Les plus enthousiastes l’appellent le sixième monument. Les Strade Bianche, devenues World Tour cette saison, sont un rendez-vous particulier de plus en plus particulier. L’épreuve, aussi récente soit-elle, a su se faire une place de choix en conquérant directement le cœur des coureurs.

Rendez-vous incontournable

« C’est une course spéciale. Elle est unique, comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. » Les mots sont signés Peter Sagan, et ils sont bien la preuve que pour certains, l’épreuve transalpine s’est hissée au niveau de ses plus prestigieuses aînées. Si on dit souvent que la saison commence au week-end d’ouverture en Belgique, depuis quelques années, la première attraction intervient finalement une semaine plus tard. Sur les routes blanches de Toscane. Pier Begonzi, rédacteur en chef de la Gazzetta dello Sport, se plaît ainsi à parler des Strade Bianche comme du « petit Paris-Roubaix ». Rien que ça. Année après année, les cadors du peloton font donc le nécessaire pour se rendre au départ de Sienne. « J’ai spécialement modifié mon programme pour disputer l’épreuve, a confié Tim Wellens cette semaine. Du coup, j’ai été forcé de renoncer à Paris-Nice. » Les organisateurs ont réussi à devenir incontournables.

Fabian Cancellara, triple vainqueur de l’épreuve, était tombé amoureux de la course dès sa création. Il a pu, un temps, être un cas à part dans le peloton. Mais aujourd’hui, alors que les Strade Bianche s’apprêtent à fêter leurs dix ans d’existence, tout le monde ou presque en est devenu fan. Sep Vanmarcke a parfaitement résumé le phénomène, il y a quelques jours. « La course n’existe que depuis 2007 et pourtant, elle a déjà acquis de fort belles lettres de noblesse grâce à un parcours très particulier et à ses graviers. » Comme d’autres, il a suffi au Belge de venir une fois pour adopter l’épreuve et vouloiry briller. Désormais, tout le monde espère donc accoler son nom à ceux de Cancellara, Gilbert, Stybar ou Kwiatkowski au palmarès de l’épreuve. L’arrivée sur la Piazza del Campo, où se déroule chaque été le Palio de Sienne – des courses de chevaux au milieu des spectateurs – est devenue symbolique. Parce que tout, sur les Strade Bianche, fait déjà penser à une course historique.

Même Nibali est sous le charme

Comme souvent, ce sont alors les Italiens eux-mêmes qui parlent le mieux de leur bébé. Vincenzo Nibali, bien que sicilien, est lui aussi tombé sous le charme de la course toscane. « Je prends toujours beaucoup de plaisir ici, a-t-il expliqué à la Gazzetta dello Sport. L’autre jour, mon coéquipier Valerio Agnoli m’a dit ‘’Les Strade Bianche ? Tu es stupide !’’ Mais pour moi, c’est une connerie. Il y a déjà une histoire sur cette course. Il a fallu seulement quelques années pour que cela devienne l’une des plus populaires auprès des coureurs. Lorsque vous franchissez la ligne, c’est un sentiment étrange. Vous êtes très fatigué, mais heureux. » Agnoli est donc l’un des rares sceptiques au sein du peloton. Et parmi les observateurs, ceux-là sont encore plus rares. Spectaculaires, souvent débridées et terriblement originales dans le calendrier, les Strade Bianche ont séduit les amoureux de vélo. Il ne manque plus que l’ancienneté et des anecdotes croustillantes pour pouvoir parler de « sixième monument ».

Nos favoris

**** Peter Sagan, Zdenek Stybar
*** Greg van Avermaet, Michal Kwiatkowski
** Vincenzo Nibali, Jasper Stuyven, Fabio Felline
* Sep Vanmarcke, Thibaut Pinot, Tiesj Benoot, Matteo Trentin

Retrouvez le parcours et la liste des engagés sur le site officiel.

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