli et qu’il ne montre rien depuis deux saisons, de même pour Maaskant. Thwaites est en forme, oui, mais il n’a lui non plus aucune référence sur les chronos, c’est pour ça que je l’ai nommé.
Je conçois que Le Bon soit le leader de l’équipe, mais puisque vous nommez 4 coureurs OPQS (Terpstra, Van Keirsbulck, Cavendish, Vermote), ça m’étonnait que vous ne l’ayez pas cité.
Bonne journée.